Translate

samedi 9 novembre 2024

La lettre de Patrick LE HYARIC - Samedi 9 novembre 2024

 

http://patrick-le-hyaric.fr/
La Lettre du 9 novembre 2024
patrick-le-hyaric.fr/
 
Facebook
Twitter
Youtube
 
 
Voir la version en ligne
 
 
La liberté c'est ce cours d'eau...
Madeleine RIFFAUD
 
 
La liberté c’est ce cours d’eau
Qui vient passer sur ta maison.
Tous les gens de la rue y puisent à pleins seaux
Les filles fatiguées y viennent se baigner
Le soir, quand la sirène ouvre les ateliers.
Et l’on y lave, aussi, les vestes de travail.

Je te regarde face à face
Et je vois l’eau du fleuve
Aux hublots de tes yeux.

Tu t’en vas sur le fleuve,
Avec le fleuve, vers la mer.
Je viens, nous venons tous, nous nageons près de toi,
Écume du sillage ou feuilles emportées,
Frôlés de poissons d’or, survolés d’éperviers.

C’est un fleuve sans rive et notre foule s’y perdra,
Se fondra, fraternelle, à celle de partout.

Demain, ceux qui vivront trouveront naturel
D’être au large, au soleil, sur la mer Liberté.

Madeleine RIFFAUD
Poème écrit en 1946, dédié à Paul ELUARD
 
 
L’Hommage de l’Humanité à Madeleine Riffaud avec Rosa Moussaoui
La résistante, poétesse et journaliste, qui couvrit pour l’Humanité les guerres d’Algérie et du Vietnam, s’est éteinte à l’âge de 100 ans.
Une héroïne s’en est allée. Son legs : tout un siècle de combats. Madeleine Riffaud, poétesse, résistante, ancienne journaliste à l’Humanité, est décédée ce mercredi 6 novembre. (Pour lire l'article)
 
 
À Valence, ce n’est pas la malchance

On enrage face aux images qui nous parviennent d’Espagne montrant l’étendue de la catastrophe qui frappe Valence.

On enrage face à ces paysages d’apocalypse où l'eau et la boue règnent en maître. En quelques heures, la valeur d’une année de pluie s’est abattue sur la région. Des inondations monstres emportant et entassant ensemble dans un paysage de guerre, des voitures par centaines, le mobilier urbain enchevêtré de troncs d’arbres, de meubles et de déchets.

Comme une furie, l’eau s’est déchainée pour arracher, éventrer, déborder, déstructurer, rompre tout sur son passage et apporter la mort dans les foyers, les rues, les immeubles et les maisons.

On enrage quand on sait que de nombreux morts et disparitions auraient pu être évitées si les autorités locales avaient déclenché plus tôt les dispositifs d’alerte et de prévention. Nous partageons aujourd’hui le deuil, la tristesse et la colère des citoyens de la région de Valence. Personne n’est à l’abri. Des régions et des départements viennent d’en faire la dramatique expérience ces dernières semaines.

On enrage de savoir que ces drames surviennent après une longue liste d’inondations et de catastrophes aux quatre coins du globe. Les bouleversements climatiques montrent là leur duplicité : canicules écrasantes et pluies torrentielles.

On enrage au souvenir des irresponsables propos d’un ancien président de La république s’exclamant : « l’écologie ça commence à bien faire ». Et à quoi ressemble l’âme et le cœur de cet ancien ministre de l’intérieur qualifiant des manifestants pour l’environnement « d’éco-terroristes ».

On enrage. Alors que l’année n’est pas terminée, dix grands événements climatiques meurtriers l’ont déjà ponctués et ont tués au moins 570 000 personnes sur la planète. Un monstrueux défilé de 11778 catastrophes se sont abattues sur notre Terre entre 1970 et 2021. Elles ont fait deux millions de morts et occasionné 4300 milliards de dollars de perte. Et, tous les centres de recherches scientifiques et météorologiques alertent sur la succession de typhons, d’ouragans, de pluies torrentielles de plus en plus intenses pour les années à venir. Combien de morts au bout de ces rages de la météo ? Combien de maisons et de quartiers détruits, combien de torrents de boue dévalant les pentes des champs ? Combien d’animaux perdus, noyés et sans nourriture ? Allons-nous laisser faire cela ? Qui pourra dire qu’on ne pouvait pas prévoir ?

