| Hadrien Mathoux Rédacteur en chef politique La gauche chez Duralex ou les deux faces de
la pièce C'est l'image de la semaine, dans une période estivale où la politique s'éclipse devant les olympiades. Comme pour conforter le préjugé selon lequel les intellectuels de gauche se défient du sport (en France tout du moins), plusieurs têtes d'affiche du Nouveau front populaire ont enfilé le bleu de travail pour une visite de l'usine Duralex, près d'Orléans. Parmi elles, Lucie Castets, Première ministre putative de l'alliance de gauche.
Que penser de cette campagne de communication, à l'heure où la France semble en avoir jusque-là de la politique ? Le constat s'impose, tout d'abord : la gauche n'a pas le choix, et doit occuper le terrain pour ne pas relâcher la pression sur Emmanuel Macron, elle qui se prépare déjà à hurler au scandale si le président nomme un Premier ministre non issu de ses rangs.
Pour le reste, il y a évidemment le côté pile de la pièce : on ne peut s'empêcher de constater que pour « faire ouvrier », le Nouveau front populaire n'a désormais d'autre choix que de déguiser ses représentants issus des couches aisées. À cet égard, la remarque de Marine Tondelier sur la température au sein de l'usine qui « flirte avec celle d'un hammam » est à la fois comique et désespérante : si les chaleurs des bains turcs sont plus familières aux représentants de la gauche que celles des industries, c'est que le processus d'embourgeoisement est achevé.
On peut aussi renoncer un temps au mauvais esprit. Et constater que le NFP, à l'heure de tenter de s'emparer du pouvoir, renoue avec les fondamentaux de la gauche : Lucie Castets centre son discours sur les services publics et l'économie. En visitant Duralex, le Nouveau front populaire affirme son soutien à l'industrie et au maintien de la production en France. Voilà qui est tout de même plus enthousiasmant et fédérateur que ce à quoi nous avons été habitués depuis quelques années. Twitter @hadrienmathoux
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