Abandon de South Stream, victoire pour l'UE ? |
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Sur la scène intérieure, comme dans l'arène internationale, Vladimir Poutine n'est guère habitué aux génuflexions politiques. De manière inattendue, le président russe vient pourtant d'annoncer, lors d'une visite en Turquie, qu'il renonçait au projet South Stream, arguant que ce choix était motivé par le refus de la Bulgarie d'autoriser le passage du gazoduc sur son territoire, rapportent la BBC et leWashington Post. Porté par le géant gazier russe Gazprom, ce projet, d'un coût estimé à seize milliards de dollars, était destiné à approvisionner l'Europe à hauteur de 63 millions de mètres cubes par an, en contournant l'Ukraine. De ce point de vue, souligne Bloomberg, la dérobade de Moscou apparaît comme une bonne nouvelle pour Kiev, dont l'économie chancelante repose entre autres sur le transit du gaz russe. Pour Radio Free Europe, la décision du Kremlin est certes liée au climat délétère qui entoure le dossier ukrainien – et aux sanctions qui lui ont été infligées après l'annexion à la hussarde de la Crimée, en mars –, mais cela n'explique pas tout. Elle témoigne également du "conflit de valeurs" qui oppose l'UE aux entreprises d'Etat russes, peu enclines à accepter d'autres règles que les leurs. La baisse des cours du pétrole y serait-elle aussi pour quelque chose ? C'est ce que suggère le CS Monitor, tout comme Ilian Vassilev, l'ancien ambassadeur de Bulgarie à Moscou, qui, dans un entretien à la Deutsche Welle, évoque les vicissitudes d'une économie russe plombée par la chute du rouble. Par la voix de l'agence TASS et de Spoutnik, son nouveau service international multimédia, la Russie prédit que l'Europe sera la principale victime de la mise au rebut de South Stream, qui pourrait fragiliser sa sécurité énergétique. Elle, en tout cas, paraît déjà avoir le regard tourné vers l'est, en quête de nouveaux clients... |
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