Translate

dimanche 8 avril 2018

SNCF : des familles de cheminots racontent la fin d'un monde




7 avril 2018

SNCF : des familles de cheminots racontent la fin d'un monde

agrandir la taille du texte
diminuer la taille du texte
imprimer cet article
 Sueurs, rires, larmes et solidarité rythment les témoignages de générations d'employés du rail rencontrés à Somain et à Sélestat
 A la fierté d'appartenir à une communauté forte a succédé l'abattement de devoir affronter le " SNCF bashing " qui s'intensifie
 Les discussions entre syndicats et gouvernement ont repris. Le sujet central de la dette n'avance pas
PageS 2-3
© Le Monde


7 avril 2018

Le chemin de fer en héritage

A Sélestat et Somain, des générations de cheminots racontent la fin d'un monde. A la fierté d'appartenir à une communauté forte a succédé l'abattement de devoir affronter le " SNCF bashing "

agrandir la taille du texte
diminuer la taille du texte
imprimer cet article
C'est un sentiment d'incompréhension, de lassitude, voire de dégoût. Depuis trois mois, le" SNCF bashing " n'a cessé de s'intensifier. " Quand je me suis rendue à la médiathèque, il y a trois semaines, j'ai été agressée parce que j'étais cheminote ", confie, encore interloquée, Séverine Jernasz, 38 ans, installée près de Strasbourg (Bas-Rhin). " Même les gamins s'invectivent dans la cour de l'école à ce sujet ! ", abonde son frère, Gilles Dentonvill, 33 ans, commercial et syndicaliste UNSA à la SNCF. Leur père, Denis, 62 ans, également de la " grande maison ", n'en revient pas : " En quelques années, l'image du chemin de fer s'est dégradée à grande vitesse ! "
A Somain, ancien fief cheminot du nord de la France, c'est le même constat, amer, pour la famille Poulain-Tosolini. " Quand quelqu'un râle contre les retards à la SNCF ou contre les cheminots, ça bout littéralement à l'intérieur ", se crispe Claudette Poulain, 63 ans, petite-fille, fille, femme et mère de cheminot ! " Dans les années 1960 ou 1970, c'était une fierté d'être cheminot. Cette profession était respectée. Aujourd'hui, nous faisons face à un vaste mépris ",peste son époux, Christian, 63 ans, conducteur de fret à la retraite.
L'extinction du statut pour les nouvelles recrues, qui fait partie de la réforme ferroviaire voulue par le gouvernement, provoque l'abattement : " On pouvait le revoir - le statut - , pourquoi y mettre fin ? s'interroge, dépité, leur fils Fabian Tosolini, 39 ans, cheminot désormais détaché à la CFDT. Notre statut, ce n'est pas seulement un épais livre de règles, c'est une partie de notre identité ! "" C'est ce qui nous relie les uns les autres, renchérit Gilles Dentonvill.En Alsace, dans le Nord, en Bretagne ou ailleurs, nous sommes des cheminots avec les mêmes droits et devoirs. Et le statut est la garantie de cette équité. "
Sueur, rires, larmes et solidaritéQuand le chemin de fer coule dans vos veines, la réforme radicale du rail apparaît comme la fin d'une histoire marquée par la sueur, les rires, les larmes et la solidarité, la dislocation d'une communauté autrefois forte et si fière. Mi-mars, rendez-vous a été pris à Somain, entre Douai et Valenciennes, où les Poulain-Tosolini, une véritable dynastie de " seigneurs du rail " – le surnom des conducteurs de train –, vivent depuis près d'un siècle.
