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EN DIRECT : ce dimanche 17 novembre 2024, des convois d’agriculteurs ont convergé vers la N118 en Île-de-France, marquant le début d’une nouvelle mobilisation nationale. À Vélizy-Villacoublay, une dizaine de tracteurs et environ une centaine d’agriculteurs, principalement membres de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs (JA), se sont installés sur un tronçon de la route, laissant toutefois une voie ouverte à la circulation pour éviter de perturber les automobilistes. « Le but n’est pas d’embêter les gens, mais de sensibiliser le grand public sur les dangers du Mercosur », a déclaré Victor Rabier, président des JA de l’Essonne.
Une action pour interpeller et sensibiliser
L’objectif de cette mobilisation est clair : dénoncer l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur, qui pourrait, selon les agriculteurs, menacer gravement l’agriculture française. « On veut expliquer aux Français ce que représente cet accord et ce que cela signifie pour notre production locale », a expliqué Victor Rabier, exploitant agricole à Pussay. Cet accord permettrait à des pays comme le Brésil, l’Argentine ou le Paraguay d’exporter plus de viande, de sucre et de volaille en Europe sans droits de douane, ce qui inquiète les producteurs français, autant en tant qu’agriculteurs que consommateurs.
Romain Garnier, céréalier et producteur de betteraves dans le Val-d’Oise, a exprimé sa crainte face à cette concurrence jugée déloyale : « On nous impose un libre-échange, mais avec des règles différentes des nôtres. Si cela continue, on court à notre perte. »
Une mobilisation sous haute tension
Sur place, un important dispositif des forces de l’ordre encadrait le cortège pour sécuriser les lieux. Les agriculteurs, déterminés mais pacifiques, ont assuré qu’ils ne quitteraient pas les lieux tant qu’aucune réponse satisfaisante ne serait apportée. « On reste toute la nuit, on verra demain matin ce que les discussions dans les ministères donneront », a précisé Victor Rabier.
Damien Radet, secrétaire général de la FDSEA Île-de-France, a rappelé l’importance de cette lutte : « On court un 100 mètres avec un boulet au pied. Il faut que les règles soient les mêmes pour tout le monde, sinon on est morts. » L’agriculteur de 54 ans anticipe un mouvement qui pourrait s’étendre dans les semaines à venir.
Le Mercosur au cœur des tensions
Le président Emmanuel Macron, avant de s’envoler pour le G20 à Rio, a déclaré depuis Buenos Aires que la France ne signerait pas cet accord « en l’état ». Cependant, les agriculteurs restent méfiants face à la détermination de l’UE à conclure cet accord d’ici la fin de l’année.
Si l’an dernier, la mobilisation avait été alimentée par des taxes sur le carburant agricole, cette année, c’est la perspective de cet accord qui alimente la colère. « L’année dernière, on était restés une semaine sur l’autoroute A1. On espère une mobilisation similaire », a confié Romain Garnier.
Un mouvement appelé à durer
La FNSEA et les JA prévoient de multiplier les actions dans les jours à venir, avec des blocages, des rassemblements et des actions symboliques à travers tout le pays. « On a un programme bien établi, et on reviendra si nécessaire dans les semaines à venir », a affirmé Victor Rabier. Pour les agriculteurs présents, ce combat ne fait que commencer, et ils comptent bien maintenir la pression pour défendre leur avenir et celui de l’agriculture française.
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