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mercredi 10 décembre 2014

Le POI organise en janvier un hommage à Claude Jenet ouvert à tous les militants

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Le POI organise en janvier un hommage à Claude Jenet ouvert à tous les militants

Claude Jenet

Jenet IO♦ Hommage à Claude Jenet,
secrétaire national du POI ♦

Le bureau national du Parti ouvrier indépendant, réuni le 6 décembre, s’est ouvert par un salut des secrétaires nationaux du POI, Daniel Gluckstein, Gérard Schivardi et Jean Markun, à la mémoire de notre camarade Claude Jenet, secrétaire national du POI, décédé le 3 décembre.
Au mois de janvier, à l’occasion du conseil fédéral national, un hommage ouvert à tous les militants sera organisé.
Tous les camarades du bureau national savent que Claude, bien qu’extrêmement malade, a toujours mis un grand courage à venir de province pour assister à toutes nos réunions de bureau national, et cela jusqu’au mois dernier (…).
Le tournant dans son engagement militant, c’est 1979 lorsqu’il est appelé à « monter » — comme on dit — à Paris pour devenir membre du bureau confédéral de la CGT-Force ouvrière à l’initiative d’André Bergeron, qui, à l’époque, en était le secrétaire général. L’une de ses premières responsabilités, c’est de transformer ce qui était alors un bulletin modeste qui s’appelait Force ouvrière hebdo en un véritable journal (…).
En 1981, c’est l’élection de François Mitterrand, qui avait fait campagne sur le thème de la « rupture avec le capitalisme ». Puis, très rapidement, c’est-à-dire en juin 1982, intervient ce qu’on a appelé le « tournant de la rigueur ». Plus exactement, juin 1982, c’est le début du tournant de la rigueur, c’est la décision du gouvernement à l’époque, Mitterrand-Mauroy, de bloquer les salaires et de remettre en cause de ce fait la loi du 11 février 1950 et toute l’architecture des conventions collectives qui y sont reliées. A l’époque — même si aujourd’hui cela peut sembler un peu difficile à imaginer —, c’est un gouvernement qui est crédité dans l’opinion publique et dans la classe ouvrière d’être un gouvernement de « gauche ». Il a été élu parce que Giscard a été chassé. Il y a toutes sortes d’illusions, de préjugés favorables parmi les travailleurs à l’égard de ce gouvernement. C’est appuyé sur ce qu’il perçoit comme une opinion publique favorable, que le Premier ministre Mauroy convoque les organisations syndicales à Matignon.
C’est alors, qu’après débat dans les rangs de la CGT-Force ouvrière, André Bergeron déclare que Force ouvrière refuse de cautionner ce tournant de la rigueur et annonce que « les organisations de Force ouvrière agiront en vue de préserver le pouvoir d’achat des salariés ». Henri Krasucki, au nom de la CGT, suit quelque temps après. Au même moment — ce n’est pas une surprise —, Edmond Maire, alors secrétaire général de la CFDT, indique, lui, qu’il soutient « l’appel du gouvernement à autodiscipliner les salariés ». Le refus de la CGT-FO puis de la CGT de s’associer à la conférence de Matignon est un échec pour le gouvernement Mauroy dans sa tentative d’associer les syndicats à ce tournant de la rigueur.
C’est dans ce contexte que Claude Jenet est amené, du fait des circonstances, à se retrouver sur le devant de la scène. En effet, ses fonctions dans le bureau confédéral l’amène à être celui qui, sur le perron de Matignon, lit le communiqué de Force ouvrière au nom de la confédération et rend donc public ce qui, à l’époque, a marqué un coup de tonnerre.
(…) Claude Jenet va jouer un rôle important dans la confédération Force ouvrière dans le prolongement de cette première prise de position, en particulier en développant, semaine après semaine, dans Force ouvrière hebdo des articles contre ce qu’on a appelé à l’époque les lois Auroux, qui organisaient la déréglementation et cassaient toute l’architecture des droits ouvriers. Au nom de l’aménagement du temps de travail, ces lois cassaient le cadre des lois de 1936 sur l’organisation hebdomadaire de travail. Elles furent ensuite prolongées par les lois du ministre Delebarre qui succéda à Auroux. Les projets de loi des deux ministres avaient un point en commun, et Claude Jenet aimait à le rappeler — c’était son sens de l’humour que nous sommes nombreux à partager. Que ce soient les lois Auroux ou Delebarre, elles avaient été rédigées par la même directrice adjointe des cabinets ministériels, qui n’était autre que Martine Aubry, connue à l’époque pour être la fille de Jacques Delors et connue aujourd’hui pour occuper une certaine place dans le Parti socialiste.
