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vendredi 1 novembre 2024

L'actualité littéraire hebdo avec BILIOBS - Vendredi 1 novembre 2024

 



BibliObs

Vendredi 1 novembre 2024

On a beau se pincer, se dire que les Américains n’ont jamais eu notre passion de la politique, nombreux à s’abstenir aux élections, que leur mode de scrutin tarabiscoté et vieillot ne permet pas à la majorité de l’emporter et que, pour nombre d’entre eux, être de gauche relève peu ou prou du crime envers la nation, l’idée que Donald Trump, puisse l’emporter à nouveau dans quelques jours semble totalement délirante. Abreuvés de cinéma et de séries US depuis le berceau, de happy end hollywoodien en fanfare et avalanche de bons sentiments, de morale bien-pensante, comment pourrions-nous imaginer que ce clown sinistre, ce fils de milliardaire bouffi de vanité, déversant insultes racistes et mensonges éhontés à tout-va, ennemi affiché de la démocratie et des droits des femmes, ouvertement soutenu par Vladimir Poutine et autres potentats à travers le monde, puisse être réélu à la tête du pays le plus puissant de la planète ?

De passage à Paris à l’automne, l’écrivain et journaliste Ta-Nehisi Coates, intellectuel majeur et influent aux Etats-Unis, nous avait mis en garde. Remarqué dès ses premiers écrits, ce fils d’un ex-Black Panther, lauréat de nombreux prix, encensé par Barack Obama ou Toni Morrison, est aussi l’un des initiateurs du mouvement Black Lives Matter. Il nous avait expliqué, au sujet des Etats-Unis : « Ce pays aime se présenter comme le champion de la liberté, de la démocratie, mais c’est un mensonge. Durant l’essentiel de son histoire et jusqu’aux années 1960, la plupart des Noirs ne pouvaient pas voter. C’était encore le cas à l’époque de mes parents. Et à cause de notre système électoral au suffrage indirect, la majorité peut ne pas l’emporter. C’est cette démocratie que les Américains ont voulue, celle où les Blancs conservent le pouvoir. »

Ce scrutin s’annonce comme le plus serré qu’a jamais connu l’Amérique, et ce pire du pire n’est pas encore certain. Les femmes notamment sont bien placées peut l’empêcher, dans ce pays où elles représentent 53 % de la population et votent par tradition plus que les hommes. On pense à elles et on croise les doigts, tous nos doigts, pour Kamala.

Véronique Radier

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