Aujourd'hui, la gare de triage, avec ses 39 voies, est quasi déserte. " Vous voyez, là vous avez la bosse, montre du doigt Christian. On détachait les wagons, puis on les poussait et triait pour reconstituer des trains de fret. Nous, nous rentrions par là-bas, puis on détachait la loco. A mon époque, nous étions 350 conducteurs… "" Quand j'ai commencé, reprend Fabian, au début des années 2000, la gare était encore pleine de wagons et nous étions 200 conducteurs. Aujourd'hui, ils sont 70. "
Dans leur maison, proche de la gare, Christian et Fabian laissent la parole à Claudette. " C'est la mémoire de la famille ", glisse le plus jeune. " Dans les grandes années, il y avait plus de 3 000 cheminots installés à Somain ", se rappelle-t-elle. Immobilisée par une sciatique, elle se recale régulièrement dans son fauteuil, tandis que ses souvenirs remontent à la surface : " Tous mes hommes sont passés par le chemin de fer, sans exception ! Mes deux grands-pères, Omer et Auguste, mon père, Roger, mon mari, et maintenant mon fils, liste-t-elle. Je n'ai jamais rien connu d'autre. J'ai une véritable âme cheminote ! "
Omer, le conducteur de train de fret, et Auguste, affecté au triage, lui rappellent avant tout le goût du pain d'alouette. " A son retour, après deux jours très loin de la maison, Omer nous donnait les restes de son encas qui avait macéré pendant deux jours dans son torchon. C'était un régal. " De Roger, son père, Claudette se rappelle" ces dimanches entiers à découper, coller les bouts de phrases qui avaient évolué dans la réglementation "" Aujourd'hui, tout est électronique, mais à l'époque, le référentiel métier était un gros manuel en relief ", confirme Christian, également conducteur de fret.
Du travail de son mari, Claudette se remémore surtout les absences quasiment toutes les nuits. " Christian commençait tard et rentrait tôt. Le jour, il dormait. Pour communiquer, nous nous écrivions sur un rouleau de machine à écrire. Et le dimanche, on déroulait ", détaille-t-elle. " Mon père, je ne le voyais pas beaucoup, regrette Fabian. Les jours de fête ou les jours fériés, il n'était pas là… J'ai grandi avec ma mère et mes grands-parents. " Malgré cette vie décalée, Fabian, né en  1979, a également plongé. " Je rêvais d'être généticien… J'ai fini par rejoindre la SNCF pour conduire une loco ! " Pour sa fille, en revanche, c'est " hors de question ".
" Si mes parents comprenaient mes absences, reprend Fabian, elles sont moins bien passées  auprès de ma belle-famille. La SNCF, c'est tout de même très particulier. "C'est pour cela que, historiquement, " les sociétés privées, au XIXe siècle, puis la SNCF ont encouragé le recrutement des enfants de cheminots, car ils étaient déjà acculturés au chemin de fer ", rappelle l'historien Georges Ribeill. A partir de la fin du XIXe, travailler pour le chemin de fer, c'était entrer dans une communauté très paternaliste. " On vivait entre nous, dans notre bulle ", constate Claudette. La société de chemin de fer encadrait tout, et offrait des services médicaux et sociaux, des centres de loisirs, des bibliothèques, des activités sportives, artistiques et culturelles. Sans oublier la piscine ! " Ah ça, la piscine, c'était vraiment quelque chose ! Les mineurs n'avaient pas ça, tonne Claudette. A l'époque, les deux professions respectées ici, c'était instituteur et cheminot. Mon dieu, oui, à l'époque, nous étions des privilégiés ! "
