Chère lectrice, cher lecteur,Des hommes hier en uniforme qui alertent sur une possible «guerre civile» et suggèrent une éventuelle intervention de l’armée: l’émotion suscitée en France par la tribune signée, le 21 avril, par une vingtaine d’ex-généraux dans l’hebdomadaire Valeurs actuelles atteste des tensions politiques ambiantes dans l’Hexagone.
Aussitôt, le candidat de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon est passé à l’action, convoquant une conférence de presse pour s’ériger en défenseur d’une République assiégée. Une opération très médiatique, sans doute disproportionnée au vu du caractère confidentiel de cette tribune, mais révélatrice: dans un pays où la candidate d’extrême droite Marine Le Pen est présentée par les sondages comme quasi certaine de figurer de nouveau au second tour de la présidentielle en avril-mai 2022, le baromètre du pouvoir s’affole vite. C’est d’ailleurs au lendemain de l’attentat terroriste islamiste qui a coûté la vie à une fonctionnaire de police à Rambouillet, le vendredi 23 avril, que le texte de Valeurs actuelles a refait surface. Avec, en arrière-plan, la probabilité explosive d’un nouveau duel électoral Macron-Le Pen.
La ministre de la Défense, Florence Parly, a aussitôt promis des sanctions contre les anciens officiers signataires de cet appel. Les hauts responsables de l’armée qui se sont exprimés se sont tous désolidarisés. Il n’y a donc pas lieu de tirer le signal d’alarme. Reste une date: le 21 avril, date de la publication de l’appel par Valeurs actuelles, marquait pile le soixantième anniversaire du putsch des généraux d’Alger, en 1961. Cette nostalgie-là a de quoi faire frémir.
Bonne lecture!
– Richard Werly, correspondant permanent à Paris |
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