Si le monde a salué la fin du régime de Bachar Al Assad, dans l’ombre une partie de la Syrie continue de faire face à la violence d’une guerre menée avec le soutien de la Turquie contre les Kurdes, au Rojava. Déterminés à maintenir les conquis démocratiques bâtis dans la lutte contre Daech, ils regardent d’un œil inquiet le nouveau pouvoir installé à Damas. À sa tête, Ahmed Al-Charaa a annoncé, dimanche 2 mars, la création d’un comité d’experts chargés de rédiger un projet de déclaration constitutionnelle pour la phase de transition qui pourrait durer… entre « entre quatre et cinq ans » avant que des élections ne soient organisées. La place des femmes et des différentes composantes de la société syrienne inquiètent au plus haut point parmi les Kurdes qui ne sont pas associés au « dialogue national » et qui voient Erdogan laissé les mains libres dans leur région.
Si la figure du mouvement kurde Abdullah Öcalan a appelé, pour défricher la voie d’une paix juste, le PKK a déposé les armes et à s’autodissoudre en Turquie, le chemin ne peut être le même en Syrie, explique dans nos colonnes Nesrîn Abdullah. « Les armes doivent être le dernier recours quand il n’y a pas de politique démocratique. Elles doivent servir à se protéger. Ici, dans le Nord-Est syrien, c’est la guerre. Il n’y a pas de débat. On ne peut pas déposer les armes », assure la commandante et porte-parole des YPG qui rappelle que « plus de 12 000 combattants de Daech sont détenus dans les prisons administrées par les FDS ». C’est de leurs griffes qu’ont enfin été libérées il y a peu deux jeunes femmes, enlevées en 2014 au Sinjar, et qui après avoir vécu l’enfer retrouvent la vie dans un village refuge fondé en 2017 où l’Humanité les a rencontrées. C’est cela qu’il s’agit pour les Kurdes de protéger.
Retrouvez aussi les autres infos qui font l’actu de ce mardi. À commencer par l’annonce de Donald Trump de l’interruption de l’aide militaire à l’Ukraine, la congrégation religieuse à la tête de Betharram qui reconnaît sa responsabilité et annonce une commission d’enquête et des indemnisations pour les victimes de laïcs…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire