Des Juifs israéliens d'extrême droite manifestent aux cris de "Mort aux Arabes", des Palestiniens répondent à la provocation et tentent de s'opposer à leurs marches : c'est l'escalade de violences à laquelle est confrontée Israël depuis une semaine. D'autant que mardi, l'ONG Human Rights Watch a publié un rapport qualifiant d'apartheid la situation israélienne. Pour en parler, Dominique Vidal, journaliste et historien spécialiste du Proche-Orient, est l'invité de la Midinale.
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Sur la montée en tension en Israël
« On est dans une situation où Benyamin Netanyahou est prêt à tout pour essayer de sauver son trône. »
« Benyamin Netanyahou veut échapper à la justice et poursuivre sa politique radicale. »
« Benyamin Netanyahou a loupé son alliance avec des islamistes et des fascistes sur lesquels il comptait pour constituer un gouvernement. »
« Il y a de fortes chances que Benyamin Netanyahou soit battu, soit par la constitution d’un gouvernement alternatif, soit par de nouvelles élections - avec un 5ème scrutin en deux ans. »
« Dans le ‘prêt à tout’ de Netanyahou il y a la tentative de provoquer des affrontements avec l’Iran (…). Jusque-là, les Iraniens font preuve de sang-froid et poursuivent les négociations avec Joe Biden. »
« Netanyahou veut provoquer une troisième Intifada qui permette d’imposer un gouvernement d’urgence nationale. »
« Il y a une radicalisation de l’opinion israélienne. »
« Les quatre mouvements qui sont impliqués dans les ratonnades sans précédent à Jérusalem sont des mouvements liés à des partis ultra-orthodoxes alliés à Netanyahou. »
« L’objectif des mouvements extrémistes c’est de retirer aux Palestiniens d’Israël, leurs droits de citoyens, voire de les expulser. »
« On n'avait jamais vu des ratonnades, des pogroms, de ce type à Jérusalem : c’est une première. »
« Sur les grandes chaînes publiques, il y a eu des directives de ne pas couvrir ces événements. »
Sur la réaction de Benyamin Netanyahou face aux événements
« Netanyahou a pété les plombs depuis un moment mais pas au point d’afficher un visage de soutien à des violences fascistes dans les rues de Jérusalem. Il s’est tu pendant la semaine de ratonnades et puis il a fait savoir qu’il fallait calmer le jeu. »
« Ce que ne disait pas Netanyahou, ses alliés avec lesquels il a signé un accord - notamment de gouvernement -, ne se gênaient pas pour parler. »
« Evidemment que Netanyahou n’appelle pas à la violence mais les fascistes avec lesquels il s’est allié ne se gênent pas pour mettre le feu aux poudres. »
Sur les réaction de la France
« Le communiqué du Quai d’Orsay est un reniement de la politique menée depuis que le Général de Gaulle a rompu avec le soutien inconditionnel à Israël. On est dans quelque chose qui est nouveau en France et je crois que le général de Gaulle doit se retourner dans sa tombe. »
« La France ne peut pas ne pas voir ce qu’il se passe. »
« On est dans l’expression du racisme, en plein Jérusalem et qui vise les Palestiniens. »
Sur la position des Etats-Unis et de l’administration Biden
« La priorité de Biden n’est pas là. Elle est en Chine. »
« À cause de cette priorité chinoise, il veut à tout prix obtenir un accord sur le nucléaire iranien - notamment parce qu’il y a un certain rapprochement entre Téhéran et Pékin. »
« Biden a clairement tracé des lignes rouges. »
« Toutes une série de gestes ont été fait par la nouvelle administration Biden : réouverture du consulat à Jérusalem-Est, réouverture du dialogue avec les Palestiniens, de la mission Palestine à l’ONU, retour des Etats-Unis à L’UNRRA. »
« Il y a du côté américain des signes clairs - non pas à une ligne pro-palestinienne - mais à ce qu’était la ligne avant Trump qui tient compte des droits des Palestiniens et qui essaie de les intégrer à la politique américaine. »
« Trump avait ouvert les portes à Netanyahou pour faire tout et n’importe quoi, y compris annexer le reste de la Palestine non-annexée, mais aujourd’hui à Washington on dit que les colonies sont illégales et que l’annexion n’est pas acceptable. »
Sur l’accusation d’apartheid lancée par l’ONG Human Rights Watch à l’égard d’Israël
« C’est la première fois qu’une grande organisation internationale de défense des droits humains - pas une organisation politique pro-palestinienne - reconnait que la situation en Israël est une situation d’apartheid. »
« En Israël, B’Tselem, principale organisation droit-de-l’hommiste avait aussi qualifiée la situation israélo-palestinienne de situation d’apartheid au mois de janvier. »
« Le constat tient de l’évidence : il y a une terre, Israël et la Palestine, où vivent un nombre égal de Palestiniens et de Juifs - 5 millions et demi de chaque côté -, et les uns ont tous les droits et les autres ne les ont pas, notamment les droits politiques pour ce qui est des Palestiniens des territoires occupés. »
La suite à lire sur www.regards.
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