Sans les dégoûtés, restent les dégoûtants
Lundi 1 février 2016
Crédits photo : Olaf Kosinsky
Taubira s’en va ? Elle est dégoûtée. Selon le mot d’un démocrate-chrétien belge des années 70 qui savait de quoi il parlait : « quand les dégoûtés s’en vont, il ne reste que les dégoûtants ». De fait, le rétrécissement de la base gouvernementale est spectaculaire. Sa sectarisation l’est non moins. Le désarroi est si grand dans les milieux socialistes que Christiane Taubira a été instantanément canonisée par l’opinion proche du PS.
Mais aussi par la presse, qui l’a aussitôt affublée du qualificatif de « gauche du PS », ce qu’elle ne dit pas elle-même à son sujet ! On voit l’arrière-pensée de ce commentaire : obliger Hollande à assumer sa nouvelle identité de droite. Mais le fait est que la nomination d’Urvoas comme Garde des Sceaux a sonné comme une confirmation de ce que sous entendait le départ de Taubira ! Cet homme proposait en 2011 la fusion des ministères de l’Intérieur et de la Justice. Il était un des champions les plus exaltés de la loi sur le renseignement. Il traitait récemment les frondeurs de son propre parti de « djihadistes »…
Et cela au moment où l’introduction de la déchéance de la nationalité dans la Constitution est aggravée ! Tous les signes envoyés par ce gouvernement convergent vers le pire. J’en viens à me poser des questions que je ne me posais pas, je le reconnais. De quoi cette équipe calamiteuse est-elle le nom ? Ce n’est pas seulement le courant démocrate de l’internationale socialiste qui l’a emporté en France. C’est quelque chose de plus grave de plus dangereux, de plus étranger à l’histoire de la famille progressiste.
La nouvelle version de la révision constitutionnelle est pire que le projet initial concernant la déchéance de nationalité. Les binationaux seront bien traités différemment des autres Français. François Hollande et Manuel Valls essayent de camoufler cette réalité, ajoutant l’hypocrisie et la lâcheté à l’affront républicain. Pire, la déchéance sera étendue aux auteurs de « délits » et non plus seulement de crimes. Quand je formulais cette hypothèse en annonçant qu’un gouvernement de droite extrême ou d’extrême droite pourrait le faire, on m’accusait d’exagération. Mais c’est le gouvernement de la « gôche » qui l’a fait ! C’est ce que demandait Nicolas Sarkozy. Le texte n’est pas encore voté que la surenchère redoutée a déjà commencé.
Après cette révision, les binationaux nés français ne seront plus totalement des Français comme les autres. C’est ce qu’ont décidé François Hollande et Manuel Valls. J’ai déjà dit qu’ils créaient deux catégories de Français en réservant deux punitions différentes pour les mêmes faits. En prévoyant de pouvoir déchoir de leur nationalité des Français de naissance au motif de leur ascendance, ils valident l’idée qu’existeraient des Français « de souche » et des « étrangers de souche ». Devant la levée de bouclier, le gouvernement avait promis de chercher une autre formulation pour rendre cette idée plus acceptable. C’était mission impossible. Rompre avec l’identité républicaine du pays et la conception égalitaire de la nationalité ne sera jamais acceptable pour nous. Si la République est une et indivisible c’est parce que son peuple l’est !
Le résultat est pire que dans la première version. L’effet sera le même. Seul l’emballage change, ajoutant l’hypocrisie à la réalité. La version initiale de la révision faisait explicitement référence aux binationaux en indiquant que la loi fixe les règles concernant « la nationalité, y compris les conditions dans lesquelles une personne née française qui détient une autre nationalité peut être déchue de la nationalité française lorsqu’elle est condamnée pour un crime constituant une atteinte grave à la vie de la Nation ».
