26
Fév
2016
[Pépite] Que l’Europe remette Poutine à sa place, par Guy Verhofstadt
La PÉPITE du jour, dans le quotidien économique français.Bien entendu, une telle charge coordonnée contre Poutine, venant de plusieurs endroits avec les mêmes éléments de langage (c’est pour cela que je les reprends ici) n’est pas anodine.
Source : Les Echos, Guy Verhofstadt, 23-02-2016
Pour Guy Verhofstadt, président du groupe ADLE au Parlement européen, Vladimir Poutine exacerbe les crises qui frappent l’Europe. L’heure est venue de contrer l’agressivité du président russe.
La stabilité de l’Europe est actuellement mise à l’épreuve au travers d’au moins six crises majeures : chaos régional principalement lié à la guerre en Syrie, risque de sortie britannique hors de l’UE , afflux de réfugiés d’une ampleur inédite depuis la Seconde Guerre mondiale, difficultés financières non résolues, expansionnisme russe, et retour du nationalisme dans la vie politique.
Or, c’est tout à fait sciemment que le président russe Vladimir Poutine vient exacerber au moins quatre de ces crises. Outre le comportement aventuriste dont il fait preuve en Ukraine, Poutine necesse d’instiller de l’obstructionnisme dans la politique européenne en soutenant les partis populistes et eurosceptiques, d’ attiser le conflit au Moyen-Orient via son intervention militaire en Syrie, et par voie de conséquence d’aggraver la crise des réfugiés. L’heure est venue pour l’UE d’ouvrir les yeux face à la menace que représente Poutine, et de commencer à contrer l’agression initiée par le président russe.
En effet, cette propagation du nationalisme à laquelle nous assistons aujourd’hui en Europe s’explique notamment par le fait que la Russie finance les partis politiques d’extrême droite, dont la montée en puissance empêche l’Europe d’élaborer une réponse collective à la crise des réfugiés. Au Royaume-Uni, cette formation pro-Poutine qu’est le Parti pour l’indépendance vient talonner de très près le Premier ministre David Cameron, ce qui conduit le gouvernement à refuser de prendre en charge sa juste part de réfugiés. De même, la Suède a pris la décision de fermer ses frontières, en réaction à des sondages de plus en plus favorables à l’extrême droite des Démocrates de Suède. Et ce malheureux constat s’observe sur tout le continent.
Ah pardon, je pensais que c’était juste que les citoyens n’avaient pas envie d’accueillir des immigrés…
Vladimir Poutine entrave le processus de paix
Dans le même temps, Poutine veille à saboter les efforts de la communauté internationale visant ànégocier une solution politique au conflit syrien, principale cause de la crise des réfugiés. L’appui de la Russie aux interventions militaires du gouvernement syrien à Alep vient entraver le processus de paix,qui dépend d’une coopération entre acteurs mondiaux, puissances régionales et forces d’opposition modérées, que Poutine ne cesse de bombarder.
Qu’est ce que je rirais si ces crétins ne poussaient pas au conflit…Amis jeunes, c’est à cause de gens comme ça que vous ne connaitrez pas la paix toute votre vie – observez bien.
Le 15 février, d’après les Nations Unies, au moins 50 personnes parmi lesquelles des femmes et des enfants auraient perdu la vie dans plusieurs frappes de missiles sur des écoles et des hôpitaux dans le nord de la Syrie. Le gouvernement français a qualifié à juste titre ces attaques de « crime de guerre ». La Russie a pour sa part nié toute implication, bien que des fragments de missiles de fabrication russe aient été retrouvés sur place. L’association humanitaire Médecins Sans Frontières a expliqué que seuls la Russie ou le gouvernement syrien pouvaient être derrière ces attaques.
Je n’ai pas le temps de vérifier, mais il faudra qu’on m’explique depuis quand un type bombardé au sol peut savoir qui l’a bombardé – j’aurais pensé que des AWACS ou satellites auraient pu fournir des informations fiables, mais je pense (et comme pour le MH17) qu’au XXIe siècle, on va finir par demander à tout le monde de mettre une webcam à sa fenêtre, les militaires n’ayant a priori jamais les moyens de savoir quoi que ce soit.
Par ailleurs, d’après le Comité international de la Croix-Rouge, les combats menés autour d’Alep aurait contraint au déplacement environ 50.000 personnes. Beaucoup de ces Syriens désespérés – ceux qui pour la plupart ne pouvaient pas financièrement se permettre de fuir jusqu’à présent – prendront la route de la Turquie et de l’Europe.
La Russie largue ses bombes aux endroits mêmes où Poutine affirme soutenir un cessez-le-feu. De toute évidence, la parole du président russe n’a aucune valeur, comme l’illustrent les antécédents du Kremlin en Ukraine.
À l’heure où l’attention des États-Unis se trouve captée par la campagne présidentielle , les dirigeants de l’Europe se retrouvent esseulés tandis que l’Ours russe ronge la porte du continent.
Pôvre petit chou qui n’a pu papa pour le protéger !Ca, c’est de l’Europe puissance !
L’heure est venue de prendre des mesures immédiates.
Aux aaaaaaaaaaaaaaaarmes citoyens; formeeeeeeeeeez…
Des mesures fortes
Il s’agirait tout d’abord pour les gouvernements européens de mettre rapidement un terme à ce mécanisme par lequel la Russie finance un certain nombre de partis politiques en Europe, en sollicitant si nécessaire l’aide de la CIA pour déterminer la manière dont ces fonds sont transférés.
Celle là, c’est cadeau tant c’est énorme, ne me remerciez pas.(au passage, je rappelle que l’histoire du FN, c’est le premier parti politique français à qui les banques françaises refusent de prêter de l’argent, et qui a emprunté de l’argent à une banque tchéco-russe. Comme le financement d’un parti par des personnes morales est interdit, c’est bien un prêt (à un taux élevé d’ailleurs) qui doit être remboursé. Le FN a demandé que la loi obligent les banques françaises à prêter aux partis français.)
Cet effort devra se poursuivre jusqu’à ce que ces pipelines qui approvisionnent les partis européens en argent russe soient coupés une bonne fois pour toutes.
Deuxièmement, l’UE doit se préparer à imposer de plus lourdes sanctions économiques à la Russie. La résolution 2254 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui fixe la feuille de route du processus de paix en Syrie, contraint l’ensemble des acteurs, y compris la Russie, à cesser toute frappe aveugle à l’encontre de civils. Si la Russie manque à cette obligation, ces sanctions devront être déclenchées.
Si c’est les occidentaux, aussi.
Troisièmement, il est nécessaire que l’UE œuvre aux côtés de la Turquie et d’autres acteurs régionaux
Non, je rêve, il n’a pas écrit ça ? Pas les parrains de Daech qui sont en train de bombarder la Syrie là ? On peut le tondre ?
Troisièmement, il est nécessaire que l’UE œuvre aux côtés de la Turquie et d’autres acteurs régionaux afin d’établir des zones de refuge au niveau de la frontière turco-syrienne, en direction desquelles se dirigent les populations déplacées d’Alep et d’ailleurs. Bien que cette démarche présente un certain risque, elle n’offre actuellement aucune alternative crédible.
Si, on arrête de soutenir les barbares, et on laisse le gouvernement syrien reprendre la ville en quelques jours – après on verra, mais les afflux de réfugiés cesseront.
Enfin, l’Europe doit cesser de faciliter la tâche de Poutine,
C’est vrai que je sentais l’UE un peu molle du genou là, avec toute cette russophilie ambiante…
et appliquer une approche collective face à l’afflux de réfugiés. Dans le cadre de cette réponse d’urgence, garde-côtes et police aux frontières européennes doivent être mis en place, avec pour mission d’aider la Grèce à gérer ses propres frontières, ainsi que de sauver des vies humaines et de traiter les nouvelles arrivées.
Dans le même temps, les fonds de l’UE doivent être utilisés afin d’améliorer les conditions de vie dans les camps de réfugiés en Turquie, en Jordanie et ailleurs, afin d’offrir aux résidents de ces camps un minimum d’espoir de satisfaction de leurs besoins essentiels. Et effectivement, les dirigeants européens doivent consentir à prendre en charge leur juste charge d’individus dans le besoin, en permettant aux réfugiés de demander asile dans l’UE directement à partir du pays dans lequel ils résident actuellement.
George Soros a eu raison d’affirmer récemment que le plus grave menace à long terme pour la stabilité de l’UE n’était autre que la Russie. Il est toutefois dans l’erreur lorsqu’il annonce un scénario dans lequel l’UE serait vouée à fléchir, pour finalement s’effondrer sous les poids des multiples crises auxquelles elle est confrontée. Il est temps que l’Europe s’affirme, qu’elle tire parti de sa puissance économique, et qu’elle en fasse bon usage afin de remettre Poutine à sa place.
bah, après tout, ces gens prenant sans cesse les USA comme modèle, il est clair que la guerre est au bout de chemin.
Cet article est publié en collaboration avec Project Syndicate 2016 – Que l’Europe remette Poutine à sa place
Guy Verhofstadt, président du groupe ADLE au Parlement européen et ancien Premier ministre belge
Source : Les Echos, Guy Verhofstadt, 23-02-2016
62 réponses à [Pépite] Que l’Europe remette Poutine à sa place, par Guy Verhofstadt
Commentaires recommandés...