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mercredi 2 janvier 2019

Le Sénat, nid d’espions ? le 28.11.2018

Lu dans le DL du 28.11.2018

LE BILLET PAR GILLES DEBERNARDI

 Le Sénat, nid d’espions ? 

On soupçonnait la vieille maison d’abriter quelques loirs, mais une taupe, ça non ! 
Un haut fonctionnaire du Sénat vient pourtant d’être arrêté par la DGSI, accusé d’espionnage au profit de la Corée du Nord. 
Certes, Benoît Quennedey a plusieurs fois visité Pyongyang, réconforté de ne trouver là-bas « ni chômage, ni papiers gras dans les rues ». 
Un goulag, peut-être, mais bien tenu.
 L’énarque voyageur a également publié deux livres sympathiques sur la patrie de Kim Jong-un, à contre-courant de « la propagande occidentale ».
 En 2013, il prédisait au pays communiste un formidable élan économique.
 Avec un point d’interrogation en sous-titre, quand même : « Naissance d’un nouveau dragon asiatique ? ».
 S’il s’agit juste de « cracher le feu », remarquez, le Leader suprême - alias « Rocket Man » - a su tenir son rang à grands coups de missiles. 
Pour le reste, « l’expert » français semble avoir péché par excès d’optimisme. 
Cela ne suffit pas à le convaincre de « trahison », d’autant que son poste ne s’y prête guère.
 L’homme, visage lisse et lunettes cerclées, ne fréquente le pouvoir que de loin. 
Administrateur des jardins auprès de la chambre haute du Parlement, quelles « informations sensibles » a-t-il bien pu livrer à l’ami Kim ?
 À moins que la taille des haies dans les allées du Luxembourg ne relève du secret d’État, on ne voit pas trop.
 Ses proches non plus. Ils s’indignent qu’on puisse ainsi, sans preuve tangible, le livrer en pâture à l’opinion. 
Et de crier, déjà, à l’assassinat médiatique. 
Qui a tiré sur Quennedey ? 
Si l’enquête et les perquisitions en cours n’apportent rien de plus concret, force sera de se poser la question.

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