Retour de Serge Lazarevic: examens médicaux et psychologiques, débriefing avec la DGSE, ce qui attend l'ex-otage
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Retour de Serge Lazarevic: examens médicaux et psychologiques, débriefing avec la DGSE, ce qui attend l'ex-otage | AFP
OTAGE - Un programme chargé. Blouson noir, pantalon beige et large sourire, l'ancien otage français Serge Lazarevic a été accueilli mercredi 10 décembre peu après 07H45 à sa descente de l'avion gouvernemental qui le ramenait de Niamey. Sur la base aérienne parisienne de Villacoublay, sa famille l'attendait mais aussi François Hollande, aux côtés duquel il a tenu une brève allocution.
Sa barbe fournie visible sur la dernière vidéo le montrant, diffusée mi-novembre par ses ravisseurs du groupe Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), a laissé la place à un bouc poivre et sel bien taillé, sur un visage amaigri laissant apparaître des pommettes plus saillantes. Selon ses propres mots, il aurait perdu "une vingtainde kilos".
Les "retex", une étape obligée
Des séquelles de ses trois ans de détention, même s'il est selon l'Elysée "en relativement bonne santé", qui expliquent pourquoi l'ancien otage va subir une série d'examens médicaux à l'hôpital du Val-de-Grâce, où il est arrivé mercredi peu après 9h. Comme tous les otages après leur libération, Serge Lazarevic va ensuite être débriefé en un lieu discret par la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE).
Une étape obligée: ces débriefings (rapports de mission) ou "retex" (retour d'expérience) sont essentiels car ils aident les analystes des services de renseignement français à recouper leurs informations sur les preneurs d'otages.
Selon les spécialistes, les débriefings se déroulent généralement en deux étapes, suivant des procédures bien rodées. La première a lieu dès le retour de l'otage à la liberté en s'appuyant sur sa mémoire et ses émotions immédiates avant que certains souvenirs ne s'estompent. La seconde phase a lieu après le retour en France, dans un lieu calme et discret, après que l'otage a retrouvé ses proches.
"Ne pas raviver de très mauvais souvenirs"
Les membres des services de renseignement vont demander à Serge Lazarevic un maximum de détails: conditions et lieux de détention, calendrier de la captivité, comportement des ravisseurs et éventuelles dissensions entre eux, armements et véhicules... Le moindre détail - a priori sans intérêt pour l'ex-otage - peut aider les agents à parfaire leur connaissance du terrain.
Ces informations seront ensuite comparées avec des éléments recueillis par d'autres sources ou lors d'échanges bilatéraux avec des services amis. Ces débriefings permettent aux services de renseignement de reconstituer les modes opératoires des ravisseurs et de faire également un "retex" sur les intermédiaires qui ont été contactés.
Ces débriefings de la DGSE ont "un objectif opérationnel", confirme Frédéric Gallois, ancien commandant du Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) qui a connu plusieurs dossiers d'otages. Ils se déroulent assez rapidement "pour ne pas raviver deux ou trois mois plus tard de très mauvais souvenirs".
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