La nouvelle version aggrave les choses. L’amendement du gouvernement dit désormais que la loi fixera les règles de « la nationalité, y compris les conditions dans lesquelles une personne peut être déchue de la nationalité française ou des droits attachés à celle-ci lorsqu’elle est condamnée pour un crime ou un délit constituant une atteinte grave à la vie de la Nation ». Manuel Valls fanfaronne en disant les binationaux ne sont plus explicitement visés. Menteur ! Car dans le même temps, il affirme que la France ne créera pas d’apatride et même qu’elle ratifiera la convention de 1954 qui engage à ne pas faire de nouveaux apatrides. C’est donc qu’il ne veut pouvoir déchoir que des binationaux. Les binationaux sont donc bien traités différemment des autres Français, même si le gouvernement enfume hypocritement le sujet pour permettre à ses députés de se déshonorer sans l’assumer
Les binationaux nés français pourront être déchus de leur nationalité française, pas les autres Français. Eux seront « seulement » déchus « des droits attachés » à leur nationalité comme le droit de vote, d’éligibilité, la protection consulaire à l’étranger etc. Pour les mêmes faits, deux Français ne seront pas condamnés à la même peine. L’inégalité est toujours là.
L’hypocrisie n’est pas la seule aggravation du nouveau texte. Pour s’assurer les voix de la droite, le gouvernement a repris l’une des principales revendications de Nicolas Sarkozy. Il va désormais plus loin que dans la première version du projet de loi. La déchéance pourra s’appliquer à des personnes condamnées pour des « délits » et pas seulement pour des crimes. Bien sûr, dans l’immédiat, Manuel Valls jure la main sur le cœur que les crimes en question seraient « l’association de malfaiteurs, le financement direct du terrorisme ou l’entreprise terroriste individuelle, tous punis d’une peine de 10 ans d’emprisonnement ». Mais la boîte de Pandore est ouverte. Rien n’empêchera demain d’étendre la liste des crimes, mais aussi des délits, qui permettent de déchoir de sa nationalité un citoyen français.
D’autant que le garde-fou est bien mince. C’est une simple loi qui pourra modifier la liste des crimes et délits concernés, et les conditions d’application de la déchéance. Il suffira de classer dans la loi de nouveaux crimes et délits comme portant une « atteinte grave à la vie de la nation » pour pouvoir déchoir leurs auteurs s’ils sont binationaux. Le 30 décembre, par la voix de Florian Philippot, le Front National s’est dit favorable à un élargissement de la liste des crimes et délits permettant de déchoir de sa nationalité un binational. Manuel Valls et François Hollande agissent en pyromanes.
Il y a une dette dont on ne parle jamais. C’est la dette étudiante. C’est-à-dire la dette contractée par les étudiants pour financer leurs études. Mon camarade François Delapierre avait pointé cette « bombe de la dette étudiante » dans un livre publié en France aux Editions Bruno Leprince, il y a trois ans. Son livre vient d’être traduit en espagnol et publié de l’autre côté des Pyrénées aux éditions Icaria. Il a été complété pour l’occasion par deux articles d’universitaires portant sur la dette étudiante dans ce pays. J’y reviens non seulement parce que je suis heureux de retrouver François Delapierre, décédé en juin dernier, mais parce que je veux que l’on mesure qu’elle explosion menace aussi la bulle financière globale du fait des bulles particulières qu’elle contient…
La dette étudiante est un concentré du fonctionnement du système financier. Comme toutes les dettes, c’est d’abord un féroce moyen d’appropriation du temps des autres par la finance et les banques. C’est aussi un terrible outil de dressage social pour la jeune génération des classes moyennes : commencer sa vie active avec une dette de plusieurs milliers d’euros n’incite pas à la révolte et encore moins à la grève. Evidemment, le dressage vaut aussi pour les parents, voire pour les grands parents parfois mis à contribution ou caution de l’emprunt. Mais si la dette étudiante est une « bombe », c’est parce qu’elle a pris une telle ampleur qu’elle menace l’équilibre global du système financier.
La dette étudiante sera peut-être le cœur de la prochaine crise. Pour s’en rendre compte, il suffit de comparer ce phénomène à celui des subprimes, ces emprunts immobiliers hypothécaires à l’origine de la crise financière de 2008. Voyez les chiffres aux Etats-Unis. La dette contractée par des étudiants atteint 1 200 milliards de dollars. Le total des emprunts subprimes était de 1 300 milliards d’euros lors du déclenchement de la crise de 2008. L’ordre de grandeur est exactement le même.
