Lu dans le DL du 1 er février 2017
LE BILLET
PAR GILLES DEBERNARDI
Benoît Hamon,
le retour de fronde
C’est l’ultime recours du chauffeur de bus caillassé ou des charpentiers
par grand vent. Le “droit de retrait”, disposition légale pour
prévenir un risque au travail, fait son entrée fracassante en politique.
Dans une tribune adressée au Monde, hier, une vingtaine de députés
“vallsistes” s’en réclamaient ouvertement. Et d’où veulent-ils se
retirer ? De la campagne du candidat désigné par la primaire de la Belle
Alliance Populaire. Ils n’iront pas soutenir Benoît Hamon qui s’applique,
depuis des années, à pourrir l’action gouvernementale. Ni s’associer à
« l’aventure aléatoire d’une gauche radicalisée ». Le champion du
revenu universel, selon eux, ne vaut pas tripette. Son projet de société
idéale s’appuie « sur une logique d’assistance généralisée et de
dépréciation de la valeur travail ». Au bonheur des fainéants, quoi ! On
croirait presque lire du Fillon dans le texte.
Voilà qui témoigne du désarroi de ces sociaux-libéraux, orphelins de
Manuel Valls. Ils refusent de voter, en mai, pour le représentant officiel
de leur parti. Pour qui, alors ? Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’État à
la Francophonie, dévoile volontiers le pot aux roses : « On peut être
socialiste et voter Macron ! ». Si un tel mot d’ordre venait à convaincre
la base, le PS risque de mourir au printemps. Vu de l’Élysée, le chaos
doit paraître total. On voit mal Hamon, grand pourfendeur du quinquennat,
en défendre aujourd’hui le bilan. Flirter avec Mélenchon, a priori,
lui semble plus naturel que tendre la main à Hollande. Dans ces
conditions, rassembler son camp au prix d’une aimable synthèse
relève presque de l’impossible. D’autant que “petit Ben”, devenu
grand, se coltine maintenant ses propres “frondeurs”. Chacun son tour
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