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vendredi 20 décembre 2024

MAYOTTE - Après le CYCLONE ...Le PESTIDENT fait sa com sur l'ile sinistrée ...Vendredi 20 décembre 2024

 



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 France

Mayotte : le bilan officiel des morts du cyclone Chido ne reflétera pas vraiment la réalité, voici pourquoi

Avec 35 morts et 2 500 blessés recensés depuis samedi, le bilan humain du cyclone est encore très loin de la réalité du drame qui a touché l’archipel de l’océan Indien.

Ce qu’il reste des bidonvilles du quartier de Kavani à Mamoudzou, jeudi 19 décembre à Mayotte, soit cinq jours après le passage du cyclone Chido.
LUDOVIC MARIN / AFP
Ce qu’il reste des bidonvilles du quartier de Kavani à Mamoudzou, jeudi 19 décembre à Mayotte, soit cinq jours après le passage du cyclone Chido.

MAYOTTE - Obtenir la « vérité des chiffres », comme l’espère le chef de l’État, ne sera pas une tâche aisée. Emmanuel Macron, Bruno Retailleau… De nombreux responsables politiques s’attendent à un bilan humain bien plus lourd que les premiers chiffres avancés depuis le passage du cyclone Chido à Mayotte le 14 décembre.

Le nombre réel de victimes ne devrait pas être connu rapidement, compte tenu de la réalité de la situation sur place. En visite dans le petit archipel, même le président français s’y est résigné. « Il est vraisemblable qu’il y ait beaucoup plus de victimes », a-t-il reconnu, à l’heure où le bilan provisoire fait état de 35 morts et 2 500 blessés ce vendredi 20 décembre. À titre de comparaison, le Mozambique, frappé dimanche par Chido, a déjà recensé 73 morts.

Les recensements commencent à peine

Ces dernières heures, Emmanuel Macron s’est aussi montré « très prudent » sur les rumeurs évoquant un bilan qui avoisinerait déjà les 60 000 morts. « Je pense que le chiffre, rien ne permet de le corroborer », a-t-il glissé face à la presse.

Si cette donnée présentée comme une estimation des secouristes sur l’île circule largement malgré l’absence de preuves formelles, elle ne semble pas si éloignée des projections des services de l’État pour le passage − finalement bien moins grave que prévu − du cyclone Belna en 2019. Prévoyant un cyclone d’ampleur à Mayotte, les expertises tablaient sur 20 000 à 30 000 morts. Voire 50 000 pour les estimations les moins optimistes, comme le rappelle le journal Le Monde.

Il faut dire que le cas de Mayotte présente plusieurs spécificités qui rendent le travail de décompte particulièrement complexe. « Le bilan humain est difficile à estimer », admet d’ailleurs le ministère de l’Intérieur. Car le « nombre de morts n’est pas en adéquation avec la réalité des 100 000 personnes qui vivent dans un habitat précaire ». Une référence aux bidonvilles, dont les ruines jonchent désormais l’île

Les moyens pour y parvenir commencent toutefois à se mettre en place. Par le biais d’une mission de recherche confiée aux gendarmes, de maraudes lancées depuis jeudi, ou par l’intermédiaire d’un recensement commune par commune impulsé par le préfet François-Xavier Bieuville. L’exécutif a également tablé sur une rentrée scolaire, au moins partielle, pour le 13 janvier dans les écoles encore en mesure d’accueillir des élèves. Ce qui permettra de recenser les enfants scolarisés.

Une équation à plusieurs inconnues

Ces mesures, aussi efficaces soient-elles, ne pourront être complètement satisfaisantes. Pour comprendre pourquoi, il faut rappeler que l’archipel abrite une large communauté musulmane, qui respecte certaines coutumes religieuses lors d’une telle catastrophe. Comme celle d’enterrer les défunts vingt-quatre heures après leur décès.

« Un grand nombre de personnes décédées au sein des habitats précaires sont enterrées avant de pouvoir être reconnues et comptabilisées officiellement », relève l’Intérieur. À ce sujet, l’AFP rapporte que les forces de l’ordre cherchent donc à échanger avec les autorités religieuses de l’île pour tenter d’obtenir un décompte des enterrements clandestins effectués depuis samedi.

Autre cause avancée, l’éloignement et l’inaccessibilité de plusieurs zones de l’archipel, dont certaines sont injoignables par les services publics. Sans oublier le fait que Mayotte présente un nombre conséquent d’habitants en situation irrégulière, dont l’identité était inconnue des autorités françaises au moment du passage du cyclone. Ils sont estimés à 100 000 selon le ministère de l’Intérieur, sur une population totale de 320 000 personnes.

La plupart occupaient les bidonvilles avant le passage du cyclone. Mais qu’en est-il aujourd’hui ? Parmi les rares témoignages qui parviennent de ces lieux, Le Monde rapporte que les habitants et responsables des « villages » concernés n’observent pas ou très peu de cadavres lorsqu’ils scrutent ou fouillent les décombres. Laissant planer le doute sur la proportion de victimes qui peut encore être découverte.

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