" On était une petite secte "Et puis, tout a changé. Rendez-vous est pris cette fois à Sélestat, dont sont originaires les Dentonvill, deux générations récentes de cheminots. La rencontre a lieu fin mars, aux Délices de la gare – cela ne s'invente pas –, à proximité de l'ancienne cité cheminote.
" J'ai été recruté en mai  1983. Je suis un bébé Fiterman - du nom du ministre communiste des transports de François Mitterrand - . Je fais partie des derniers embauchés avant le tournant de la rigueur. Pendant dix ans, j'étais désigné comme le jeunot ", raconte Denis avec gourmandise. Pourtant, le rail n'avait jamais été pour lui une passion. " C'est un peu par hasard que je m'y suis présenté. J'étais électricien pour une entreprise de cartonnage, mais j'avais envie d'autre chose.  Entrer à la SNCF a changé ma vie ! Nulle part ailleurs, je n'aurais pu évoluer d'électricien à cadre syndical pour traiter de la protection sociale au plus haut niveau… "
Dans les années 1980, ici, se souvient Denis, " la SNCF était beaucoup moins cotée qu'une entreprise privée. Tout le monde m'a traité de fou, quand j'ai quitté un job au cartonnage pour y aller ". Rentré à la conduite, comme aide conducteur, il bifurque et devient contrôleur. " Je suis passé de baron du rail à “crochet de wagon”, comme on disait dans le temps ", s'amuse-t-il.
Il passe de belles années à " nettoyer les trains " de tous les resquilleurs, mais vit loin de son foyer. " J'ai appris la naissance d'un de mes fils avec douze heures de retard, car j'étais ce jour-là très loin de Sélestat.  D'ailleurs, mes enfants ne m'ont pas beaucoup vu, ni mes amis d'avant la SNCF… Je les ai perdus, petit à petit. Le chemin de fer est devenu mon seul univers. On se retrouvait entre cheminots en dehors du temps de travail… On était une petite secte ! "
" Je n'étais pas étonné par son absence, c'était juste normal, dit Séverine. Je me rappelle surtout les dimanches. Nous l'accompagnions jusqu'au terminus du TER et on se baladait en forêt. Le train, c'était à la fois la liberté, l'aventure et les vacances ! "Alertée en  2001 par son père de l'ouverture d'un poste à l'école de contrôleurs, la jeune femme n'hésite pas et rejoint la société ferroviaire. " Longtemps, pour mes collègues, j'étais avant tout la fille à Denis. Et comme il était sympa, j'étais plutôt bien aimée ", complète-t-elle. Désormais, elle travaille dans les bureaux administratifs à Strasbourg.
Son petit frère Gilles se souvient " avoir sifflé, à Lauterbourg, le départ d'un train, casquette sur la tête ". En  2005, électricien chez Cuisines Schmidt, il candidate pour la SNCF. " Je n'ai rien dit à ma famille et j'ai été pris au technocentre, alors que je rêvais déjà de faire autre chose. La douche froide a été ma première paie : 1 040 euros, deux fois moins qu'avant, pour un travail aussi difficile. "
Il songe à démissionner. " Mais je me suis accroché et j'ai finalement pu évoluer vers des fonctions commerciales. En contrepartie de ma paie, j'avais la garantie de l'emploi et un départ à la retraite à partir de 57 ans. Avec la suppression du statut, je me demande comment la SNCF va réussir à convaincre des gens de nous rejoindre… "Et puis, ajoute-t-il, peiné : " J'ai beau être fier d'être à la SNCF, quand on m'interroge sur mon emploi, je réponds désormais que je bosse dans les transports, sans spécifier. " La fin d'un monde.
Philippe Jacqué
© Le Monde


