Lu dans le DL du 18.12.2018
LE BILLET
PAR GILLES DEBERNARDI
Les « intelligents »
de la Macronie
Par la fenêtre ouverte du château, on n’entend pas le lointain ronron
des inégalités ordinaires.
Il faut du bruit, beaucoup, pour que les gens
d’en haut s’aperçoivent enfin que ceux d’en bas existent.
La rue vous
parle, Messieurs !
En dépit de ses multiples travers, on ne peut enlever
ce mérite à la révolte des gilets jaunes.
Elle force l’exécutif, longtemps
plus proche de Jupiter que de la plèbe, à une sérieuse cure d’humilité.
Regrettant ses « paroles blessantes », Emmanuel Macron tente de
revenir à la bienveillance qu’il affichait naguère en campagne.
Édouard Philippe aussi change de ton.
Le Premier ministre, rigide
serviteur en cours d’assouplissement, prétend désormais entendre
« le peuple qui souffre ».
Dans les allées du pouvoir, les “mea culpa”
fleurissent comme primevères au printemps.
Tout le monde a compris, alors ?
Sauf peut-être le patron du groupe
la République en marche à l’Assemblée.
Hier matin, sur la chaîne
parlementaire, Gilles Le Gendre battait ainsi sa coulpe : « Nous avons
été trop intelligents ».
La faute de la majorité gouvernementale, selon
lui, se résume à un excès de « subtilité ».
Texto, les ronds-points
apprécieront.
Le « saucissonnage » des mesures sociales, avec un
déficit de pédagogie, expliquerait le rejet de l’opinion.
Les Français,
bêtement, n’ont vu que la suppression de l’ISF et les gros avantages
consentis aux entreprises.
Jusqu’à faire de Macron « le président des
riches », lui qui ne pensait qu’aux masses laborieuses.
Le chef des
députés LREM s’applique donc à dissiper le malentendu et l’accusation d’arrogance… en se poussant un peu plus du col.
Mauvais choix.
Le “condescendant”, si ça continue, finira par s’écrire en deux mots.
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