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dimanche 30 novembre 2025

PALESTINE - Gaza - Cisjordanie- Le Liban .... Un cessez-le-feu violé en permanence par Israël qui poursuit son entreprise génocidaire ! Dimanche 30 novembre 2025



                        
Suite à mon texte sur l’apartheid et la ségrégation contre les Palestiniens d’Israël, un phénomène aussi prévisible qu’une coupure d’électricité à Gaza s’est produit : une armée de sionistes convaincus — qui, évidemment, n’ont pas lu une seule ligne du texte — ont dégainé leur argument préféré, sorti tout droit du manuel de propagande pour débutants :
« Avant de parler des Arabes israéliens qui vivent très bien, regarde le monde arabe, où les Juifs ne pouvaient même pas vivre ! »
Eh bien, justement. Parlons-en.
Mais parlons-en avec des faits, pas avec des légendes recyclées par les communicants du Likoud.
Les Juifs du monde arabe : intégrés, citoyens, enracinés — jusqu’à ce que la création d’Israël mette le feu aux poudres
D’abord, remettons les pendules à l’heure.
Contrairement aux fantasmes qui circulent sur Twitter, les Juifs du monde arabe n’étaient pas des parias errants sous un régime médiéval imaginaire.
Au XXᵉ siècle, ils étaient citoyens :
• au Maroc, présente dans l’administration, le commerce, le droit ;
• en Irak, députés, ministres, juges, journalistes, avec la Constitution de 1925 qui garantissait leurs droits civiques ;
• en Égypte, acteurs influents de la presse, de la finance et de la vie culturelle ;
• en Tunisie, juristes, médecins, enseignants, intellectuels ;
• en Syrie, commerçants, magistrats, artisans reconnus ;
• et même dans les institutions palestiniennes :
Eliyahu (Eliahu) Eliachar, Ilan Halevi, et un représentant des Samaritains siégeaient au Conseil national palestinien.
Oui, les Palestiniens avaient des représentants juifs dans leurs institutions.
Les Juifs arabes étaient donc des Arabes de confession juive, enracinés depuis des siècles dans ces sociétés.
Alors pourquoi sont-ils partis ?
Pourquoi des communautés installées depuis l’Antiquité ont-elles quitté en masse leur terre natale entre 1948 et 1972 ?
Spoiler : ce n’est pas parce que « les Arabes les ont chassés ».
Ça, c’est une fiction fabriquée pour créer une pseudo-symétrie avec la Nakba.
Première raison : les tensions géopolitiques déclenchées par… la création de l’État d’Israël
Il faut le dire clairement :
la création d’un État-nation exclusif, défini comme « État juif », en pleine région arabe, en 1948, a créé un choc politique immense.
Les États arabes se retrouvent soudain en guerre contre un nouvel État soutenu par les puissances occidentales.
Les populations juives locales — pourtant citoyennes — deviennent suspectes aux yeux de leurs gouvernements, non par « haine millénaire », mais par peur de collusion avec Israël, qui se présente comme leur “patrie naturelle”.
En clair :
sans l’établissement d’Israël, et sans la guerre de 1948, ces tensions n’auraient jamais existé.
Point.
Deuxième raison : des campagnes de peur orchestrées par Israël et ses réseaux clandestins (Irak, Yémen, Maroc)
Ah, celle-là, les propagandistes se gardent bien d’en parler.
Parce que dans cette histoire, les services israéliens ont joué un rôle actif, très actif, pour provoquer ou accélérer le départ des Juifs arabes.
Et voici les faits — tenez-vous bien.
Irak : attentats contre des lieux juifs et opérations clandestines
Entre 1950 et 1951, plusieurs explosions ciblent des lieux fréquentés par les Juifs de Bagdad — un café, une synagogue.
Résultat : panique totale.
Les autorités arrêtent deux membres d’une cellule du Mossad, Yosef Basri et Yehuda Tajar, condamnés pour ces attaques.
Nom de code : Opération “Ali Baba”.
Objectif : créer un climat suffisamment insupportable pour pousser les Juifs irakiens à s’enregistrer pour l’émigration vers Israël — ce qui tombe parfaitement au moment où Israël manque cruellement de population après avoir vidé plus de 400 villages palestiniens.
Yémen : l’Opération “Tapis magique”
Entre 1949 et 1950, Israël organise un pont aérien massif pour transporter 50 000 Juifs yéménites.
Pas de pogrom, pas de terreur généralisée : juste une opération logistique israélienne, soutenue par les autorités locales et britanniques, destinée à amener en Israël une population perçue comme “idéologiquement plus malléable”.
C’est donc Israël qui organise, finance et exécute leur départ.
Maroc : les ponts aériens négociés — et monnayés
Dans les années 60, Israël conclut un accord secret avec le royaume du Maroc.
Résultat : l’Opération Yakhin — un pont aérien constant vers Israël.
Le détail croustillant que les pro-Israël évitent soigneusement ?
Le Maroc recevait entre 50 et 100 dollars par tête pour chaque Juif autorisé à partir.
Une “expulsion” ?
Non : une transaction internationale organisée par Israël.
Troisième raison : l’instrumentalisation coloniale par Israël
Israël avait un besoin vital :
remplir le vide démographique créé par la Nakba, qui avait expulsé 750 000 Palestiniens.
Comme le dit l’historien Tom Segev, l’arrivée des Juifs arabes a servi à occuper les terres des Palestiniens expulsés, souvent en les installant directement dans leurs maisons.
Les Juifs arabes n’ont pas été “accueillis par amour”, mais comme une main d’œuvre et une masse démographique stratégique.
Et pour couronner le tout, une fois arrivés, ils ont été traités comme des citoyens de seconde zone, méprisés par l’élite ashkénaze, parqués dans des ma’abarot, et transformés en “Orientaux arriérés” dans le discours officiel israélien.
Une intégration modèle, qu’ils disent.
Conclusion : arrêtez d’utiliser les Juifs arabes comme bouclier idéologique
Non, les Juifs du monde arabe n’ont pas été chassés par les Arabes.
Ils ont été :
• des citoyens intégrés,
• pris dans un choc géopolitique provoqué par la création d’Israël,
• parfois victimes d’attentats menés par des réseaux israéliens,
• souvent orientés vers l’émigration par des opérations logistiques israéliennes massives,
• instrumentalisés pour remplir les terres palestiniennes vidées par la Nakba.
Les migrations juives du monde arabe ont été multiples, complexes, parfois organisées par Israël lui-même.
Et surtout :
c’est le sionisme qui a détruit la coexistence millénaire entre Juifs et Arabes, pas l’inverse.
Pour les épisodes précédents et suivants, c’est ici 👉 https://www.facebook.com/profile.php?id=1063367617



