Les secours ne sont pas encore parvenus jusqu’aux bidonvilles ravagés par le cyclone Chido, des êtres humains sont potentiellement encore en train d’y mourir ensevelis sous les décombres, des milliers et des milliers d’habitants de Mayotte n’ont ni eau ni nourriture. Mais Emmanuel Macron n’a qu’une idée en tête : expulser davantage de migrants. Indécent.
« On veut dans la durée qu’il n’y ait plus ces bidonvilles », a-t-il déclaré. Intention louable, mais à quel prix ? Raser comme lors des opérations Wuambushu les seuls abris précaires de milliers de familles sans proposer aucune solution de logement pérenne, les obligeant à se réfugier toujours plus loin et dans un dénuement toujours accru ? Il semblerait que c’est le chemin envisagé par le chef de l’État qui a dit vouloir « rebâtir » Mayotte avec de nouveaux « critères » et « renforcer la lutte contre l’immigration clandestine ». Indigne.
Face aux critiques des habitants rencontrés lors de sa visite sur place, « je ne peux pas laisser dire » que « l’État aurait ici démissionné », a osé répondre le président de la République. Insupportable.
Les Mahorais, avant même le cyclone, avaient à faire face à de graves pénuries d’eau, 77 % d’entre eux vivaient déjà sous le seuil de pauvreté, les enfants n’y avaient cours que quelques jours par semaine faute d’écoles en nombre suffisant… Ce ne sont là que quelques exemples qui s’ajoutent à la communication en amont de la catastrophe et à la gestion de l’urgence a posteriori, toutes deux défaillantes. La décence impose de changer de ton et de cap, décréter un jour de deuil national ne suffira pas à faire illusion. Loin s’en faut.
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