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jeudi 24 janvier 2019

Les « intelligents » de la Macronie - le 18.12.2018

Lu dans le DL du 18.12.2018

LE BILLET PAR GILLES DEBERNARDI 

Les « intelligents » de la Macronie

 Par la fenêtre ouverte du château, on n’entend pas le lointain ronron des inégalités ordinaires. 
Il faut du bruit, beaucoup, pour que les gens d’en haut s’aperçoivent enfin que ceux d’en bas existent. 
La rue vous parle, Messieurs ! 
En dépit de ses multiples travers, on ne peut enlever ce mérite à la révolte des gilets jaunes.
 Elle force l’exécutif, longtemps plus proche de Jupiter que de la plèbe, à une sérieuse cure d’humilité.
 Regrettant ses « paroles blessantes », Emmanuel Macron tente de revenir à la bienveillance qu’il affichait naguère en campagne. Édouard Philippe aussi change de ton.
 Le Premier ministre, rigide serviteur en cours d’assouplissement, prétend désormais entendre « le peuple qui souffre ».
 Dans les allées du pouvoir, les “mea culpa” fleurissent comme primevères au printemps.
 Tout le monde a compris, alors ?
 Sauf peut-être le patron du groupe la République en marche à l’Assemblée. 
Hier matin, sur la chaîne parlementaire, Gilles Le Gendre battait ainsi sa coulpe : « Nous avons été trop intelligents ». 
La faute de la majorité gouvernementale, selon lui, se résume à un excès de « subtilité ».
 Texto, les ronds-points apprécieront. 
Le « saucissonnage » des mesures sociales, avec un déficit de pédagogie, expliquerait le rejet de l’opinion. 
Les Français, bêtement, n’ont vu que la suppression de l’ISF et les gros avantages consentis aux entreprises.
 Jusqu’à faire de Macron « le président des riches », lui qui ne pensait qu’aux masses laborieuses.
 Le chef des députés LREM s’applique donc à dissiper le malentendu et l’accusation d’arrogance… en se poussant un peu plus du col. 
Mauvais choix.
 Le “condescendant”, si ça continue, finira par s’écrire en deux mots.

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