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Voilà de quoi rassurer toutes celles et tous ceux qui s’inquiètent de voir, dans le monde anxiogène qui est le nôtre, les individus se replier sur eux-mêmes plutôt que s’ouvrir aux autres, et surtout baisser les bras, submergés par un sentiment d’impuissance devant le nombre et l’ampleur des catastrophes en cours (climatique, géopolitique, économique…). Notre enquête montre que, loin de ronger son frein, une armée très pacifique de citoyennes et citoyens, retraités ou étudiants, documente la science en collectant et en relevant des données fort utiles aux chercheurs. Bénévolement, de façon ludique et dans le but de se rendre utile à la société. Notamment dans le domaine de l’environnement, la crise climatique étant considérée par beaucoup comme une urgence que les politiques ne prennent pas assez au sérieux.

«Sans les données fournies par les naturalistes amateurs à travers le monde, nous ne saurions pas qu’une sixième extinction de masse est en cours», nous a confirmé l’anthropologue Vanessa Manceron. De quoi redonner sérieusement confiance en l’avenir. A plusieurs titres. C’est une façon pour beaucoup de citoyens de se (re)connecter à la nature et de prendre ainsi conscience de l’importance de la préserver. De s’approprier les applications numériques pour des tâches qui ont un sens et pas uniquement pour commander un hamburger à l’heure du déjeuner pour éviter de sortir ou cuisiner. De se sentir concerné par la vie de la société et, mieux encore, d’être un maillon indispensable de la longue chaîne qui permet de faire progresser les connaissances. De compenser la baisse des budgets publics dans la science de l’environnement (le besoin est vital aux Etats-Unis où l’environnement est massacré par Donald Trump, mais aussi en Europe et singulièrement en France où les reculs sont légion). C’est enfin une façon de retrouver le goût du collectif, du débat, du travailler ensemble. Et donc de la politique. Et ça, cela devient vital. 

Alexandra Schwartzbrod, directrice adjointe de la rédaction

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