A la tête du Zimbabwe depuis 1980, Robert Mugabe s'accroche au pouvoir, mais prépare sa succession. Le plus vieil autocrate d'Afrique – il aura 91 ans en février – a désigné mercredi deux nouveaux vice-présidents : le ministre de la justice,Emmerson Mnangagwa, poids lourd du régime, et le diplomate Phelekezela Mphoko. Cette double nomination fait suite au limogeage, la veille, de Joice Mujuru, qui a occupé cette fonction pendant dix ans, ainsi que de huit ministres proches d'elle. Une vaste purge se profilait dès la semaine dernière, avec l'exclusion de Mme Mujuru du comité central de la ZANU-PF, le parti dirigeant, au motif qu'elle aurait cherché à évincer, voire à assassiner le chef de l'Etat – allégations qu'elle a récusées (CNN). Son éviction semble réduire à néant son statut d'héritière putative de Robert Mugabe, avance Bloomberg. Pour le Daily Telegraph, elle est la victime de la montée en puissance de Grace Mugabe,
49 ans, dont les visées présidentielles relèvent du secret de polichinelle. Depuis des mois, la première dame, qui vient de prendre les rênes de la Ligue des femmes de la ZANU-PF, a multiplié les saillies à son encontre, l'accusant tour à tour d'incompétence, de corruption et de trahison. Joice Mujuru va-t-elle demeurer fidèle au parti ou rejoindre l'opposition ? Dans les deux cas, la prise de risque est grande, analyse la BBC. A l'heure où le Zimbabwe vit sous perfusion économique de la Chine, Gulf News fustige le "manque de vision" d'un président frappé de sénescence, qui s'est révélé "un piètre administrateur". Verrouillage du pouvoir,inclination à la paranoïa et clientélisme : comme d'autres dirigeants africains, il cumule les trois tares qui minent le continent, observe l'éditorialiste Abdelmalik Alaoui (Forbes). D'où l'appel à la démission lancé par NewsDay, pour qui le peuple zimbabwéen n'est pas près de voir son sort socio-économique s'améliorer... |
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