On enrage de savoir qu’en France, depuis des décennies, des mal-nommés « responsables » politiques font tout pour assouplir les zonages des plans de prévention des risques et veulent jeter par-dessus bord la loi contre l’artificialisation des sols

On enrage de ces décennies d’incurie politique servant si bien les magnats des énergies fossiles. On enrage de ces décennies d’inaction climatique durant lesquelles l’organisation de colloques, de forums ou de conférences mondiales, l’écriture de « feuille de route » et de « plan » pour le climat ou la biodiversité est proportionnelle à la succession de catastrophes de plus en plus destructrices.

Disons-le haut et fort, il en est ainsi parce qu’une part essentielle du carburant du capitalisme mondialisé sont les énergies fossiles. Elles sont au centre de la guerre économique intra-capitaliste et des guerres militaires.

Elles sont dans les voitures et les camions, les produits chimiques et les engrais, les bouteilles plastiques, les vêtements et le bitume de nos routes. Elles brûlent dans des centrales thermiques pour fabriquer de l’électricité. Elles sont partie intégrante d’un mode de production qui nous mène à l'abîme.

Refuser d’en changer confine au crime contre l’humanité. Heureusement que les mouvements de jeunesse pour le climat et la biodiversité alertent, interpellent, protestent, manifestent. Au lieu de suivre le grand jeu du média-business qui les insultent, un révolutionnaire se doit d’être de leur côté. Ils sont le cri d’espoir pour notre terre commune.

Ces jeunes femmes et ces jeunes hommes ne sont pas seuls. Il y a quelques semaines, les scientifiques sonnaient à nouveau le tocsin : Les prévisions déjà inquiétantes, alertent-ils, du réchauffement climatique vont être largement dépassées. Face à de tels scénarios catastrophes, on ne peut laisser les gouvernements palabrer dans notre dos sur la réduction des déficits pour mieux imposer des corsets d’austérité quand la dette écologique s’envole.

À Valence comme ailleurs, il n’y a aucune fatalité, aucune malchance mais une violente rébellion d’une nature, d’un climat déréglé par un système qui méprise autant les êtres humains que la nature.

Pour ne pas être remis en cause, la créativité langagière des suppôts du capitalisme est sans limite. Alors, nous voici, selon eux, au temps de « l’adaptation » aux changements climatiques. Qu’il faille des dispositifs d’urgence pour protéger les populations, personne ne le conteste. Encore faut-il bien voir que l’austérité budgétaire est antinomique avec cette fameuse « adaptation ».

Encore faudrait-il, que cette prétendue adaptation, ne soit pas basée sur la responsabilité individuelle et la culpabilité pendant qu’on laisse libre court à la « flexibilité du marché ». Il n’est pas possible de faire face aux situations extrêmes sans la valorisation d’un État social garant d’un service public de protection contre les événements climatiques et répondant aux urgences climatiques dans les champs du travail, du logement ou de l’urbanisme et pour faire vivre la justice sociale.

Mais ; se satisfaire de la propagande des grands États capitalistes vantant les leurres de « l’adaptation » revient à laisser s’avancer l’apocalypse.

Il en est du climat comme des êtres humains sous le joug du capital. On demande aux travailleurs de s’adapter à la « conjoncture », c’est-à-dire d’accepter leur exploitation.

On appelle les « peuples du sud » à augmenter leurs « capacités adaptatives » aux désastres en cours en créant des « fonds » comme on concède des aumônes pour ne jamais percer les responsabilités des milieux d’affaires et des oligopoles mondiaux du pétrole.

Il conviendrait d’aider financièrement les pays du Sud et de procéder à des transferts de technologie pour la bifurcation écologique, de partager des connaissances et des recherches avec des équipes communes. Mais aujourd’hui, il s’agit de jeter quelques miettes aux pays qui subissent les bouleversements climatiques engendrées par les nations les plus puissantes pour qu’ils « s’adaptent » et se taisent sur la responsabilité des pays du Nord et de leur système, dans les désordres actuels.

L’adaptation n’est pas une politique d’atténuation ou de réparation. Loin s’en faut !

Elle camoufle le véritable moteur des bouleversements climatique : 90% des rejets mondiaux de gaz carbonique sont provoqué par la combustion de charbon, de pétrole et de gaz.

