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mardi 1 janvier 2019

L’ultradroite, c’est vite dit ! - le 25.11.2018

lu dans le DL du 25.11.2018


LE BILLET PAR GILLES DEBERNARDI

 L’ultradroite, c’est vite dit ! 

C’est la force, mais aussi la faiblesse, d’un mouvement qui se veut spontané et multiforme. 
Dans ses rangs, plus encore qu’ailleurs, l’habit fait le moine.
 Pour devenir « gilet jaune », il suffit d’en porter un.
 Des énergumènes ont cru bon, hier, de compléter l’uniforme par une cagoule et un casque.
 Ceux-là, intégrant le cortège, viennent troubler le message des citoyens contestataires. 
Ils cassent, brûlent et propagent la castagne.
 L’expression du ras-le-bol fiscal, venue de la France « périphérique » et que l’opinion comprend, tourne ainsi au vinaigre à Paris. 
Sur les Champs, on a vu d’inacceptables scènes de violence qui passent en boucle sur les écrans.
 Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, en profite aussitôt pour hausser le ton.
 On ne saurait lui reprocher, puisque le maintien de l’ordre public relève de ses prérogatives. 
En revanche, il se précipite un peu trop vite pour accuser des « séditieux » téléguidés par Marine Le Pen.
 La présidente du Rassemblement national aurait incité les militants de « l’ultradroite » à marcher sur l’Elysée.
 C’est lui prêter beaucoup de pouvoir. 
Et qui oserait parier qu’aucun agité d’extrême gauche n’a participé au grand bazar ? 
S’égarant dans une manœuvre politicienne, le premier flic de France met à côté de la plaque.
 Partis en bus de leur province, tôt le matin, la plupart des manifestants qui arpentaient la capitale méritaient mieux. 
Au-delà des déplorables débordements, les « gilets jaunes » posent une vraie question sociale.
 Ils n’ont eu droit, jusqu’alors, qu’à des réponses sécuritaires. 
De quoi servir à M. Macron la vive réplique de Cyrano : « Ah ! Non ! 
C’est un peu court, jeune homme ! » 

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