Elections au Japon : les "Abenomics" en débat |
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"It's the economy, stupid !" En 1992, ce slogan avait été au cœur de la campagne présidentielle victorieuse de Bill Clinton face à George Bush père. Une manière de rappeler qu'à l'heure de solliciter les suffrages des électeurs, l'économie prime tout le reste. Le premier ministre japonais, Shinzo Abe, ne l'a sans doute pas oublié. Car les élections législatives anticipées qu'il a convoquées pour dimanche s'apparentent à un référendum sur ses "Abenomics", cette stratégie de relance fondée sur une politique monétaire très souple, des investissements publics massifs et des réformes structurelles, souligne la BBC. Si, au début, celle-ci a connu un certain succès, elle semble aujourd'hui montrer ses limites. De fait, la santé économique de l'Archipel se détériore : les derniers chiffres révisés font état d'un recul de 1,9 % du PIB au 3e trimestre en rythme annuel, note le Washington Post. Pas de quoi cependant grever les chances de Shinzo Abe d'être reconduit dans ses fonctions. Tous les sondages prédisent en effet la victoire du Parti libéral-
démocrate, rapporte Bloomberg. Ce succès annoncé tient à la conjonction de deux facteurs, selon le Financial Times : l'atonie de l'opposition, incarnée par un Parti démocrate au bord de l'implosion, et l'attentisme de la population, qui veut voir si les efforts du gouvernement vont porter leurs fruits. Shinzo Abe escompte un franc soutien afin de mieux imposer, dès 2015, deux mesures controversées : le redémarrage des réacteurs nucléaires coupés après la tragédie de Fukushima et l'instauration du principe d'autodéfense collective, censé marquer un éloignement de la doctrine pacifiste post-1945 (The Daily Telegraph). Mais, dans une tribune
sur l'East Asia Forum, le chercheur Ben Ascione met en garde le dirigeant conservateur contre la tentation d'investir malhabilement son crédit politique.
Ce qui le pousserait vers la sortie et relancerait la valse des premiers ministres... |
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