| Hadrien Mathoux Rédacteur en chef politique L'heure du Sénat ?
À en croire les observateurs, la messe était dite à l’issue des législatives anticipées de l’été : le centre de gravité du pouvoir était voué à se déplacer, quittant le palais de l’Elysée d’un président en disgrâce, contournant l’hôtel Matignon d’un Premier ministre fragile pour atterrir du côté du palais-Bourbon, siège d’une Assemblée nationale où tout devait désormais se jouer.
Las ! Les députés semblent avoir laissé passer leur chance, en sombrant dans les pires travers du parlementarisme : irresponsabilité, postures, narcissisme des petites différences. La partie recettes du budget, fait inédit sous la Ve, a été rejetée par l’Assemblée ce mardi 12 novembre.
Le texte atterrit donc dans sa version initiale au Sénat, où le gouvernement est plus en cour. Les élus du palais du Luxembourg auront beau jeu de miser sur le contraste entre leur attitude constructive et le capharnaüm de la chambre basse. Et d’influencer le budget, par petites touches.
Ces derniers temps, le Sénat regagne en popularité : pendant le premier quinquennat Macron, l’attitude offensive des sénateurs lors des commissions d’enquête de l’affaire Benalla avait fait contraste avec une Assemblée de godillots macronistes. Cela fait maintenant quelques années que le Sénat n’est plus cette « assemblée d’hommes à idées fixes » moquée par Édouard Herriot. Voilà une occasion en or pour lui de détenir davantage d’influence que la Constitution ne lui en accorde en principe. Twitter @hadrienmathoux
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