Claude Jenet est engagé à fond dans cette bataille contre les tentatives d’assujettir les syndicats à l’Etat, de les lier aux lois Auroux après avoir tenté de les lier au tournant de la rigueur. C’est dans ce développement qu’il se lie à Marc Blondel, arrivé un an après lui au bureau confédéral. Ensemble, ils vont poser les jalons de ce qui sera le grand débat interne de la confédération Force ouvrière en 1988-1989, c’est-à-dire : quelle orientation pour cette confédération ?
(…) L’élection de Marc Blondel, voit Claude Jenet devenir responsable à l’organisation de la confédération CGT-Force ouvrière. Il va travailler avec acharnement à l’organisation des unions départementales et jouer un certain rôle, et même un rôle certain, en 1995, dans la grande mobilisation sur la Sécurité sociale contre le plan Juppé. Beaucoup de camarades se rappellent sans doute du grand meeting de janvier 1995, où la confédération Force ouvrière, par la bouche de Marc Blondel, avait lancé comme mot d’ordre : « La Sécurité sociale vaut bien une grève. » Ce qui, dans les mois qui ont suivi, avait débouché sur les grandes mobilisations de millions de travailleurs de l’automne 1995, avec la poignée de mains Blondel-Viannet qui, à l’époque, était un événement sans précédent depuis 1947, pour des raisons évidentes. C’est de notoriété publique que Claude Jenet y avait largement contribué.
(…) C’est après avoir conclu son mandat syndical, après avoir pris sa retraite dans le sud de la France, qu’il va davantage orienter sa réflexion — nous ne dirions pas sur le plan politique, parce qu’elle a toujours été politique — et se poser davantage la question d’un engagement au plan directement politique. Cela prendra d’abord la forme de sa participation — et c’est là où un certain nombre de camarades l’ont rencontré — à la campagne contre la ratification du traité constitutionnel européen. Un appel de militants avait été lancé. Il en était l’un des initiateurs. Et c’est à travers ce mouvement, cette mobilisation, à travers de nombreuses discussions, que s’est trouvée posée la question de la construction du parti. Ce qui fait que quand, en 2007, Gérard Schivardi et Daniel Gluckstein, ont lancé l’appel proposant la constitution du Parti ouvrier indépendant, il s’est dit intéressé.
Il a été définitivement convaincu de s’associer à cette initiative — si vous vous en rappelez — lorsque Pierre Lambert et Roger Sandri ont, ensemble, adressé une contribution se prononçant pour la constitution du Parti ouvrier indépendant, insistant sur sa définition comme un parti de lutte de classe, combattant pour l’indépendance des organisations, pour la démocratie. C’est à ce moment-là que Claude Jenet a donné son accord pour participer pleinement à cette fondation. Au cours du congrès constitutif, faisant valoir son attachement aux valeurs de la République, du socialisme et de la démocratie, il proposera que celles-ci deviennent la devise du parti. Ce qui fut adopté. Et dès l’origine, il fut, nous le savons, l’un des secrétaires nationaux.
Le reste de l’histoire, les adhérents du POI la connaissent. Claude a mis dans la construction de ce parti le même sérieux, le même acharnement, la même continuité qu’il avait mis depuis les débuts de son activité militante, notamment au plan syndical. Il a, à de très nombreuses reprises, affirmé dans nos réunions du bureau national, de congrès : pour moi, cela a été un choix important de m’engager dans la construction du parti, c’est quelque chose qui me tient à cœur, il faut se donner les moyens d’aller jusqu’au bout. C’est ce qu’il a fait. Apportant sa réflexion fondée sur une solide expérience, il nourrissait les discussions de toutes nos instances (…).

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