- « Dans la mesure où notre pays se trouve menacé par le gouvernement des Etats-Unis, je délègue, de manière provisoire, mes fonctions de premier secrétaire du comité central du parti communiste au deuxième secrétaire, le camarade Raul Castro Ruz ». Par ces mots, le 31 juillet 2006, le pouvoir cubain passait des mains d’un Fidel Castro valétudinaire à son frère Raul, de cinq ans son cadet.
- Dix ans plus tard, quel bilan peut-on tirer de l’action de ce dernier ? Pour El Mundo, cela peut se résumer en trois mots : « réformes, dégel et récession ». Tout en assumant pleinement l’héritage du « Lider Maximo », notamment en ce qui concerne la répression politique, Raul Castro a su s’aventurer sur un chemin nouveau, une troisième voie oscillant entre réformisme et continuité, note le quotidien espagnol.
- Au cours des quatre derniers mois, ce mouvement de pendule quelque peu« capricieux » a conduit, d’un côté, à un succès majeur – la confirmation du rapprochement avec l’ennemi héréditaire américain (marquée par la visite de Barack Obama sur l’île, en mars) – et, de l’autre, à un échec majeur – une nouvelle« rechute économique ».
- Pour la population aussi, la donne a changé. Désormais, les Cubains peuvent voyager (un peu) plus librement qu’avant et travailler à leur compte, ce qui était impensable il y a encore quelques années. Pour autant, l’objectif, en matière de développement économique, demeure difficile à atteindre. RCN Radio, Telesur
- Sans Fidel, Cuba a fait un « saut qualitatif » sur le plan social, mais les citoyens peinent à sentir les changements instillés par Raul dans leur vie quotidienne –« trop lents pour les uns et trop rapides pour les autres », corrobore le site espagnol La Rioja.com, qui reconnaît toutefois au chef de l’Etat le mérite d’avoir su, par « pragmatisme », éliminer quelques « interdictions absurdes ».
- Ce mouvement d’ouverture économique et diplomatique scelle-t-il pour autant la déchéance du socialisme ? Que nenni, juge Julio Londoño Paredes, ancien ambassadeur de Colombie à Cuba (de 1998 à 2010), pour qui ceux qui pensaient cela ont commis une erreur. Et le diplomate de souligner, à cet égard, les liens très étroits avec la République bolivarienne du Venezuela. El Espectador
- Dans une tribune à El Universal, Enrique Berruga Filloy, ex-représentant permanent du Mexique auprès des Nations unies (2003-2007), décrit Cuba comme« un pays avec peu de certitudes et beaucoup d’inconnues », la principale étant de savoir si la prochaine génération de dirigeants sera capable à la fois de préserver l’identité de l’île et d’en créer une nouvelle « avec plus de liberté et sans bureaucratie ».
Sources le monde.fr
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