Lu dans le DL du 29.04.2018
LE BILLET
PAR GILLES DEBERNARDI
Merkel après Macron,
la douche américaine
Les pellicules sur son chemisier, elle a dû les enlever toute seule.
Angela Merkel n’a pas reçu autant d’égards démonstratifs qu’Emmanuel
Macron lors de sa visite à Washington.
Papouilles et tripotages, à son
endroit, furent réduits à la portion congrue.
Pas de dîner officiel, ni de
discours devant le Congrès, ni de promenade touristique main dans la
main.
Donald Trump l’a certes qualifiée de femme « extraordinaire »,
mais sans hisser son accueil à la hauteur de l’adjectif.
Deux heures
d’entretien dans le Bureau ovale, et auf wiedersehen ! Lors de la
conférence de presse commune, l’absence de complicité entre les deux
chefs d’État sautait aux yeux.
Voilà pour la forme, dont l’ego national ne se plaindra pas.
Sur le fond,
cependant, Jupiter se retrouve aussi bredouille que la chancelière.
L’un et
l’autre, avec ou sans simagrées, ont essuyé la même fin de non-recevoir.
Malgré la plaidoirie franco-allemande, le président US s’apprête ainsi à
déchirer l’accord sur le nucléaire iranien signé par son prédécesseur.
Au
passage, c’est un étrange message adressé au monde.
En acceptant de
s’asseoir à la table des négociations, Téhéran n’aura rien obtenu.
La
rhétorique guerrière de Kim Jong-un, que le locataire de la Maison
Blanche va bientôt rencontrer, semble payer davantage.
Tant sur l’économie que l’environnement, Paris et Berlin n’ont pas
mieux réussi.
Tout laisse à penser que Trump, au diapason de sa base
électorale, maintiendra son protectionnisme et continuera d’ignorer le
réchauffement climatique.
Aujourd’hui comme hier, son slogan demeure
inchangé : « L’Amérique d’abord ! ».
Et l’Europe, tant qu’elle montera au
front en ordre dispersé, n’y pourra rien y changer.
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