Aujourd’hui aux Etats-Unis, 12 millions d’étudiants sont endettés pour financer leurs études, soit plus d’un étudiant sur deux. Et le nombre d’étudiants ne pouvant plus rembourser augmente très vite. Le taux de défaut est passé de 5% en 2008 à 11% en 2014. Sans compter les anciens étudiants qui doivent continuer à rembourser leur dette pendant des années après la fin de leurs études. Dans les primaires pour choisir le candidat démocrate pour la prochaine élection présidentielle aux Etats-Unis, le candidat Bernie Sanders a décidé d’en faire un sujet politique. Il propose ainsi de rendre gratuits les frais d’inscriptions dans les universités publiques et de restructurer les prêts étudiants déjà contractés pour réduire les taux d’intérêts.
En France, 12,5% des étudiants se sont endettés pour financer leurs études. Et le chiffre va encore augmenter sous l’effet des réformes libérales de l’enseignement supérieur de Nicolas Sarkozy et François Hollande. Sous les coups de l’austérité et de la concurrence entre universités, et entre écoles, les frais d’inscriptions augmentent. Sans compter les frais de logements. Dans le même temps, l’Union européenne a engagé une profonde modification de son système d’aide financière aux étudiants en échange dans le cadre du programme Erasmus. Jusqu’ici, l’aide financière reposait essentiellement sur un système de bourse. Dorénavant, le programme Erasmus+ repose sur un « mécanisme de garantie de prêt aux étudiants » et non plus de bourses. La « bombe » se construit chaque jour. Jusqu’à l’explosion prochaine. Merci « l’Europe qui nous protège ».
Dimanche passé, j’ai eu le bonheur de clore la première conférence du Plan B. Puis j’ai passé le témoin aux députés espagnols qui m’entouraient pour cette séance de clôture. En l’occurrence, le témoin était un objet : un œillet, fait à la main, en hommage à la révolution portugaise, puisque ce jour-là se déroulait l’élection présidentielle au Portugal. Notre sommet du Plan B a été un succès total en dépit de toutes les difficultés qui s’étaient accumulées. En effet, l’annulation de la première convocation avait pu faire craindre que soit totalement compromise la viabilité du projet. En fait l’annulation s’était imposée à nous par décision de la préfecture de police, comme c’était le cas pour toutes les réunions d’ailleurs, compte tenu des attentats qui avaient eu lieu la veille, le 13 novembre.
La relance du rendez-vous a impliqué des dizaines d’heures de travail pour la jeune équipe qui a pris en main cette tâche depuis septembre dernier et notre appel à la fête de l’Humanité. Mais le succès a été là. Une quarantaine d’intervenants majoritairement étrangers, 25 nationalités représentées, plusieurs ambassadeurs et délégations diplomatiques officielles. Parmi celles-ci, je veux mentionner la présence de Maria Fernanda Espinosa, ancienne ministre de la Défense d’Equateur et désormais représentante de ce pays à l’ONU sur un mandat très important à propos des multinationales dont je vais traiter ici une autre fois. Nous avons aussi compté 9 députés européens, venus de Grèce (Unité populaire et Syriza), d’Allemagne (die Linke), d’Espagne (Podemos et Izquierda Unida), d’Italie… Et évidemment l’ancienne présidente du Parlement hellénique Zoe Konstantopoulou et les anciens ministres des Finances allemand Oskar Lafontaine et italien Stefano Fassina co-signataires de l’appel initial.
A côté de cela, le plus encourageant à mes yeux est le succès intellectuel et académique de notre réunion. Plusieurs économistes parmi les plus réputés de notre camp étaient présents comme le Grec Costas Lapavitsas, les Français Frédéric Lordon, Jacques Généreux ou Cédric Durand, le Belge Paul Jorion, l’italien Massimo Amato. Et beaucoup d’autres, moins connus peut-être, mais non moins brillants. Sans oublier les anthropologues, sociologues, militants associatifs etc. Je veux dire que leur présence est un levain d’idées et de compréhension des problèmes. C’est aussi une garantie de pluralisme et d’ouverture car aucun d’entre eux ne se laisserait entraîner à une présence qui signifierait une allégeance. L’ouverture et la non appropriation de cet espace par une personne ou un parti sont les deux conditions de sa pérennité. J’ai dit clairement et fortement que, si j’ai été l’initiateur de ce sommet, je n’y exercerai aucune responsabilité à l’avenir et que si c’était Éric Coquerel pour le PG qui en a lancé l’idée, le rôle spécifique du Parti de Gauche n’irait pas plus loin que l’appui logistique qu’il a apporté et qu’il donnera pour la suite si on le lui demande.