Mesurons l’ampleur de la question ! Le 28 octobre dernier, l’ONU-Climat qui a évalué les actuels plans climatiques des différents États à travers le globe à donner ces chiffres qui ne laissent pas d’inquiéter : La réduction des émissions de gaz à effet de serre ne diminuera que de 2,6 % d’ici à 2030, alors qu’elles doivent baisser de 43% pour rester sous la barre des + 1,5 °C de réchauffement fixé par les conférences climat.

Encore plus effarant ! Les Émirats arabes unis, qui ont organisé la Conférence climat l’an dernier, l’Azerbaïdjan qui, l’organise cette année, et le Brésil, qui accueillera la COP 30, envisagent à eux trois d’augmenter de 30% leur production de pétrole et de gaz.

Les grandes firmes capitalistes, les grandes banques mondiales et les fonds souverains qui les financent continuent donc de tourner le dos à l’intérêt général humain et environnemental. Les mises en commun, les solidarités et la démocratie et, au bout du compte, l'humanité leur est totalement étrangère.

Nous sommes donc bien à la croisée des chemins : soit la poursuite de ces régressions qui mènent aux choix autoritaires, aux chaos, aux guerres sans fin ; soit un vital bond historique à partir de l’unité et l’association des travailleurs et des peuples inventant les voies d’un dépassement-abolition du capitalisme par et pour la démocratie véritable.

Contre l’invocation de la fatalité, contre l’impuissance qui enferme tout raisonnement à l’intérieur du capitalisme, il convient de mener le débat sur un processus communiste des vivants tournants le dos à l’exploitation sans fin du travail et à l’appropriation gratuite par les forces du capital des ressources naturelles. À Valence ce n’est pas la malchance. Au chaos opposons la « réalisation de l’humanité »
5 novembre 2024

* COP [pour Conférence of the Parties ou Conférence des États signataires – ndlr]. Depuis le sommet de Rio en 1992, sous mandat de l’ONU existe, la convention climat, la convention biodiversité et la convention biodiversification.
 
 
----------------------------------------------------
 
 
Trump : montée du national-capitalisme
 
Les envoyés spéciaux de L’Humanité ont été lucides depuis le début de la campagne électorale américaine. En allant à la rencontre de population bien souvent « invisibilisées » ils ont en de multiples articles montrés les désaveux qui frappaient le parti démocrate et Biden. Un parti qui depuis si longtemps ne traite plus des urgences sociales. Il est utile aujourd’hui de relire leurs articles.
 
Une multitude d’analyses nous parviennent de journalistes, de spécialistes des Etats Unis et de politique internationale. Elles sont toutes utiles. Toutes dévoilent sans aucun doute une part de réalité. Toutes mettent en lumière des complexités de la situation. Ce qui manque le plus c’est de donner la parole aux citoyens quelques soient leurs opinions et leurs motivations. Non pas pour des opérations de propagande mais pour comprendre, entendre. Cette invisibilisation des classes populaires dans les médias restent partout un problème. Il n’est pas sans rapport avec l’acérée lame brune qui pourfend les démocraties partout dans le monde.
 
Au moins deux interrogations ne devraient pas nous quitter.
 
Au-delà de ce qui peut se dire sur la campagne du parti démocrate, il faut convenir que les électrices et électeurs américains ont décidé en toute connaissance de cause. Trump a été président quatre ans, puis il a passé les quatre dernières années en campagne électorale quand il ne devait pas se présenter dans les tribunaux pour des dizaines de chef d’inculpation. Il gagne les voix des délégués et les votes populaires ainsi que son parti dans les élections des représentants et des sénateurs. Il s’agit donc bien d’un vote d’adhésion comme il y en a d’autres en Europe. Tel est une partie du débat sur lequel il faudrait plus se pencher. Une majorité de gens déjà dans la misère sociale croient voter pour l’amélioration de leur vie alors que Trump n’a pas caché qu’il allait procéder à des coupes drastiques dans les dépenses publiques et privatiser l’école.
 