7 avril 2018

SNCF : la concertation piétine, la loi avance

L'exécutif a précisé la future forme juridique du groupe, mais reste flou sur la question cruciale de la dette

agrandir la taille du texte
diminuer la taille du texte
imprimer cet article
C'était pire qu'une réunion de CE de la SNCF. " Le secrétaire fédéral de la CFDT Cheminots, Didier Aubert, résumait d'une boutade le sentiment des cheminots à l'issue de sept nouvelles heures de concertation au ministère des transports.
Les discussions entre le gouvernement et les syndicats ont repris jeudi 5 avril dans l'après-midi, juste après les deux premiers jours de la grève des salariés contre la réforme de la SNCF.
" C'est une véritable mascarade ", donc " la grève se poursuit ", a déclaré Laurent Brun, secrétaire général de la CGT Cheminots. " Le gouvernement avance à marche forcée pour tenter de nous asphyxier. On est dans une situation où le mouvement social risque bien de se durcir ", a estimé Roger Dillenseger, secrétaire général de l'UNSA ferroviaire.
Si, aux yeux des syndicats, la concertation piétine, la loi, elle, avance. Le nouveau contenu dévoilé le 5  avril décrit la forme juridique que doit prendre la SNCF. Elisabeth Borne, la ministre ces transports, a confirmé que les trois établissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC) qui aujourd'hui constituent l'entreprise seront unifiés pour former " un grand groupe industriel moderne ", selon les mots de la ministre.
L'EPIC de tête, le groupe SNCF, et ses deux EPIC filles, SNCF Mobilités (qui fait rouler les trains) et SNCF Réseau (qui s'occupe des voies), vont être " transformés en une seule société nationale à capitaux publics, détenue à 100  % par l'Etat et dont les titres seront incessibles. Cette société détiendra intégralement deux filiales, sociétés nationales : SNCF Mobilités et SNCF Réseau. " Le schéma est donc celui d'une société holding : la SNCF, dont l'actionnaire sera l'Etat, laquelle holding sera actionnaire de SNCF Mobilités et de SNCF Réseau.
Autre décision forte annoncée : la filiale Gare &  Connexions, aujourd'hui intégrée à SNCF Mobilités, sera rattachée à SNCF Réseau. Le gouvernement a souhaité en finir avec l'éclatement actuel du système gare. Aujourd'hui, les quais et les rails dépendent de Réseau, mais le reste des bâtiments relève de Gares &  Connexions, ce qui génère une complexité de gestion.
Ce choix d'unifier les gares pour une meilleure efficacité se fait contre l'avis de la direction de Gares &  Connexions, qui espérait un rattachement à la holding de tête.
Dans cette filiale, très rentable grâce à l'activité commerce, on craint d'être absorbé dans le maelström financier de SNCF Réseau, déficitaire et, pour le moment encore, fortement touché par sa dette géante. " La concertation doit permettre de définir les modalités de cette réunification, précise le ministère des transports, notamment si elle doit se faire au sein de SNCF Réseau ou par la création d'une filiale détenue à 100  % par SNCF Réseau. "
DéceptionSi cette décision sur les gares ne devrait pas chagriner les représentants des salariés, le reste de la réunion a fortement déçu les organisations syndicales. Elle les a même inquiétées. " Le ministère nous apprend que la trajectoire de hausse des péages ne sera pas respectée, détaille Laurent Brun. Cela va encore fragiliser financièrement le ferroviaire. " Les plus enclines à la négociation (l'UNSA, la CFDT) escomptaient quant à elles des décisions sur la reprise de la dette et sur les modalités du transfert des personnels qui auraient pu créer un climat de détente nouveau. Mais, sur ces sujets, aucune fumée blanche n'est sortie de la réunion.
Une question en particulier reste pendante : que se passe-t-il pour le salarié de la SNCF s'il refuse d'être transféré vers un nouvel opérateur en cas de passage d'une ligne à la concurrence ? La ministre a repoussé la décision sur ce point, ce qui a dépité les négociateurs. " On se contente de nous occuper ", résumait, amer, jeudi soir, Roger  Dillenseger.
Pourtant, assure-t-on au gouvernement, la discussion porte ses fruits. La ministre a incité les syndicats à faire présenter des amendements avant l'examen en séance à l'Assemblée nationale du Nouveau pacte ferroviaire, le 9  avril.
La CFDT en a transmis une quinzaine à Laurianne Rossi, députée LREM des Hauts-de-Seine et ancienne cheminote. " Certains, sur la portabilité des droits en cas de transfert de personnel, ont retenu mon attention ", explique Mme  Rossi.
De son côté, l'UNSA devait en préparer plusieurs dans la nuit du 5 au 6  avril, sur la question du refus en cas de transfert et pour conserver les EPIC. La ministre Elisabeth Borne a assuré sur France Info, vendredi 6  avril, que le gouvernement examinerait ces propositions. En attendant, retour à la négociation, ce même jour. Cette fois sur le statut des cheminots.
Éric Béziat
© Le Monde


