Bonjour,
Pas un jour ne passe sans que vous ne receviez un mail sur votre ordinateur ou une notification sur votre téléphone vous expliquant à quel point votre vie est en danger face au réchauffement climatique.
Si vous n’aviez ni téléphone, ni ordinateur et si tous les habitants de la terre étaient comme vous, cela aurait deux conséquences : 1/ Vous ne pourriez pas recevoir ce genre de messages ; 2/ Il y aurait moins de pollution numérique. Rassurez-vous, je ne dis pas cela pour vous donner mauvaise conscience.
Car je suis comme vous, équipé comme il se doit pour participer à la vie active et citoyenne du XXIe siècle.
En revanche, jusqu’à récemment, j’ignorais à quel point il était temps de prendre conscience des effets de la pollution numérique sur notre environnement.
Qu’est-ce que la pollution numérique ?Cette notion a été étudiée de près par un cabinet d’experts appelé Green It. (1)
Elle correspond aux effets sur l’environnement de la fabrication et de l’usage des produits électroniques.
La société Green It travaille auprès d’associations et d’entreprises.
Elle les aide à faire baisser leurs émissions de gaz à effet de serre, notamment de CO2.
Ces experts intègrent dans la notion de pollution numérique : - la fabrication des objets électroniques ce qui comprend les smartphones, les tablettes mais aussi tout le matériel connecté par exemple dans les maisons ou les voitures ;
- l’utilisation de ressources naturelles comme les minerais, la terre excavée pour l’extraction de ces minerais, l’eau ou encore l’énergie nécessaire à ces opérations.
- le réchauffement climatique ;
- le stockage des données et les centres informatiques ;
- l’infrastructure et les réseaux de téléphonie.
Le cabinet Green It publie régulièrement un rapport sur la pollution numérique au bureau.
Le plus récent est sorti le 1er novembre 2021. (2)
D’après cette étude, la pollution numérique au bureau est liée : - aux utilisateurs de matériel numérique ;
- aux services informatiques des entreprises et institutions ;
- à l’infrastructure générale développée pour le numérique.
Une pollution en constante augmentation
Le secteur du numérique est l’un des rares à être en croissance constante depuis près de 20 ans. (3)
En 2021, le secteur numérique représente plus de 4 milliards d’utilisateurs et 34 milliards d’appareils. Il serait à l’origine de 2 à 4% des émissions à effet de serre dans le monde. (4,5)
Il s’est du reste immiscé dans tous les secteurs de la vie moderne avec les objets connectés.
Ces objets se retrouvent dans le milieu médical ou domestique.
En tout, l’empreinte carbone du numérique en France serait 5 fois supérieure à celle du parc automobile français, qui comprend près de 40 millions de véhicules. (4,6)
Cette tendance devrait être confirmée dans les années qui viennent. La pollution numérique pourrait doubler voire tripler.
Je vous donne un exemple : les objets connectés ne représentent aujourd’hui que 1% de la pollution numérique. En 2025, ils pourraient représenter entre 18 et 23% de cette dernière. (4) Les recommandations de Green ItD’après l’étude du cabinet d’experts, trois actions simples sont très efficaces au bureau (2) : - réduire le taux d’équipement par travailleur en évitant notamment l’utilisation d’un 2e écran ;
- allonger la durée de vie du matériel ;
- développer le télétravail des collaborateurs des départements d’informatique.
Green It ajoute 2 autres pistes : - privilégier l’utilisation du papier recyclé labellisés FSC ;
- réduire les besoins en refroidissement des salles informatiques.
Une loi votée en France sur le sujet
En France, les responsables politiques ont pris la mesure du problème.
Un texte destiné à verdir le secteur du numérique a été voté le 2 novembre 2021 par le Parlement. (5,7)
Ce texte est venu d’un constat établi par une mission d’information sénatoriale sur la pollution numérique.
Les mesures proposées visent notamment à: - renforcer le réemploi et le recyclage des appareils numériques ;
- mieux encadrer l’activité des centres de données en matière environnementale ;
- encadrer la fabrication et l’utilisation des box.
Il est possible que ces mesures aient un effet mais elles restent limitées.
Elles ne correspondent pas à une véritable politique de réduction de la pollution numérique que ce soit au bureau ou à la maison. Des Français conscients du problème Le sénateur ayant porté le projet s’en désole lui-même. Patrick Chaize estime que c’est du “gâchis”. (7)
Disons que c’est un premier pas timide.
C’est un peu dommage parce que les Français semblent disposés à agir sur la question.
8 Français sur 10 se disent prêts à acheter des appareils d’occasion. (8)
Ils seraient par ailleurs 2 Français sur 3 à être prêts à modérer le visionnage en ligne de vidéos. (8)
En dépit de ces déclarations, il n’y aurait toutefois pas de vraie évolution des comportements des consommateurs de vidéos.
Pour l’instant, après avoir beaucoup augmenté ces dernières années, la consommation de vidéo sur Internet a tendance à stagner.
Or, le streaming constituerait l’un des points noirs de la pollution numérique. Cela concernerait notamment la consommation de pornographie en ligne. (8)
Comment les responsables politiques pourraient-ils aller plus loin ? Voici quelques idées :- Utiliser les centres de données pour réchauffer l’eau utilisée dans les bureaux ou les habitations ;
- Baisser voire supprimer la TVA pour les biens numériques achetés d’occasion ;
- Développer une filière de production de matériel informatique en France ou en Europe : cela éviterait d’importer l’essentiel de ces biens d’Asie du Sud-Est ;
- Rendre payant l’accès aux sites pour adultes ;
- Investir dans la recherche pour développer l’usage de matériaux moins polluants dans l’informatique comme le magnésium au lieu du lithium, ou le plastique de chanvre au lieu du plastique de pétrole ;
Et vous quelles sont vos idées pour lutter contre la pollution numérique ?
Solidairement,
Julien
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