| Hadrien Mathoux Rédacteur en chef politique Course de vitesse(s)
Personne ne voulait l'envisager, tout le monde commence à voir le scénario se dessiner, au bout d'un budget 2025 qui ressemble à un chemin de croix pour le gouvernement et une Assemblée incapable du moindre effort de construction collective : et si Emmanuel Macron était poussé à la démission ? Le président, même effacé, constitue un élément si central de la crise politique traversée par le pays que la question de son départ anticipé est devenue inévitable.
Dans les couloirs, les stratèges affûtent leurs armes. Au sein de chaque camp, certaines figures ont intérêt à ce que la présidentielle ait lieu le plus vite possible. C'est évidemment le cas de Jean-Luc Mélenchon, qui claironne partout qu'il est le seul « prêt » à conquérir l'Elysée à gauche. L'insoumis espère compenser le profond discrédit dont il souffre dans l'opinion par le constat que les forces du Nouveau front populaire ont échoué à faire émerger un autre « présidentiable ». Au centre, Édouard Philippe s'est positionné très tôt, anticipant peut-être la résignation de celui qui l'avait nommé Premier ministre. Quant à Marine Le Pen, elle ferait figure de favorite si une présidentielle avait lieu maintenant.
A contrario, ils sont tout aussi nombreux à penser qu'il est urgent d'attendre. C'est le cas, bien sûr, de ceux qui ne cessent d'imaginer la formule idéale de reconstruction de la gauche en sortant du mélenchonisme, qu'ils se nomment Ruffin, Faure ou Autain. Mais aussi de Gabriel Attal, héritier en puissance du macronisme, qui a pris quelques longueurs de retard sur Edouard Philippe. Et peut-être bien de Jordan Bardella : si Marine Le Pen était empêchée de se présenter par la justice, le jeune président du Rassemblement national apparaîtrait comme le recours naturel pour son camp. Twitter @hadrienmathoux
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