                          

**Suite à la publication de mon texte sur l’apartheid israélien, comme prévu, les fans de la vitrine israélienne se sont manifestés : “Mais enfin, il y a des Arabes israéliens ! Des députés même ! Ça prouve qu’Israël est civilisé !”.
Ah oui, bien sûr. Voilà ma réponse.**
Les “Arabes israéliens” : l’accessoire décoratif d’un État qui voulait les effacer
Alors, ils sont là. Bravo.
Les Palestiniens qui ont survécu aux expulsions, aux massacres et aux bulldozers sont devenus, dans le langage diplomatique et médiatique, les Arabes israéliens.
On pourrait presque applaudir la créativité : transformer un peuple martyrisé en vitrine de démocratie. Comme si leur présence suffisait à repeindre l’histoire en rose.
Oui, c’est ça, l’argument magique :
“Regardez, ils sont restés, donc Israël est cosmopolite !”
Alors que la vraie raison pour laquelle ils sont restés, c’est qu’Israël n’a pas réussi à tous les expulser. Mais ça, personne ne vous le dit.
1. Survivre ne fait pas de vous un invité d’honneur
Petit rappel : le Plan de partage de l’ONU de 1947 voulait que 500 000 Palestiniens restent dans le futur État juif.
Ce qui s’est passé en réalité ? Le Plan Dalet et la guerre de 1948 ont transformé cette promesse en :
• 750 000 expulsions,
• villages rasés,
• massacres organisés,
• familles brisées.
Bilan ? 150 000 Palestiniens restés. Survivants malgré tout.
Et maintenant, Israël nous vend ces rescapés comme “preuve de démocratie”.
C’est un peu comme si on essayait de vous expulser de votre maison, qu’on échoue à moitié, et qu’on vous dit ensuite : “Félicitations ! Vous êtes la preuve que nous sommes généreux !”
2. Kafr Qassem : la leçon par la balle
Vous voulez un exemple de la “sécurité” dont bénéficiaient ces citoyens ?
Bienvenue à Kafr Qassem, 1956 :
• couvre-feu secret,
• habitants ignorant l’ordre car personne ne les avait informés,
• soldats qui ouvrent le feu.
49 morts. Des femmes, des enfants, des travailleurs.
Et le plus beau dans tout ça ? L’État a présenté ça comme un “malheureux incident”.
Encore aujourd’hui, certains racontent ça avec un haussement d’épaules : “Une erreur, rien de grave”.
C’est l’art subtil de transformer l’assassinat collectif en anecdote administrative.
3. “Arabes israéliens” : quand le marketing remplace l’histoire
“Arabes israéliens” : magnifique formule.
On gomme “Palestiniens”, on dilue l’identité, on crée un joli label bureaucratique.
• “Arabes” = juste une minorité ethnique, pas un peuple avec une histoire, des terres et une Nakba.
• “Israéliens” = ça sonne moderne, démocratique, civilisé. Et hop, le nettoyage ethnique raté devient un argument marketing.
Bravo. Si effacer un peuple pouvait être vendu comme une politique de tolérance, Israël serait déjà Prix Nobel de la Paix.
4. Les députés arabes : la caution cosmopolite
“Oui mais il y a des députés arabes à la Knesset !”
Fantastique. Et que fait Israël pour ces héros parlementaires ?
• Tentatives d’interdiction de leurs partis,
• poursuites pour avoir parlé ou manifesté,
• marginalisation systématique,
• lois pour les rendre invisibles.
Mais attention : lorsqu’il s’agit de donner une photo au monde, alors soudain… “Regardez, nous avons des Arabes ! Quelle ouverture d’esprit !”
C’est un peu comme exhiber un prisonnier qui a survécu à une tentative d’exécution et de dire :
“Regardez comme nous sommes gentils, on ne l’a pas tué !”
5. Conclusion : la Nakba incomplète comme vitrine de démocratie
Alors oui, vous pouvez continuer à brandir les “Arabes israéliens” comme preuve de pluralisme.
Mais souvenez-vous :
• ce ne sont pas des invités volontaires, mais des survivants,
• leur existence rappelle l’histoire que l’État voulait effacer,
• chaque village, chaque famille, chaque député est un rappel vivant que le projet de nettoyage ethnique a échoué.
Bref : les Arabes israéliens ne sont pas la preuve qu’Israël est civilisé.
Ce sont les témoins muets d’un État qui voulait les annihiler, mais qui a échoué… et qui tente aujourd’hui de vendre cet échec comme un exploit.
Pour aller plus loin
Pour celles et ceux qui veulent comprendre la profondeur de cette ségrégation, je vous invite à lire l’étude académique détaillée et documentée en 4 parties sur la ségrégation en Israël.
Parce que la réalité, même sarcastique, mérite des preuves et des chiffres.

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