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vendredi 27 janvier 2017

HISTOIRE et MEMOIRE - La Galerie de l'Histoire.- LA TAPISSERIE DE L’APOCALYPSE

HISTOIRE et MEMOIRE



 
Christian LE Moulec a ajouté 8 photos dans La Galerie de l'Histoire.
 
   
Christian LE Moulec
27 janvier, 15:51
 


LA TAPISSERIE DE L’APOCALYPSE 


C’est bien, selon l’expression consacrée, un joyau en péril ! 
Exposée au château d’Angers, la tapisserie a subi les outrages du temps, humidité et trop longue exposition à la lumière. Et elle a également subi les outrages des hommes : elle aurait, pense-t-on, servi de couvertures dans les écuries des révolutionnaires. 
« Dragon à sept têtes, aigle du malheur, cheval livide de la mort, trompette de la grêle et du feu… » et tout et tout, la somptueuse tapisserie est constituée de 67 tableaux (84 à l’origine). Actuellement, elle accuse plus de 100 mètres de long sur 4,60 mètres de haut (141m x 6m à l’origine). Les scènes, hardiment colorées (jadis), retracent tous les épisodes de l’Apocalypse, dernier ouvrage du Nouveau Testament. 
Ce trésor est lié depuis toujours à Angers. Louis 1er d’Anjou, frère de Charles V, a passé commande en 1375 de cette tapisserie d’inspiration religieuse. En fait, il a chargé Nicolas Bataille, l’un des responsables de la corporation des tapissiers, de planifier ce projet. C’est le peintre attitré du roi, Hennequin de Bruges, qui s’est chargé de dessiner les cartons, reproductions grandeur nature préalables au tissage proprement dit. Le maître s’est inspiré des miniatures empruntées dans les bibliothèques royales. Il est possible que Louis d’Anjou ait voulu orner les murs de sa chapelle de cette future tapisserie. Laquelle chapelle aurait possédé, dit-on, une relique de la vraie croix. Toujours est-il que le roi René, petit-fils du commanditaire a conservé cette tenture jusqu’à sa mort et l’a léguée par testament à la cathédrale Saint-Maurice d’Angers. L’œuvre est dès lors exposée aux fidèles à l’occasion des fêtes religieuses, puis mises dans les réserves au XVIIIème siècle. Profanée, dit-on, lors de la Révolution, ce qui en reste a été rachetée par le chanoine Joubert au milieu du XIXème siècle. Elle est devenue propriété de l’Etat en 1906, elle est conservée dans le château du roi René depuis 1954. Bien. 
Sept années ont suffi pour réaliser le tissage de la tapisserie. Un temps record pour « un art parfaitement maîtrisé » ! Et les expertes, en charge d’analyser l’ouvrage et les dégâts d’ajouter « A en juger par la maîtrise absolue des détails, il s’agissait des meilleurs maîtres de leur temps. L’utilisation des dégradés donne une très grande impression de légèreté et de relief… » 
Sur ce, quatre pièces, estimées les plus représentatives des dégradations, ont été décrochées aux fins de fines analyses : Le Lecteur introduit les tableaux. Le Sommeil des Justes figure saint Jean assurant la béatitude à sept justes couchés. La Moisson des Elus où l’on voit le roi (lequel ?) moissonnant sous le regard du Christ. Le Vainqueur au Cheval Blanc représente la victoire finale du Seigneur sur les forces du mal. 
Verdict : « La tapisserie est extrêmement fragilisée. Cela est surtout dû aux très mauvaises conditions de conservation…Toutes les couleurs sont désormais fanées. Les écarlates ont viré au rose et les verts au bleu. On peut le voir par comparaison avec l’envers où elles ont conservé tout leur éclat d’origine ! ». 
Dommage, car cette œuvre est le plus important ensemble de tapisseries médiévales subsistant au monde. 
Reste à déterminer les mesures à prendre pour limiter la casse… 
Ci-dessous : 
Louis 1er d’Anjou. 
Le « bon roi René ». 
Tenture de l'Apocalypse d'Angers. 
Le Lecteur. 
Le Sommeil des Justes. 
La Moisson des Elus. 
Le Vainqueur au Cheval Blanc. 
Château du roi René et ses 17 tours.



             

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