On présente le parti démocrate comme étant de gauche. A gauche de quoi ? Il n’est pas un parti de la transformation sociale et écologique progressiste. Il n’est qu’un parti défendant une variante du capitalisme mondialisé et la prédominance de l’impérium sur le monde. Ainsi les citoyens américains n’ont le choix qu’entre des variantes d’un capitalisme empêtré dans de dangereuses contradictions. Cela n’enlève rien à ses mérites sur des enjeux aussi fondamentaux que le droit à l’avortement ou parfois la défense des minorités ou le désarmement des populations. Reste que la question fondamentale reste ce mur que le parti démocrate érige devant toute alternative progressiste. C’est l’une des raisons qui me conduise, à penser à la nécessité de revenir au communisme « originel » comme processus maitrisé par les travailleurs et les citoyens eux même non pas dans l’attente de futures élections mais dans un combat quotidien.
 
La question devient importante au moment où nous sommes contraint de reconnaitre que désormais le mensonge, le faux, peut être transformé en vérité, les faits relégué à l’arrière-plan pour devenir ce que l’on appelle des « faits alternatifs ». Les enjeux de formation , d’éducation, de partage des savoirs en donnant plus de place aux chercheurs et aux scientifiques de toutes disciplines dans l’espace public, ainsi qu’aux penseurs aujourd’hui interdit d’antenne deviennent une question politique d’importance.
 
Enfin ne sommes-nous pas en train de franchir un saut qualitatif dans les expressions conservatrices et réactionnaires : le passage d’un populisme de droite à autre chose : une démarche fascisante pour sauver la domination du capital international. C’est ce que tendent à prouver la floraison des « boites à idées « réactionnaires partout dans le monde, dont le projet Trumpiste dit « projet 2025 » qui énonce les impératifs de la « contre révolution ».
 
Dès lors que les travailleurs américains se retrouvent sans alternative c’est le national –capitalisme américain qui gagne avec de multiples conséquences négatives sur le monde entier particulièrement en Europe. Trump est l’allié direct des grandes banques à qui il a promis la destruction de toutes les agences fédérales chargées de surveiller les acteurs de la finance et la dérégulation bancaire. E Musk a engagé 119 milliards de dollars dans la campagne de Trump. Dès le 6 novembre il a déjà récupéré 15 milliards avec l’envolée de la valeur de Tesla en bourse.
 
Les femmes du monde entier comme toutes les minorités sexuelles et raciales voient le rapport de force se modifier en leur défaveur. Raison de plus pour porter le flambeau de ces combats.
 
Le capitalisme climaticide se réjouit avec les projets extrativistes de celui qui s’installera en janvier prochain à la maison blanche. Raison de plus pour nouer des relations et mener des actions avec la jeunesse américaines qui ne veut ni de la destruction de l’environnement, ni de l’écrasement des palestiniens. Ils auront besoin de nous. Nous aurons besoins d’eux.
 
La bascule en cours ajoute encore des pierres au chaos, généré par un capitalisme agressif, des intégrismes qui le servent, de monstrueuses guerres, et des menaces de plus en plus rapprochées sur la biodiversité et le climat. Il faudra s’organiser pour dresser des remparts démocratiques, et des alternatives. (Je me propose d’y revenir la semaine prochaine.)
 
 
Jérôme Skalski : un regard sur l’horizon

C’est au moment où les déchirements et les fracas du monde, où de nauséeux brouillards tentent de camoufler et d’étouffer raisons progressistes et repères de classe que nous est enlevé Jérôme Skalski.

Son cœur en crise a refusé d’aller plus loin. Il lui a refusé de continuer à bêcher le terrain humain et celui des idées, celui de la philosophie et de l’histoire.

Sa grande stature d’haltérophile, son visage parfois sans expression, son assurance, cachaient un être aussi sensible qu’érudit, surement tourmenté par l’avenir, aux contrariétés à fleur de peau, mue de milles passions, de milles recherches, de milles connaissances. Il avait le goût des passeurs de savoirs, des passeurs de neuf.

Il était à la fois enseignant et journaliste, défricheur et débatteur.Passioné et passionnant. Philosophe et politique. A l’époque ou la révolution des casseroles en Islande puis celle des indignés d’Espagne comme celle de la jeunesse rebelle de « Occupy Wall Street » aux Etats Unis se manifestaient, comme des mouvements prometteurs, il vint rejoindre mon équipe d’assistants à L’Humanité. Je bénéficiais de ses connaissances, de ses analyses et du travail qu’il fit autour de la révolution Islandaise. Je fus bombardé de Notes et de discussions enrichissantes.

