Lu dans le DL du 28.11.2018
LE BILLET
PAR GILLES DEBERNARDI
Le Sénat,
nid d’espions ?
On soupçonnait la vieille maison d’abriter quelques loirs, mais une
taupe, ça non !
Un haut fonctionnaire du Sénat vient pourtant d’être
arrêté par la DGSI, accusé d’espionnage au profit de la Corée du Nord.
Certes, Benoît Quennedey a plusieurs fois visité Pyongyang, réconforté
de ne trouver là-bas « ni chômage, ni papiers gras dans les rues ».
Un
goulag, peut-être, mais bien tenu.
L’énarque voyageur a également publié deux livres sympathiques
sur la patrie de Kim Jong-un, à contre-courant de « la propagande
occidentale ».
En 2013, il prédisait au pays communiste un formidable
élan économique.
Avec un point d’interrogation en sous-titre, quand
même : « Naissance d’un nouveau dragon asiatique ? ».
S’il s’agit
juste de « cracher le feu », remarquez, le Leader suprême - alias
« Rocket Man » - a su tenir son rang à grands coups de missiles.
Pour
le reste, « l’expert » français semble avoir péché par excès d’optimisme.
Cela ne suffit pas à le convaincre de « trahison », d’autant que son
poste ne s’y prête guère.
L’homme, visage lisse et lunettes cerclées,
ne fréquente le pouvoir que de loin.
Administrateur des jardins auprès
de la chambre haute du Parlement, quelles « informations sensibles »
a-t-il bien pu livrer à l’ami Kim ?
À moins que la taille des haies dans
les allées du Luxembourg ne relève du secret d’État, on ne voit pas
trop.
Ses proches non plus. Ils s’indignent qu’on puisse ainsi, sans
preuve tangible, le livrer en pâture à l’opinion.
Et de crier, déjà, à
l’assassinat médiatique.
Qui a tiré sur Quennedey ?
Si l’enquête et les
perquisitions en cours n’apportent rien de plus concret, force sera de
se poser la question.
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