7 avril 2018

D'où vient la dette ?

agrandir la taille du texte
diminuer la taille du texte
imprimer cet article
Pour la première fois, le gouvernement a abordé le sujet de la dette ferroviaire pendant la concertation du jeudi 5 avril. La ministre des transports, Elisabeth Borne, a rappelé la position du gouvernement. " L'Etat prendra sa part de responsabilités avant la fin du quinquennat sur cette dette,dès lors que la SNCF aura contribué à la viabilité économique du système ferroviaire. " Autrement dit : " Montrez d'abord que vous allez en finir avec votre déficit opérationnel permanent, réalisez des gains de productivité, et nous reprendrons la dette avant 2022. "
Cette position a ulcéré les syndicats, qui espéraient des annonces concrètes sur une reprise par l'Etat d'une grosse partie de la dette de SNCF Réseau (qui gère les voies ferrées). La reprise semble d'autant plus inéluctable que le passage de SNCF Réseau en société par actions a été confirmé le 5  avril par le gouvernement. Avec un endettement qui avoisinera les 50 milliards d'euros à la fin de 2018 pour une marge opérationnelle d'à peine 2 milliards, SNCF Réseau affiche des ratios d'endettement incompatibles avec un bilan de société anonyme.
Déficitaire dès l'origineLa dette de la SNCF a crû de 32,7 milliards d'euros en  2011 à 54,5 milliards à la fin de 2017. L'essentiel de ce montant est porté par SNCF Réseau (ex-Réseau ferré de France, RFF), avec 46,6 milliards d'euros en fin d'année dernière. Pour comprendre cette dérive, il faut remonter à la création de RFF, en  1997. L'établissement public se voit attribuer les deux tiers de la dette historique de la SNCF (20 milliards d'euros). Face à ce passif, la société détient un actif, son réseau, qui se rémunère grâce aux péages payés par la SNCF. Dès l'origine, l'entreprise se révèle déficitaire, car les péages modiques ne couvrent pas le coût de maintenance de l'infrastructure, ce qui creuse la dette.
Pis, le gestionnaire du réseau est sommé par l'Etat de participer à moult projets de développement dans le cadre des contrats Etat-région." RFF devait financer pour 500 millions à 1 milliard d'euros par an des projets de réouverture de ligne, d'électrification ou de nouvelles voies  à hauteur  de la création de valeur du projet,explique au Monde un bon connaisseur. Or, sur nombre de ces projets, les prévisions établies sous la pression des élus locaux, qui sont les cofinanceurs, ont été souvent surestimées.  Cela a généré beaucoup de dette non amortissable. "
A cela s'ajoutent les plans rails de plusieurs régions, qui ont coûté des centaines de millions d'euros sans générer de recettes. Enfin, RFF est souvent utilisé comme porteur financier, notamment pour le prolongement de la ligne E du RER francilien.
A partir de 2010, tout s'emballe. RFF engage deux vagues importantes d'investissements. La construction de quatre lignes à grande vitesse est décidée. Parallèlement, le programme de régénération de l'infrastructure triple, passant à près de 3  milliards par an.
Initialement, ces nouvelles dépenses devaient être couvertes par les collectivités locales, l'Europe et l'Agence de financement des infrastructures de transports de France (AFITF), à laquelle étaient promises certaines taxes. Mais faute de ressources suffisantes, RFF a dû emprunter massivement sur les marchés, ce qui a entraîné une explosion des frais financiers.
D'après le cabinet Degest, 60  % de l'augmentation de la dette entre 2010 et 2017 est due aux seuls intérêts du stock de dette accumulée depuis des décennies. Pour 7 milliards d'euros de travaux engagés au cours de cette période, SNCF Réseau a payé environ 10  milliards de frais financiers liés à sa dette, soit environ 1,5  milliard par an. Insoutenable.
Philippe Jacqué, avec E. BÉ.
© Le Monde

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire