Le "Roi Cobra" ne se dressera plus, intimidant, face à ses adversaires politiques. Mardi soir, Michael Sata, le président de la Zambie, petit pays d'Afrique australe, s'est éteint dans un hôpital de Londres, à l'âge de 77 ans. Quelques jours après le 50e anniversaire de l'indépendance du pays vis-à-vis du Royaume-Uni. Aucun détail n'a filtré sur la maladie dont il souffrait. Connu pour sa rhétorique acerbe, voire incendiaire, et ses mœurs fort peu diplomatiques en présence d'homologues étrangers (il avait appelé George W. Bush "mon petit gars", le traitant de "colon"), il laisse derrière lui un héritage contrasté. Et des interrogations quant à sa succession, relève le Wall Street Journal. Dans l'attente de nouvelles élections, prévues dans trois mois, Guy Scott, jusqu'alors vice-président, a été désigné chef de l'Etat par intérim (Voice of America). Né en 1944 dans ce qui était alors la Rhodésie du Nord, cet économiste de formation, d'origine anglo-écossaise, a patiemment construit son ascension vers le sommet du pouvoir politique, explique la BBC. Il devient le premier dirigeant blanc d'un pays africain depuis que Frederik de Klerk a cédé les rênes de l'Afrique du Sud, en 1994, souligne le Daily Telegraph. En Afrique subsaharienne, "l'image a quelque chose de suranné", observe Jeune Afrique, précisant qu'il ne pourra pas briguer l'investiture suprême, car "la Constitution prévoit, en son article 34, que les candidats (...) doivent avoir pour parents deux Zambiens de naissance ou de descendance". La bataille électorale va-t-elle prendre un tour violent ? Peu de Zambiens le croient, car, contrairement à la RDC ou au Mozambique, le pays n'est pas la proie de conflits ethniques, indique le New York Times. Ce qui n'empêche pas The Post d'appeler au "calme", par respect pour la mémoire de Michael Sata, "l'homme qui a su redonner espoir et fierté aux cœurs des pauvres pour de nombreuses années". |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire