Obama défend une hausse des dépenses, le déficit se réduit |
Le président américain dévoile lundi un projet de budget pour l'exercice 2016 caractérisé par une hausse sensible des dépenses fédérales, pour l'enseignement, la recherche, les infrastructures ou encore l'armée. Programme politique autant qu'exercice comptable, ce document devrait se heurter à l'opposition des élus des deux chambres, désormais aux mains des républicains. Mais en mettant en avant sa "middle class economics" (politique économique en faveur de la classe moyenne), M. Obama, qui propose des hausses d'impôts pour les foyers les plus aisés, cherche aussi à placer ses adversaires sur la défensive à l'approche de l'élection présidentielle de 2016 où Hillary Clinton espère lui succéder et garder la Maison Blanche aux mains des démocrates. "Nous pouvons nous permettre de faire ces investissements", a lancé le président américain ce week-end, mettant en avant la réduction des déficits, le retour de la croissance et des créations d'emploi "à leur rythme le plus élevé depuis les années 90". Le déficit budgétaire a atteint en 2014 son plus bas niveau en six ans, passant sous la barre des 3 % du PIB pour la première fois depuis 2007. M. Obama propose en particulier un plan d'investissement de six ans dans les infrastructures (routes, ponts, etc.) d'un montant de 478 milliards de dollars. Il propose de mettre fin aux coupes budgétaires automatiques, effectives depuis 2013, en augmentant les dépenses de 74 milliards de dollars – dont la moitié pour les dépenses militaires – par rapport aux limites autorisées par les élus. Parmi ses propositions fiscales, l'exécutif propose de faire passer de 23,8 % à 28 % le taux maximal de taxation des revenus du capital et des dividendes. |
Barack Obama présente lundi un projet de budget de 4 000 milliards de dollars (3 541 milliards d'euros) qui prévoit un déficit de 474 milliards, soit 2,5 % du PIB, a annoncé hier le "New York Times". |
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Tournée européenne des leaders grecs |
Le ministre des finances grec, Yanis Varoufakis, est attendu lundi à Londres dans le cadre d'une tournée européenne du nouveau gouvernement grec, en quête d'un sursis pour trouver de nouvelles solutions au problème de l'allégement de sa dette. De son côté, Alexis Tsipras, le premier ministre issu du parti antiaustérité Syriza, sera lundi à Chypre, l'île qui a fait l'objet d'un plan d'aide international en échange de mesures d'austérité draconiennes. A Paris, première étape de son déplacement, M. Varoufakis a estimé hier qu'"il serait très raisonnable d'espérer avoir un nouveau contrat pour la Grèce et toutes les nations [européennes] d'ici à la fin du mois de mai", à l'issue d'une rencontre avec son homologue français, Michel Sapin, et avant de se rendre à Londres puis mardi à Rome, et plus tard, à une date pour l'heure inconnue, en Allemagne."D'ici là nous n'allons pas demander de nouveaux prêt [aux créanciers de la Grèce]", a-t-il affirmé, alors que l'Europe entière scrute avec circonspection les premiers pas du nouveau pouvoir grec, issu de la Syriza, formation de gauche radicale, et élu le 25 janvier. |
Les marchés se demandent combien de temps la Grèce, aux abois, pourra tenir sur le plan financier. |
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Contraction industrielle chinoise |
La production manufacturière chinoise s'est contractée en janvier, a annoncé lundi HSBC, un jour après que le gouvernement eut aussi annoncé une contraction. L'activité de la deuxième économie mondiale reste confrontée à une "détérioration", a souligné la banque en commentant ce chiffre morose. L'indice PMI calculé par HSBC s'établit à 49,7, contre 49,6 en décembre. Avant décembre, il fallait remonter à mai pour trouver un niveau plus mauvais, à 49,4. Dimanche, le gouvernement avait déjà annoncé un indice PMI des directeurs d'achat de 49,8, contre 50,1 en décembre. Il s'est agi de la première contraction en vingt-sept mois rapportée par le Bureau national des statistiques (BNS). "Nous estimons que la demande dans le secteur manufacturier reste faible", a souligné Qu Hongbin, économiste chez HSBC. L'expert a expliqué que la situation laissait présager de nouvelles mesures d'assouplissement monétaire et fiscales "plus radicales" dans les mois prochains en Chine. |
La Chine a vu sa croissance économique ralentir fortement en 2014, à 7,4 %, glissant à un niveau plus vu depuis près d'un quart de siècle, selon des chiffres gouvernementaux. |
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Rebond des ventes auto en France |
Les immatriculations de voitures neuves ont signé un rebond en janvier après trois mois consécutifs de baisse. Selon les chiffres publiés lundi par le Comité des constructeurs français d'automobiles, il s'est immatriculé 132 824 voitures neuves, soit une hausse de 5,9 % en données brutes, et un rebond de 10,9 % en données corrigées des jours ouvrables (CJO). Les immatriculations des groupes étrangers ont progressé sur le mois de 14,5 %, avec une hausse de 6,8 % pour le Volkswagen, tandis que celles des deux groupes français ont reculé en moyenne de 0,1 %. Les marques étrangères spécialisées dans les plus grandes voitures avaient été pénalisées en janvier 2014 par le durcissement du dispositif de bonus-malus à la fin de l'année 2013. |
Les immatriculations de PSA ont augmenté de 2,6 %, une hausse de 10,6 % de la marque Peugeot éclipsant Citroën (– 4,6 %) et DS (– 20,3 %). Les immatriculations du groupe Renault ont quant à elles baissé de 3,3 % (– 3 % pour la marque éponyme et – 4,3 % pour la marque low cost Dacia). |
TEXTOS |
Asie : la Corée du Sud a enregistré en 2014 pour la deuxième année consécutive un excédent record de sa balance des comptes courant, à 78,2 milliards d'euros, grâce en particulier à la bonne santé de ses exportations de produits technologiques.
Zone euro : le secteur manufacturier de la zone euro s'est redressé en janvier, même si l'amélioration reste modeste et si la contraction se poursuit dans plusieurs pays, notamment en France et en Italie, selon le cabinet Markit qui publie lundi une seconde estimation de son indice PMI. Le PMI manufacturier de la zone euro s'est établi à 51,0 en janvier, comme dans la première estimation, après 50,6 en décembre.
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BTP : le groupe irlandais de matériaux de construction CRH a confirmé dimanche qu'il avait conclu lerachat pour 6,5 milliards d'eurosdes actifs que les cimentiers Lafarge et Holcim sont obligés de vendre dans le cadre de leur projet de fusion.
Ryanair : la compagnie aérienneirlandaise a relevé lundi sa prévision de bénéfice net annuel pour la cinquième fois, évoquant une forte croissance de son trafic lors des derniers mois de l'exercice en cours et la baisse des prix du pétrole.
France : l'activité du secteur manufacturier s'est nettement redressée en janvier, mais avec un peu moins de vigueur que ce qui était prévu, l'indice PMI s'établissant à 49,2 points contre 49,5 points dans une première estimation du 23 janvier, et 47,5 en décembre, a annoncé lundi la société Markit. L'indice affiche malgré tout "son plus haut niveau depuis huit mois", a souligné Markit dans un communiqué.
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"On ne peut pas continuer à pressurer des pays qui sont en pleine dépression" |
Déclaration du président américain, Barack Obama, lors d'une interview diffusée dimanche sur CNN, à propos de la crise en Grèce. "A un moment donné, il faut une stratégie de croissance pour pouvoir rembourser ses dettes", a-t-il poursuivi. Le président américain a reconnu que la Grèce avait "un terrible besoin" de réformes, mais qu'"il [était] très difficile d'initier ces changements si le niveau de vie des gens a chuté de 25 %. A la longue, le système politique, la société ne peut pas le supporter". Le PIB en Grèce a reculé d'environ un quart entre 2009 et début 2014, avant de renouer avec la croissance au deuxième et troisième trimestre 2014 après des années de récession. La Syriza, formation de gauche radicale, vainqueur des élections dimanche dernier, veut renégocier la dette de 300 milliards d'euros (près de 175 % du PIB). Samedi, la chancelière allemande, Angela Merkel, a écarté toute idée d'effacement pur et simple de la dette, largement détenue par les Etats européens, à commencer par l'Allemagne (40 milliards d'euros) et la France (31 milliards). Le président américain a ajouté qu'il espérait que la Grèce resterait dans la zone euro, mais que cela demanderait "des compromis de tous les côtés". |
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BLOG |
Grèce : l'insignifiance économique et le choc politique
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La "seconde" crise grecque n'a pas fini d'émouvoir les politiciens de tout poil. Les partis socialistes ont lâché le Pasok (Parti socialiste grec) pour faire semblant de rejoindre le mouvement grec qui remet en question leurs politiques. Madrid suit pour des raisons politiques alors que l'Espagne est sortie des griffes du surendettement (93 % du PIB). Il s'agit bien d'un choc politique et même s'il n'est pas signifiant économiquement, il nous rappelle que la manière dont les crises européennes de l'endettement souverain et bancaire ont été gérées, doit être revue. Il s'agit de 323 milliards d'euros.
Mettre fin à la troïka
Il est plus que temps que l'Europe et le FMI mettent fin à la troïka. Elle est devenue le symbole de ce que les pays en difficultés rejettent depuis deux décennies : une bureaucratie qui met en échec la démocratie.
La méthode empruntée au FMI est devenue intolérable, et il faut trouver une méthode politiquement acceptable d'accompagnement (fut-il musclé si c'est absolument nécessaire).
Il n'est pas question de jeter au cou de dirigeants politiques corrompus et affaiblis des capitaux dont on ne surveille pas la destination. La mise sous tutelle a vécu. La maintenir conduira à des résistances politiques et sociales croissantes. La Grèce n'est pas le Zimbabwe. Il y a des moyens plus acceptables d'arriver à un résultat satisfaisant. Le problème est politique, pas financier…
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Lu sur Démystifier la finance
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TITRES DE L'ÉCONOMIE |
Les Echos : Dette : la Grèce veut jouer sur les fractures de l'Europe |
Le Figaro économie : SNCM : Bruxelles pourrait précipiter la société de transport maritime vers la liquidation |
Financial Times : Renflouement de la Grèce : la zone euro redoute un chaos financier |
The Wall Street Journal : Obama va proposer une taxe sur les bénéfices à l'étranger |
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