Le cessez-le-feu à Gaza, imposé par la diplomatie américaine depuis le 10 octobre dernier, offre un grand espoir de retour à la paix. Un espoir bien fragile, tant la route vers la construction d'une « riviera » dans la bande de Gaza, rêvée par Donald Trump, paraît semée d'embûches. Un fossé se creuse entre Israéliens et Américains autour du rôle de la Turquie dans le processus de paix. Donald Trump a fait le forcing en septembre dernier pour imposer son plan de paix aux parties opposées. La pression était intense sur Benjamin Netanyahou, qui a été contraint d'accepter un cessez-le-feu. Adopté par l'ONU le 17 novembre grâce à l'abstention de la Russie et de la Chine, c'est un succès pour la diplomatie américaine. Le fragile cessez-le-feu a débuté le 10 octobre, suivi par la libération des otages du Hamas encore en vie, ainsi que celle de 2 000 prisonniers palestiniens. La résolution du 17 novembre ouvre la voie à un processus en plusieurs étapes. D'abord, le retrait progressif des forces israéliennes de la bande de Gaza, suivi par la démilitarisation des groupes armés palestiniens. Ensuite, une « force internationale de stabilisation » (ISF) doit intervenir sur le territoire gazaoui, pour garantir la sécurité des frontières avec l'Égypte et Israël, et maintenir l'ordre en formant une police locale. Un « Comité de la paix » présidé par Donald Trump devra – une fois la situation sécuritaire jugée suffisamment bonne – organiser un gouvernement de transition. Le texte adopté par l'ONU mentionne même la possibilité d'une autodétermination... Si le plan de paix a été bien accueilli par la communauté internationale, le chemin reste long pour arriver à la « riviera du Moyen-Orient » rêvée par Donald Trump. On connaît les fortes réticences israéliennes pour accepter l'idée même d'un État palestinien, et le refus du Hamas d'abandonner la possibilité de recourir au terrorisme et à la lutte armée. Une autre difficulté, moins visible, gêne le déploiement de l'ISF : l'implication de la Turquie. Soutenue par Washington, elle est rejetée par Jérusalem, et ce désaccord manifeste que l'alliance entre Américains et Israéliens est fragilisée par une profonde divergence de vues sur les enjeux au Moyen-Orient... Ankara semble avoir joué un rôle majeur dans le cessez-le-feu du 10 octobre, et Er… Ludovic Lavaucelle |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire