LE THOR
Bernard Pivot : « Je me raconte, je m’adresse à tous les curieux »
Bernard Pivot, un amoureux des mots mais aussi un accro à Twitter (« tweeter, un excellent exercice mental ») estime qu’en France, pour ce qui est de la place laissée à la culture à la TV : « Il ne faut pas trop se plaindre, si on compare à d’autres pays, on est plutôt mieux servi.»
“Apostrophes”, c’est lui. La célèbre dictée de Pivot, c’est lui. Journaliste, écrivain, il anime une chronique littéraire dans le journal du dimanche et préside le prix Goncourt depuis 2014. Bernard Pivot sera à l’auditorium du Thor demain pour nous conter ses “Souvenirs d’un gratteur de têtes “…
Dans votre spectacle, vous revenez sur votre carrière de journaliste littéraire. Est-ce que vous êtes un nostalgique ?
Pas tellement… Je dirais en plus que parfois la nostalgie est un plaisir, pas une contrainte. La nostalgie me rend joyeux, pas mélancolique. La mélancolie c‘est une chance. Moi je suis joyeux, il y a une grande gaieté dans ce spectacle…
À qui adressez-vous vos “Souvenirs d’un gratteur de tête” ?
Dans ce spectacle il y a trois sortes de textes. Des textes autobiographiques, comme celui sur les vendanges, une expérience de liberté et de gourmandise. Des textes sur mes rencontres avec de grands écrivains et l’éloge de certains mots d’orthographe… Je me raconte. Je m’adresse à tous, tous les curieux, un peu comme l’était “Apostrophes”…
Êtes-vous toujours un insatiable dévoreur de livres ?
Oui pour deux raisons : ma chronique littéraire au JDD et ma position de président du Goncourt. Je lis moins que du temps d’Apostrophes, mais c’est toujours un grand plaisir de lire des romans, de découvrir ou de retrouver un auteur…
Et le livre numérique ?
Je n’aime pas. Mon commerce avec les livres est trop ancien. J’ai besoin de la sensualité du papier… Mais j’ai déjà essayé, c’est pratique et puis l’essentiel c’est de lire…
Que pensez-vous de la réforme de l’orthographe ?
Cette réforme avait été voulue en 1990 et je faisais d’ailleurs partie de la commission qui s’en était chargée. Il y a des bonnes choses dans cette réforme, comme la suppression de traits d’union dans les noms composés. Mais supprimer les accents circonflexes est stupide. C’est une atteinte à l’esthétique. D’ailleurs la réforme avait été enterrée en 1995 parce que les écrivains étaient en colère…
“Souvenirs d’un gratteur de têtes” demain, à 17h à l’auditorium du Thor. Rés. au 04 90 33 96 80 ou www.auditoriumjeanmoulin.com
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