Cher.e.s amies,
Vous sachant sensibles et acti.f.ves concernant toute ce qui se passe en Grèce, je me permets d'attirer votre attention sur l'escalade de répression à laquelle sont confrontés les les militant.e.s des mouvements sociaux et tout particulièrement celles et ceux qui se mobilisent contre les saisies et les ventes aux enchères de logement.
Cette escalade répressive a franchi un seuil avec les poursuites engagées contre certain.e.s militant.e.s par un département spécial des services de sécurité, le "Département pour la protection de l'Etat et du régime démocratique". Jusqu'à présent neuf personnes sont dans le collimateur de ce service, dont le secrétaire d'Unité Populaire Panagiotis Lafazanis, le président du parti des Pirates Thanassis Gounaris, les porte-parole du réseau "Je ne paie pas" Léonidas et Elias Papadopoulos, la porte-parole du mouvement ALANYA Avghi Voutsina. Ils encourent des peines de plusieurs années de prison. Par ailleurs, des dizaines de militant.e.s sont traîné.e.s devant les tribunaux dans tous le pays pour leurs actions en défense du logement des familles populaires.
Tout ceci est révélateur de l'état de délabrement démocratique du pays et de la violence qui est exercée vis-à-vis de celles et ceux qui s'obstinent à combattre les politiques qui ont conduit au désastre actuel.
La gravité de la situation a poussé Costas Lapavitsas et moi-même à initier cet appel qui a été mis en ligne hier sur le site de Libération. Il est signé par de nombreuses personnalités et mouvements de la gauche sociale, politique et intellectuelle en France et ailleurs.
La liste complète des signataires est disponible sur le site d'Unité Populaire Paris.
Je vous remercie d'avance de relayer cette information sur vos réseaux et suis bien entendu à votre disposition pour toute info complémentaire.
Bien à vous,
Stathis
TRIBUNE
Appel contre la répression des mouvements sociaux en Grèce
Un professeur face à la police lors d'une manifestation contre les réformes du service public, à Athènes, le 22 juillet 2013. Photo John Kolesidis. Reuters
n plus de l'austérité imposée aux Grecs depuis huit ans, le gouvernement Syriza met en danger les libertés civiles du pays en réprimant personnalités politiques et militants.
- Appel contre la répression des mouvements sociaux en Grèce
Tribune. La crise grecque ne fait plus la une des journaux, mais le peuple grec continue de souffrir de l’austérité implacable qui lui est imposée depuis plus de huit ans. Ceux qui s’opposent aux politiques des memoranda sont confrontés à une répression croissante. Les actions contre les saisies et la vente aux enchères des logements sont particulièrement prises pour cible. A la suite des diktats des créanciers à la Grèce, le gouvernement Syriza a considérablement intensifié, au cours des deux dernières années, la pression sur les propriétaires endettés pour aider les banques privées à recouvrer leurs emprunts. Une législation spéciale a été adoptée en décembre 2017 qui prévoit des peines pouvant aller jusqu’à six mois de prison pour les opposants aux saisies. En outre, le gouvernement a déplacé les procédures de vente aux enchères des salles de tribunal vers une plateforme électronique activée par des notaires de l’intérieur de leur cabinet.
Depuis le début de l’année, des dizaines de militants à travers le pays ont fait l’objet de poursuites et plusieurs procès sont en cours. Parmi les personnes mises en cause, figurent Panayiotis Lafazanis, ancien ministre de l’Energie du premier gouvernement Syriza et désormais secrétaire d’Unité populaire, Elias et Leonidas Papadopoulos, tous deux membres fondateurs du réseau «Je ne paierai pas» ainsi qu’Elias Smilios, conseiller municipal de la région de Thessalonique. C’est la première fois depuis la chute de la dictature qu’un dirigeant d’un parti politique démocratique fait l’objet de poursuites judiciaires pour ses activités militantes. En outre, les poursuites à l’encontre de ces militants ont été engagées par une branche spéciale des services de sécurité, le Département pour la protection de l’Etat et du régime démocratique, qui n’a fait preuve d’aucune activité à l’encontre d’Aube dorée ou de tout autre parti d’extrême droite. Ces militants risquent des peines de prison pouvant aller jusqu’à huit ans et demi.
C’est un moment critique pour la démocratie et les libertés civiles en Grèce. Nous exigeons l’abandon des poursuites à l’encontre tous les militant·e·s du mouvement contre les saisies et ventes aux enchères des logements. Nous exprimons notre solidarité à tous les Grecs confrontés à la répression pour leurs actions en faveur des droits sociaux.
Signatures collectives : CUP (Candidature d’unité populaire), Catalogne ; Union Syndicale Co.Bas, Espagne; Groupe parlementaire de La France insoumise; Habita Association pour le droit au logement et à la ville, Portugal ; ODG Observatoire sur la dette et la globalisation, Espagne; Plataforma de Afectados por la Hipoteca (PAH), Espagne ; Procés Constituent, Catalogne ; Sindicat de Llogaters i Llogateres (Syndicat des locataires), Espagne; Association des Locataires Witten, Allemagne.
Premiers signataires Gilbert Achcar, politiste, SOAS, Université de Londres ; Tariq Ali, écrivain, Londres ; Cinzia Arruzza, philosophe, New School, New York ; Alain Badiou, philosophe, professeur émérite à l’ENS, Paris ; Ludivine Bantigny, historienne, Université de Caen; Diego Borja, ancien ministre de l’économie de l’Equateur ; Noam Chomsky, linguiste, MIT, Etats-Unis ; Jorge Costa, député, Bloc de Gauche Portugal ; Sevim Dagdelen, député au Bundestag, Die Linke ; Fabio De Masi, député au Bundestag, Die Linke ; Irene Escorihuela,Présidente de l’Observatoire DESC, Espagne ; Sònia Farré Fidalgo,députée En Comú Podem, Espagne ; Teresa Forcades, Procés Constituent, Catalogne ; Heike Hänsel, députée au Bundestag, Die Linke ; Eric Hazan, éditeur, Paris ; Stefano Fassina, député Liberi e Uguali, ancien vice-ministre des Finances de l’Italie ; Pierre Khalfa,Fondation Copernic, Paris ; Stathis Kouvélakis, philosophe, King’s College Londres ; Costas Lapavitsas, économiste, SOAS Université de Londres ; Frédéric Lordon, philosophe et économiste, CNRS ; Francisco Louça, économiste, Université de Lisbonne ; Jean-Luc Mélenchon, président du groupe parlementaire de la France Insoumise ; Manolo Monereo, député, Podemos ; Michaël Löwy,sociologue, directeur émérite de recherche CNRS, Eric Toussaint,CADTM, Belgique ; Miguel Urban, député au Parlement Européen, Podemos ; Eleni Varikas, Professeure émérite, Université de Paris 8.
La crise grecque ne fait plus la une des journaux, mais le peuple grec continue de souffrir de l’austérité implacable qui lui est imposée depuis plus de huit ans. Ceux qui s’opposent au…
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