Quelques leçons américaines
Et voici que le monde parodie maintenant le célèbre dessin d’animation des Simpson dont la saison 36 a débuté en septembre dernier et dont un des épisodes avait déjà anticipé il y a 24 ans (1) l’arrivée de Trump au pouvoir... Mais ce retour est-il une réelle surprise ?
Le résultat de l’élection américaine est la résultante d’une conjonction de facteurs à l’œuvre aussi en Europe et en France. Nous risquons d’en prendre le même chemin mais nous pouvons encore inverser la trajectoire.
L’absence d’une véritable gauche conduit de nombreuses électrices et de nombreux électeurs soit vers l’abstention, soit vers un populisme d’extrême-droite à base de rejet de l’étranger, censé être une menace alors que, ce dont souffre une proportion croissante de salariés, ce sont les fins de mois difficiles ou l’impossibilité de se soigner !
Wauquiez, le chef de la droite LR à l’Assemblée nationale, est venu faire des annonces en direct à 20h sur TF1 (comme au « bon vieux temps » de l’ORTF ?). Ce qui est frappant c’est que sans contradiction aucune ce jour là, il présente comme une victoire le soi-disant « compromis » sur la revalorisation des retraites…alors qu’il s’agit là d’une attaque au pouvoir d’achat des retraités !
Pendant ce temps, aux côté des droites LR et macroniste, les parlementaires du Rassemblement national (RN-FN) rejettent le projet de budget de l’Etat largement amendé par le Nouveau Front populaire (NFP) afin de montrer le soutien de l’extrême-droite et son attachement à la bourgeoisie, pour la rassurer et lui faire la démonstration qu’il lui est toute acquise.
Où va le monde ?
Au plan international, il y a de quoi être inquiets quant au soutien à l’Ukraine qui résiste à l’agression de Poutine, quant au sort du peuple palestinien soumis aux massacres sans fin à Gaza et à une occupation militaire et coloniale impitoyable en Cisjordanie…
Prenons aussi la question de l’urgence écologique. La forêt amazonienne brûle et se consume. Les épisode d’inondation comme dans l’est de l’Europe, les dégâts phénoménaux provoqués par les pluies torrentielles comme en Espagne…autant de signaux d’alarme. Mais c’est le leader des climatosceptiques qui sera intronisé président des Etats-Unis d’Amérique en janvier prochain !
Car à ces phénomènes de la nature, sous le coup du réchauffement climatique, s’ajoute un évident rejet des modes de gestion de la puissance publique, comme on l’a vu dans la région de Valencia, où le pouvoir en place – une alliance Vox PP - est fortement critiqué sur sa gestion de crise. Devant l’impuissance des pouvoirs publics à répondre à ce cataclysme, les citoyennes et les citoyens ont été amenés à s’auto-organiser. Mais il faut, avec force, reposer la question du rôle de l’Etat et de la puissance publique affaibli par des décennies de libéralisme débridé.
Solidarité !
Rien n’est écrit d’avance et la vie politique depuis les élections européennes nous l’a encore bien démontré. Les mouvements sociaux qui se déroulent (contre la vague de licenciements) ou ceux qui se préparent doivent recueillir tout notre soutien dans les prochaines semaines, car ils sont l’occasion de porter une autre vision de la société et de gagner la bataille des idées.
Non les trois jours de carence, qui sont le fantasme absolu des libéraux, ne vont pas permettre de faire baisser l’absentéisme dans les trois fonctions publiques !
Dans le domaine des Transports, la colère monte. Le nouveau ministre des Transports est chargé de mener la privatisation et le démantèlement de la Régie autonome des transports parisiens (2). Où vont se faire les bénéfices attendus par ces entreprises privées si ce n’est au détriment des conditions sociales et la sécurité ? Il en va de même pour les TER confiés soit au privé, soit à des filiales de la SNCF.
Sur le Fret SNCF, il manque une volonté politique forte pour mettre les camions sur les trains et non sur les routes, les péages venant remplir les poches des actionnaires des concessionnaires d’autoroutes. L’ultimatum des syndicats de cheminots au Gouvernement le 21 novembre est une étape majeure de la mobilisation et permet de confronter des visions du monde. Oui un autre monde est toujours possible !
Face à ces enjeux, c’est bien la place et le rôle de la puissance publique qui doit être au cœur du débat. Une gauche unie et de rupture doit porter le projet d’un Etat stratège assumant la nécessité de planifier. C’est la différence fondamentale face à la droite et l’extrême-droite, néo-libérales voire libertariennes.
(1) Le 19 mars 2000, l’épisode 17 de la saison 11 (Les inrocks 10 novembre 2016 Les Simpson avaient prédit la victoire de Trump )
(2) Cette privatisation doit commencer en 2025 avec les bus de l’est parisien
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