Dans ces conditions, l’évènement, c’est la décision de rendre « permanente » la conférence du Plan B. Cela ouvre la voie à des échanges durablement structurés. Le moment est mûr pour cela. On pouvait craindre que l’onde de choc de l’accord imposé à la Grèce en juillet ait fait retomber toute volonté de continuer l’action et la résistance au plan européen. D’autant que l’alignement sur le soutien au gouvernement de Tsipras, gérant le nouveau mémorandum, a sévèrement ralenti tous les contacts internationaux. Pour autant, six mois plus tard, ce forum a trouvé son souffle et le diagnostic posé sur ce que deviendrait Tsipras dans le contexte a été vérifié par les manifestations de masse qui ont repris en Grèce. Pour le reste, tous les participants avaient la claire conscience qu’un point de non retour a été franchi par l’Union européenne dans l’agression contre un gouvernement démocratiquement élu. C’est l’essentiel. Les mêmes comprennent qu’il nous faut donc penser toutes les hypothèses pour se préparer à gouverner nos pays respectifs.
Ce sommet est un point de départ. La déclaration finale du sommet acte la décision rendre permanente la conférence du Plan B. Nous voulons nous doter d’un « comité permanent du sommet du Plan B pour s’assurer de la pérennité de notre conférence et de la bonne tenue de ses sessions ». Et aussi « Faire fonctionner des commissions thématiques produisant des propositions et intervenant dans l’actualité européenne, notamment sur la monnaie, les budgets et dettes ainsi que le commerce ». Et « labelliser “Plan B” toutes initiatives internationales, nationales et locales contribuant aux objectifs de la Conférence du Plan B ».
Nous ne créons ni un parti ni une internationale. La conférence du Plan B repose sur des engagements individuels. Chacun est donc libre d’y participer quels que soit ses engagements de parti ou d’association par ailleurs. Nous ne prétendons pas imposer une ligne commune à tous, ni un Plan B à chacun. Au contraire, nos échanges ont bien montré combien il y avait plusieurs Plans B selon la situation des pays concernés. Le « Plan B » se prépare différemment en Slovénie qu’en France par exemple, parce que le rapport de force face à l’Union européenne n’est pas le même. La logique est donc celle de la contribution intellectuelle volontaire : chacun propose sa méthode et les autres en font ensuite leur miel. Ainsi, le Parti de Gauche a proposé un Plan A consistant à appliquer son programme en désobéissant aux traités européens pour obtenir leur refondation, et un Plan B de sortie de l’euro si cela devait s’avérer nécessaire en réplique à l’agression à laquelle il faut s’attendre après les précèdents à Chypre et en en Grèce.
Plusieurs rendez-vous sont déjà prévus. Les échanges vont s’approfondir. Nous sommes convenus de« réunir deux fois par an une session plénière de la Conférence du Plan B ». Ce sera même plus cette année ! En effet, nous donnons rendez-vous à Madrid fin février et en Allemagne en juin. Puis à Rome. Et à la fin du sommet, les Danois présents ont fait savoir qu’ils étaient partants pour organiser aussi un rebond. Le Plan B est sur de bons rails. J’exprime cependant le regret que sur le plan national tous les sectarismes se soient ajoutés pour ignorer une réunion qui ne s’en est pourtant pas plus mal porté. Qu’aucun chef de rubrique « Europe » de l’un quelconque des médias papier du camp du « oui » se soient déplacés est lamentable. Je ne peux manquer de citer le pire du nul : le papier d’emballage de « Libération » sur le sujet. Mesurons la duplicité d’un journal qui prétend être le lieu du « débat de fond » pour 2017 dans le cadre d’une primaire, mais décide de passer à côté du débat sur les alternatives en Europe quand ses principaux intellectuels le mènent ! Ceci explique peut-être cela en fait. La primaire n’est possible qu’au prix du silence sur l’Europe.
