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mercredi 2 janvier 2019

Le gilet jaune, c’est tendance le 30.11.2018

lu dans le DL du 30.11.2018


LE BILLET PAR ANTOINE CHANDELLIER

Le gilet jaune, c’est tendance 

À moins qu’il enfile la houppelande et que sa barbe blanchisse dans la nuit, on voit mal ce qu’Édouard Philippe pourrait leur dire à Matignon.
 Les revendications de la fronde et ses messagers sont hétéroclites comme le mouvement qui les fédère. 
Leur courrier a des airs de lettre au Père Noël, quand le gouvernement est voué à rester le Père Fouettard.
 Équation insoluble pour un pouvoir élu sur une ambiguïté, ovni politique qui, par un drôle d’effet miroir, trouve son pendant dans cette contestation d’un genre nouveau. 
Le peuple a toujours raison et sa colère est légitime.
 Témoin la popularité croissante des gilets jaunes dans les sondages, inversement proportionnelle à leur présence aux ronds-points.
 Gare aux élus tentés d’épouser la cause comme on enfile un vêtement à la plage. 
Mélenchon risque la veste à se pavaner samedi, la chasuble sur le dos. 
Même les people suivent : le pacifiste Pierre Perret, enfant de Castelsarrasin la rurale, le campeur Dubosc élevé en HLM, honteux de gagner en un soir ce que son père gagnait en un mois.
 Quant à Patrick Sébastien, foutu dehors à la télé, partage-t-il le fardeau des retraités accablés par la CSG, n’ayant plus le cœur à tourner les serviettes ?
 Le rappeur Kaaris a trouvé parfait assortiment à sa chaîne en or qui brille. 
À part les casseurs des Champs-Élysées, qui d’autre peut-il bien incarner ?
 Bardot, qui a attifé son chien du désormais iconique gilet, parle à ceux qui votent RN, et Hanouna à ceux qui le regardent. 
Mais depuis la Californie, Polnareff a beau jeu de dire qu’il en est. Paye-t-il ses impôts à son pays qui redistribue plus d’un tiers de la richesse produite en prestations ?
 D’autres moins “popus” réfléchissent. 
On a connu l’intello de Saint-Germain plus “in”. 
Attend-il que Jean-Paul Gaultier prépare une collection dédiée ? L’air du temps incite à porter le gilet.
 Les modes passent, le style reste. 
Et si l’effusion de jaune devenait la tache indélébile sur les beaux costards dont parlait Emmanuel Macron ?

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