L'argent caché des lycées catholiques privés
Saviez-vous que depuis 2020, le lycée catholique et huppé Sainte-Geneviève à Versailles, qui fut celui de la patronne de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, a encaissé 1,6 million d’euros de la part de la collectivité ?
Que le lycée catholique Jean-Paul-II de Compiègne, sous le coup d’une enquête préliminaire pour « provocation à la haine publique et discrimination », a bénéficié d’un demi-million d’euros de la région Hauts-de-France pour rénover un bâtiment ?
Que la région Auvergne-Rhône-Alpes de Laurent Wauquiez est celle qui a versé le plus de subventions facultatives – 261 millions d’euros en 7 ans – aux lycées privés ?
Mediapart a enquêté sur les « bonus » que les régions accordent, bien au-delà de leurs obligations légales, à certains lycées catholiques. Ce financement public est colossal : 1,2 milliard d’euros entre 2016 et 2023, soit une « rallonge » d’un tiers par rapport aux subventions obligatoires.
Ce chiffre était totalement inconnu. Ignoré du ministère de l’éducation national, de l’enseignement catholique et de la Cour des comptes. Aucun listing national des bénéficiaires et montants n’est jamais publié. Il a fallu notre enquête pour le connaitre.
Nos révélations sont d’autant plus éloquentes qu’en cette rentrée, le budget de l’éducation nationale « ne répond pas à l’ensemble de nos besoins », du propre aveu de la ministre de l’éducation nationale lors de sa conférence de presse de rentrée.
Interrogée par Mediapart, Nicole Belloubet a affirmé vouloir monter une base informatique pour « tracer » ces dépenses, afin de savoir « précisément quels sont les moyens alloués aux établissements privés ». Et de les rendre publiques, pour qu’à l’inégalité ne s’ajoute plus l’opacité. |
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