Passe encore qu’il n’ait pas publié une ligne de deux jours d’échange intellectuels de haut vol alors même que tous les textes étaient immédiatement disponibles ! Mais qu’il ait éprouvé le besoin d’une nouvelle tentative de buzz (« spectacle-scandale-mélenchon-dérape ») à propos d’une expression de ma part en dit long sur la haine recuite et l’abaissement du bulletin paroissial de la « gôche » des années 80 ! Il faut y voir un signal. Celui de l’épuisement du projet de substitution à l’idéal de gauche qu’a été la construction européenne. Ces gens, qui en ont été les thuriféraires ardents, ne savent plus quoi dire : le champ de ruines qu’ils ont sous les yeux, dont leur aveuglement a été un agent si actif, les laissent sans voix. En tant qu’ex-journal des classes moyennes supérieures de la génération Cohn-Bendit, ces gens n’ont plus aucune ligne d’horizon sinon des gadgets occupationnels dont le projet de « primaire de toute la gauche » est un parfait exemple. A la fin il n’y aura pas plus de « primaire de toute la gauche » qu’il n’y aura d’Europe sociale. Le Plan B dans ces deux cas est juste le commencement du réalisme.
2017 sera une année charnière en Europe. Notre Plan B n’est pas une discussion abstraite. On a vu en Grèce combien il est vital de pouvoir faire autrement que ce qu’exigent les créanciers. Nous savons que le même coup d’État financier sera appliqué à tous ceux qui résisteront. Nous devons nous préparer à faire face. D’autant que nous avons en tête le calendrier précis qui nous attend.
L’année 2017 aura une très grande importance pour toute l’Europe. Ce sera son heure de vérité. Déjà, notons que ce seront les 60 ans de la signature du traité de Rome de 1957, fondateur de la Communauté économique européenne. Voilà une occasion unique de bilan sans concession et de remise à plat total des traités. Ça tombe bien, c’est ce qui est prévu ! L’agenda 2017 est propice aux évolutions soudaines.
Savez-vous qu’un nouveau traité européen sera mis en chantier ? Oui, carrément « pas vu à la télé », n’est-ce pas ? C’est ce qu’ont décidé les « 5 présidents » de l’Union européenne. Car il y en a cinq, pas moins ! Donald Tusk, président du Conseil des chefs d’État et de gouvernement, Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, Jeroen Djisselbloem, président de l’eurogroupe des ministres des Finances de la zone euro, Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne et Martin Schulz président du Parlement européen. Pas un français ! C’est noté. Ces cinq-là veulent renforcer l’intégration autoritaire de l’UE au nom de « l’achèvement de l’union économique et monétaire ». La Commission européenne a proposé un calendrier en ce sens. D’ici au 30 juin 2017, elle va explorer les possibilités de renforcement de cette intégration sans changement des traités. Mais en parallèle, dès cette année, elle va nommer un groupe d’experts pour plancher sur un éventuel nouveau traité. Et au printemps 2017 est prévue la publication d’un paquet d’orientation (Livre Blanc) sur l’achèvement de l’Union économique et monétaire comprenant un changement des règles des traités. La France doit donc anticiper et arriver avec ses exigences ! Elle fera du zèle comme d’habitude derrière madame Merkel.
L’année 2017 sera décisive aussi sur le plan électoral en Europe. 2017 est la date butoir fixée par le Premier ministre britannique pour organiser le référendum sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union européenne. La presse dit qu’il pourrait avoir lieu dès cette année. L’heure de vérité arrivera peut-être même plus tôt que prévu ! Quoi qu’il en soit, les deux premières puissances du continent, la France et l’Allemagne, vont voter en 2017 à quelques mois d’intervalles. En France, ce sera l’élection présidentielle en avril et mai, puis les élections législatives en juin. En Allemagne, des élections législatives auront lieu en septembre. Un nouveau traité promis et des élections dans les deux premiers pays de l’Union c’est un alignement des planètes exceptionnel ! Je crois qu’il faut travailler sérieusement pour ne pas se faire voler le débat et imposer en catimini une décision. Quand le porte-parole de EELV déclare que si j’étais vainqueur des primaires on ne serait pas obligé de me suivre parce que je poserai un problème à propos de l’Europe, j’ai vu un très mauvais signe donné par quelqu’un qui sait très bien quel va être l’agenda de l’année 2017. Et pourquoi l’enjeu européen va être central. Le vainqueur de la présidentielle devra avoir une position claire sur ce sujet.
La suite ici ---->http://melenchon.fr/2016/02/01/sans-les-degoutes-restent-les-degoutants/
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