Si le pouvoir de Recep Tayyip Erdogan tente par tous les moyens de verrouiller la contestation, la vague de mobilisation est puissante après l’arrestation et l’incarcération du principal opposant du président, le maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu. Les autorités ont interdit les rassemblements jusqu’à au moins mercredi, barricadé la place Taksim symbole du puissant mouvement de Gezi en 2013, multiplié les interpellations, gazé les manifestants, suspendu des comptes sur les réseaux sociaux… Mais soir après soir, ils sont des dizaines de milliers à se retrouver sur la place de l’hôtel de ville d’Istanbul et au-delà dans des rassemblements qui ont essaimé à travers tout le pays.
Placé en détention pour « corruption » - le juge n’a finalement pas retenu l’accusation de terrorisme qui lui était initialement aussi imputée -, la figure du Parti républicain du peuple (CHP, kémaliste social-démocrate) dénonce des « calomnies inimaginables » et sa formation un « coup d’État politique » alors que la prochaine présidentielle est prévue en 2028 et qu’une primaire devait avoir lieu hier pour désigner Ekrem Imamoglu comme candidat. Celle-ci s’est transformée en une autre vague de soutiens avec quinze millions de votants en sa faveur dont 13,2 millions de personnes extérieures au CHP, selon le premier décompte communiqué par la municipalité.
« Quoi qu’il arrive, nous continuerons d’être sur les places et dans les rues aux côtés de notre peuple », promet ce matin dans nos colonnes la députée CHP Aysu Bankoglu. C’est un véritable bras de fer qui s’engage face au pouvoir autoritaire d’Erdogan qui entend garder la mainmise sur les institutions.
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