« Je voulais que toutes les femmes victimes de viol se disent : « Madame Pelicot l’a fait, on peut le faire. » Je ne veux plus qu’elles aient honte ». Ce message vaillamment porté par Gisèle Pelicot depuis le début du procès de ses violeurs, par son refus du huis clos a résonné bien au-delà de la salle d’audience du tribunal d’Avignon. Dans les rues de la ville, où rassemblements de soutien, banderoles et collages se sont multipliés, comme en France et dans le monde. Mais l’appel de cette femme, qui veut que son calvaire serve toutes les autres afin de mettre un coup d’arrêt à cette société patriarcale dans laquelle un mari a cru pouvoir droguer sa femme et s’entendre avec 70 hommes pour la violer, encore et encore, sera-t-il entendu et surtout suivi d’effets ?
L’autre versant de ce procès hors norme montre l’ampleur de la tâche pour être collectivement à la hauteur de la détermination dont a fait preuve Gisèle Pelicot. Il donne à voir des accusés qui refusent d’assumer leurs actes, une victime sans cesse mise en cause, salie, et dont contre l’évidence des images - les vidéos soigneusement archivées par Dominique Pelicot - il est insinué, voire carrément affirmé, qu’elle aurait pu être consentante. Bref, la démonstration de la profonde imprégnation de la culture du viol. Le procès débuté le 2 septembre a déjà eu valeur d’électrochoc pour beaucoup. Après le verdict attendu aujourd’hui, c’est l’ensemble de la société qu’il doit secouer.
Retrouvez également sur l'Humanite.fr, les autres infos qui font l'actu de ce jeudi. A commencer par la révélation de la présence de 15 députés RN sur un groupe Facebook ouvertement raciste et violent, ou encore le rapport de Human Rights Watch qui dénonce des « actes de génocide » d'Israël dans la restriction de l'accès à l'eau des Gazaouis...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire