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jeudi 26 janvier 2017

Eviction de Sarkozy, renoncement de Hollande, et maintenant échec de Valls au premier tour de la primaire du PS ...À qui le tour ?

Lu dans Informations ouvrières N° 447  du jeudi 26 janvier 2017

Eviction de Sarkozy, renoncement de Hollande, et maintenant échec de Valls au premier tour de la primaire du PS

Yan Legoff

À qui le tour ?

S arkozy éliminé dès le premier tour de la primaire de la droite, le 20 novembre dernier ; son successeur à la présidence de la République, François Hollande, contraint de renoncer, dix jours plus tard, à la course à sa réélection ; et c’est maintenant au tour de Manuel Valls d’être relégué en deuxième position au premier tour de la primaire du PS, le 22 janvier, alors qu’il en était donné largement favori. D’après tous les commentateurs, ses chances pour le second tour, le 29 janvier, sont mi nimes. Les têtes qui ont occupé le sommet de l’exécutif ces dix dernières années tombent les unes après les autres, secouant mortellement les partis qui depuis des décennies se sont évertués à garantir la stabilité des institutions antidémocratiques de la Ve République, la continuité des politiques antisociales suivies par les gouvernements successifs.

 LE REJET DU QUINQUENNAT DE HOLLANDE

 Le cœur même de l’électorat du PS, très rétréci, vient donc d’infliger une brûlante déconvenue à Valls, celui qui, parmi les prétendants à l’investiture du PS, incarnait plus que tout autre parmi ses concurrents (quoique anciens ministres comme lui) le quinquennat Hollande, la loi travail, la loi Macron, l’état d’urgence, les dizaines de milliards versés au patronat, la chasse sans merci aux militants syndicaux, les destructions d’emplois, la casse des services publics… et pour couronner le tout, les recours répétés au « 49.3 », sans oublier la tentative avortée sur la déchéance de nationalité. L’avenir même du parti présidentiel est en question, déjà largement fracturé à la suite des manifestations massives contre le projet de loi travail l’an dernier. Une guerre à mort est engagée entre ceux qui, à sa tête, s’en disputent la presque dépouille. D’autres, de plus en plus nombreux, quittent déjà le navire (voir encadré) pour rejoindre l’ex-ministre banquier Emmanuel Macron, qui tente de tirer parti de la crise qui ravage les partis du régime, de droite comme de gauche. Et la mécanique des primaires, accentuant la logique des institutions de la Ve République, accélère cette décomposition.

 CRISE AUSSI À DROITE 

C’est une incertitude totale qui domine à quatre-vingt-dix jours de l’élection présidentielle. Cette incertitude est redoublée par la violence des mesures exigées par le capital financier, par la pression accrue de l’impérialisme américain et des mulEviction de Sarkozy, renoncement de Hollande, et maintenant échec de Valls au premier tour de la primaire du PS À qui le tour ? Toutes les forces politiques sont entrées dans une spirale de décomposition, enflant la crise du régime tout entier. tinationales sur tous les gouvernements européens à la suite de l’élection de Trump, alors que l’Union européenne est sur la voie de sa dislocation. Comment le futur gouvernement, quel qu’il soit, pourra-t-il tenir un tel programme sans aller à l’explosion ? Comment pourra-t-il maintenir les positions déjà déclinantes de l’impérialisme fran- çais face à ses concurrents ? Exprimant les craintes d’une certaine partie du patronat, le président du Medef, Pierre Gattaz, reproche à François Fillon, dont le programme suit crûment celui du capital financier et du CAC 40, de vouloir « mettre le feu au pays » (lire cicontre). Au sein même des dirigeants de droite, la crise couve ; elle ne pourra que s’amplifier. « On ne peut demander que des efforts », déclare de nouveau, le 19 janvier, Laurent Wauquiez, viceprésident du parti Les Républicains. On va « droit dans le mur », s’alarme de même Rachida Dati, ancienne ministre de Sarkozy, qui ajoute : « Si on continue comme ça, il ne faut pas exclure un second tour Macron-Le Pen. » « Le chœur des pleureuses se met en marche », leur réplique sèchement Fillon… Toutes les forces politiques sont entrées dans une spirale de décomposition, enflant la crise du régime tout entier. ■

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