| L'Ethiopie, terre de mission délicate pour Obama |
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| La diplomatie est avant tout affaire de subtilité et de dosage. Barack Obama le sait bien, qui effectue lundi et mardi une visite historique en Ethiopie – la première d'un président américain en exercice, note la BBC. Ce pays de la Corne de l'Afrique, le deuxième du continent par la population (96 millions d'habitants), représente un"terrain (de mission) difficile", observe la Deutsche Welle. De fait, si, d'un côté, il incarne un pôle de forte croissance et un phare de stabilité dans une région volatile minée par le poison djihadiste des Chabab somaliens, de l'autre, il affiche un piètre bilan en matière de respect des droits de l'homme. C'est tout le "paradoxe éthiopien", corrobore le Financial Times, pour qui Addis-Abeba possède deux visages : celui de la prospérité – bien éloigné de celui, famélique, qu'il présentait au mitan des années 1980 – et celui d'un autoritarisme qui fait litière de toute forme de contestation. Journalistes embastillés, opposition mise sous l'éteignoir, société civile anéantie : le panorama que dresse Jeffrey Smith, du Centre Robert Kennedy, cité par la radio publique internationale PRI, est sombre. Dans ce contexte, les défenseurs des droits de l'homme redoutent que les questions sécuritaires et de développement ne prennent le pas sur celle de la gouvernance – une approche qu'ils jugent "à courte vue", souligne le Washington Post. Aux yeux de la diaspora éthiopienne vivant aux Etats-Unis, le déplacement de Barack Obama ne peut que légitimer le gouvernement de Hailemariam Desalegn (The Washington Times). Aurait-il dû y renoncer ? Non, plaide Rediet Wegayehu, du site The Hill, énumérant sept raisons. Dans un éditorial, Tadias, magazine en ligne qui s'adresse à la communauté éthiopienne-américaine, pense que la venue du locataire de la Maison Blanche peut revêtir une portée historique. A condition qu'il ait la témérité d'évoquer les points positifs comme les sujets qui fâchent... |
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