Mais, souhaitant renforcer les pages Tribune et idées de L’Humanité et de réussir L’Humanité des débats de fin de semaine, je fus vite convaincu qu’il pouvait enrichir Ces espaces auxquels je tenais tant à L’Humanité. L’Humanité avec ses espaces de débats, culture, science, histoire est un espace de partage d’idées progressistes et marxistes. Indispensable au moment où de nouvelles traductions de Marx nous donnent des matériaux nouveaux pour les combats aux côtés d’autres penseurs qui ont émergé durant toute cette période. Autant de travaux qui régénèrent le communisme et nous sortent de sa caricature.

Ainsi au sein de cette rubrique animée par Pierre Chaillan et d’une petite équipe dévouée, travailleuse, érudite Jérôme enrichira considérablement nos journaux.
Il nous enrichira nous-mêmes de l’étendue de ses connaissances, de ses passions, de ses insistances. Avec l’ensemble du service « tribunes –idées » Avec cette équipe il irrigua l’ensemble du journal avec des points de vue, des idées qui nous décollait du quotidien. Il recherchait la profondeur de réflexion. Il était courant qu’une discussion commencée en réunion se poursuive avec autant de passions au repas, sur le quai du métro ou au café au pied de L’Humanité pour le bonheur de toutes et de tous. Et, pas rare non plus s’il décelait que vous n’étiez pas convaincu de son exposé qu’il remit le couvert le lendemain ou à une autre occasion. Cette insistance était chez lui une marque de respect. Une insistance attachante.

Il mit L’Humanité en lien avec une multitude de penseurs, d’intellectuels déplissant des idées neuves, libérant le résultat de leurs recherches lors de grands entretiens ou lors de débats s’étalant sur plusieurs pages. Ainsi vit la création intellectuelle, la création communiste dans sa diversité.

Il fut l’un des animateurs des belles journées « Agora » de L’Humanité que nous avons organisée durant quelques années. Il fut l’un des animateurs des deux journées que nous organisâmes à l’occasion du centenaire de Marx.
Dans la revue La Terre, il se mit à décortiquer chaque trimestre l’histoire, l’odeur, la saveur d’un produit.

Tel était Jérôme : pluridisciplinaire, penseur de l’avenir, démêleur d’idées, décortiqueur de textes, discuteurs ou parfois rêveur. Cette image de lui debout scrutant l’horizon sous la visière de sa casquette en disait long de lui. En silence il songeait sans doute dans ces moments aux temps long de l’émancipation humaine.

Cela pouvait lui jouer des tours car dans un journal, et surtout pour cette rubrique dont les thèmes sont décidées plusieurs semaines à l’avance , il ne faut pas oublier de rendre à l’heure le compte rendu de tel débat, tel reportage, tel entretien sinon c’est la rubrique et parfois le journal en son entier que l’on met, malgré soi, en difficulté. Il faut donc trouver cette difficile dialectique entre le regard perçant l’horizon et le bouclage quotidien d’un journal.

Les pierres que Jérôme a apportées à L’Humanité s’ajoutent à celles de toutes ses grandes plumes, à l’image des « agrégés » qui entouraient Jaurès dès sa fondation. Jérôme aura été de cette lignée d’intellectuels qui sans cesse ont augmenté L’Humanité. Qu’il soit remercié de cette œuvre. Nous continuerons à nous en inspirer.

En ces temps où il faudrait remettre le monde à l’endroit, à l’heure où la question d’un audacieux et nouveau processus communiste de rassemblement et de lutte au quotidien par-delà les échéances électorales, se pose dans les soubassements des colères et des aspirations actuelles Jérôme va manquer à notre travail, à nos débats et combats communs.

Que sa compagne Carole, sa famille, toutes et tous ses proches trouvent ici l’expression de notre reconnaissance et de notre soutien en ces moments si difficiles.

Patrick Le Hyaric
2 novembre 2024
 
 
Je vous souhaite une bonne semaine. Amicalement.
 
Patrick le Hyaric
 
 
 
Vous pouvez partager cette Lettre autour de vous comme outil de débats
 
 
 
Voir la version en ligne
 
 
Pour m'écrire:
L'Humanité - Patrick Le Hyaric
5, rue Pleyel - immeuble Calliope
93528 Saint-Denis cedex
 
Facebook
Twitter
Instagram
Youtube
 
 
© 2024 Patrick Le Hyaric
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire