Espagne : Podemos, une force en trompe-l'œil ? |
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Eux aussi aspirent à faire bouger les lignes et à briser la traditionnelle dichotomie politique gauche-droite. Galvanisés par la victoire de Syriza aux élections législatives grecques du 25 janvier, des dizaines de milliers de sympathisants de Podemos, le parti de la gauche radicale espagnole, ont foulé le pavé madrilène, samedi, lors d'une grande "marche pour le changement", rapporte la BBC. Défilant jusqu'à la Puerta del Sol dans une atmosphère conviviale, les manifestants ont appelé à la fin de l'austérité, scandant à plusieurs reprises, poing levé, le slogan"Si se puede, si se puede !" ("Oui, c'est possible !"). Toutes les générations étaient représentées, précise The Independent. Une démonstration de force qui intervient à l'aube d'une année électorale chargée, souligne La Vanguardia. De fait, plusieurs scrutins doivent se tenir au cours des prochains mois – échéances municipales et régionales en mai, puis générales avant la fin de l'année. Résolu à ne laisser à la gauche radicale aucun espace exploitable, le président (conservateur) du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, a affirmé "ne pas accepter cette Espagne noire qu'ils [les dirigeants de Podemos] s'attachent à dépeindre" (El Pais). Depuis mai et ses 1,2 million de voix glanées aux européennes (cinq sièges au Parlement européen de Strasbourg), Podemos, formation issue des Indignés, a fortement consolidé son assise, observe la Deutsche Welle. Ce qui alimente les rêves dePablo Iglesias, le charismatique et donquichottesque chef du mouvement, de ravir la Moncloa (siège du gouvernement) au Parti populaire (El Mundo). Podemos, une force d'avenir ? Plutôt du passé, tranche El Mundo dans un éditorial, insistant sur son absence de propositions novatrices. Ignacio Camacho, d'ABC, abonde dans ce sens. Et conclut, cinglant : "Podemos s'est converti en un parti mystique avec une forte dose de messianisme, mais n'offrant ni programme ni suggestions." |
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