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mercredi 10 décembre 2014

Elections : la leçon des profs

Sources Le MONDE de l'education


                      Elections : la leçon des profs
Désabusés. « Les profs sont des Français comme les autres »,constate la journaliste de Libération Véronique Soulé sur son blog. Ils s'abstiennent, et quand ils votent, c'est pour râler.« Désabusés à l'égard de la politique, dubitatifs face aux réformes, de plus en plus tentés par le repli sur soi. Ça ne fait pas vraiment rêver, mais c'est comme ça », écrit-elle. La participation à l'élection du comité technique ministériel (CTM), l'instance qui négocie avec le ministère de l'éducation nationale, n'est que de 42 %. Un peu mieux que 2011, mais loin des 62 % de 2008. Les enseignants semblent ne plus croire à l'utilité des syndicats, s'inquiète Philippe Watrelot dans son bloc-notes. En effet, écrit le professeur de sciences économiques et sociales, également président du mouvement pédagogique CRAP-Cahiers pédagogiques, « si c'est pour obtenir une amélioration des salaires, c'est raté… La promesse des 60 000 postes a supprimé toute marge de manœuvre. Il n'y a plus rien ou presque à négocier. D'autant plus dans le contexte général d'austérité budgétaire. L'amélioration des conditions de travail, n'est pas non plus à l'ordre du jour. Les créations de postes ne se voient que très faiblement, puisque l'essentiel est destiné à rétablir le demi-service des enseignants stagiaires ». Or, abonde Véronique Soulé, Force ouvrière (FO) et le Syndicat national des lycées et collèges (Snalc), qui progressent, sont « deux organisations qui, au-delà de visions différentes, se posent en défenseurs d'une profession malmenée et dévalorisée ».

Les réformistes minoritaires. « Seconde leçon du scrutin »,poursuit Mme Soulé, FO et le Snalc sont « deux organisations qui ont combattu la plupart des réformes ces dernières années, notamment la refondation de l'école engagée sous la présidence Hollande ». Après cette élection, déplore Philippe Watrelot, « en sièges, les réformistes ne forment pas une majorité. Pour signer des accords, la FSU [Fédération syndicale unitaire] s'alliera-t-elle avec deux organisations (FO et le SNALC) dont le conservatisme n'est plus à démontrer ? Ou bien s'engagera-t-elle dans la voie de la réforme du système éducatif pourtant si nécessaire ? A défaut on peut craindre les blocages et le triomphe des conservateurs, et déclinistes de tout poil laissant le système éducatif en panne ».

Elections de « l'immobilisme » ? C'est ce que pense l'historien de l'éducation Claude Lelièvre, pour qui il ne faut pas surinterpréter les résultats. « Les déplacements en pourcentage des suffrages exprimés se limitent en tout à environ 5 %. Ce qui est peu, au total, dans le contexte actuel et en un moment de refondation », écrit-il sur son blog. « Il y a eu des moments historiques de déplacements de voix aux élections professionnelles sans commune mesure avec cela, rappelle-t-il.Par exemple, dans l'enseignement secondaire, entre les élections de 1965 et celles de 1969, le SNES [Syndicat national des enseignements de second degré] passe de 69 % des suffrages exprimés à 58 % ; le SGEN [Syndicat général de l'éducation nationale], de 22 % à 17 % ; le Snalc, de 8 % à 16 %. »

Humeur
DR
« Nous cherchons ici à démontrer par l'image à quel point la communication gouvernementale qui prétend sanctuariser la recherche oublie jusqu'aux besoins les plus basiques des étudiants, des enseignants et des chercheurs. Nous avons froid en hiver, chaud en été, il pleut souvent à l'intérieur, et même aller aux toilettes est une aventure. » Sur le compte Tumblr Ruines d'université, le collectif Sciences en marche publie des photos prises sur les riants campus de France : toilettes bouchées, plinthes arrachées, fuites d'eau, carrelages en perdition… « Beaucoup[d'établissements de recherches et d'universités] tombent en ruines (littéralement) ! », dénonce le collectif.

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