3 janvier 2014
Le nouveau visage du capitalisme
Ammar Belhimer
« L’inégalité est en hausse partout dans le monde capitaliste post-industriel (...) Les gouvernements doivent accepter que, aujourd’hui plus que jamais, l’inégalité et l’insécurité sont les conséquences inévitables des opérations de marché », écrit Jerry Z. Muller, professeur d’histoire à l’Université catholique d’Amérique et auteur de The Mind and the Market : Capitalism in Western Thought [1].
Deux questions sont au cœur du débat actuel dans les pays capitalistes développés : la montée des inégalités économiques et l’ampleur de l’intervention du gouvernement pour y remédier.
Deux questions sont au cœur du débat actuel dans les pays capitalistes développés : la montée des inégalités économiques et l’ampleur de l’intervention du gouvernement pour y remédier.
À gauche, la tendance est à l’augmentation des impôts et des dépenses, à droite on plaide pour leur réduction.
« Les deux ont tort », lance de prime abord Jerry Z. Muller. Pourquoi ? Parce que les inégalités croissantes résultent, naturellement, comme l’œuf de la poule, de l’activité capitaliste, même si leur accroissement et leur corollaire, l’insécurité économique, « peut éroder l’ordre social et générer une réaction populiste contre le système capitaliste dans son ensemble ».
Des exceptions tempèrent cette lame de fond historique. Les seuls, et rares, succès enregistrés dans la réduction de l’insécurité sont inhérents à l’État-providence moderne du milieu du XXe siècle qui a finalement « permis au capitalisme et à la démocratie de cohabiter dans une relative harmonie ». La rupture date des dernières décennies ; elle a été provoquée par l’évolution des technologies, de la finance et du commerce international, avec les incidences sociales que l’on connaît : des vagues d’insécurité, aussi bien pour les classes inférieures paupérisées que pour la classe moyenne.
Cette tendance semble s’inscrire dans la durée et les États capitalistes doivent admettre qu’inégalité et insécurité sont inséparables, car elles sont « le résultat inévitable des opérations de marché ».
Cela ne diminue en rien les mérites du capitalisme aux yeux de l’auteur. Le système en question a historiquement élargi les possibilités de développement du potentiel humain, même s’il l’a fait de façon inégalitaire ;
Depuis les débuts, la créativité et l’innovation du capitalisme industriel ont été porteuses d’insécurité pour le travail.
Dans les décennies du milieu du XXe siècle, en réponse au chômage de masse et les privations induites par la Grande Dépression (et aussi les conquêtes sociales enregistrées par le bloc socialiste qui ont convaincu de nombreux libéraux éclairés que trop d’insécurité constituait une menace pour le capitalisme lui-même), de nombreuses démocraties occidentales ont embrassé l’État-providence. C’est dans ce cadre que sont intervenues les mesures en faveur des plus démunis, des personnes âgées (l’assurance-chômage et les diverses mesures de soutien aux familles), etc.
Les progrès de l’économie industrielle ont, pour l’essentiel, permis de siphonner les profits et les salaires à des fins de redistribution, par le biais de la fiscalité. Il s’en est suivi un équilibre temporaire au cours duquel les pays capitalistes avancés enregistrèrent une forte croissance économique, des créations élevées d’emplois, et une relative égalité socioéconomique.....Pour lire la suite de l'article, cliquer ici --->le-nouveau-visage-du-capitalisme.
« Les deux ont tort », lance de prime abord Jerry Z. Muller. Pourquoi ? Parce que les inégalités croissantes résultent, naturellement, comme l’œuf de la poule, de l’activité capitaliste, même si leur accroissement et leur corollaire, l’insécurité économique, « peut éroder l’ordre social et générer une réaction populiste contre le système capitaliste dans son ensemble ».
Des exceptions tempèrent cette lame de fond historique. Les seuls, et rares, succès enregistrés dans la réduction de l’insécurité sont inhérents à l’État-providence moderne du milieu du XXe siècle qui a finalement « permis au capitalisme et à la démocratie de cohabiter dans une relative harmonie ». La rupture date des dernières décennies ; elle a été provoquée par l’évolution des technologies, de la finance et du commerce international, avec les incidences sociales que l’on connaît : des vagues d’insécurité, aussi bien pour les classes inférieures paupérisées que pour la classe moyenne.
Cette tendance semble s’inscrire dans la durée et les États capitalistes doivent admettre qu’inégalité et insécurité sont inséparables, car elles sont « le résultat inévitable des opérations de marché ».
Cela ne diminue en rien les mérites du capitalisme aux yeux de l’auteur. Le système en question a historiquement élargi les possibilités de développement du potentiel humain, même s’il l’a fait de façon inégalitaire ;
« des obstacles formels ou informels à l’égalité des chances, par exemple, ont toujours empêché différents secteurs de la population — comme les femmes, les minorités et les pauvres — de bénéficier pleinement de toutes les offres du capitalisme ».Les sociétés capitalistes ont été, pour l’essentiel, orientées vers l’innovation et le dynamisme, la création de nouvelles connaissances, de nouveaux produits et de nouveaux modes de production et de distribution. Tout cela a changé le lieu de l’insécurité, le déplaçant de la nature à l’économie.
Depuis les débuts, la créativité et l’innovation du capitalisme industriel ont été porteuses d’insécurité pour le travail.
Dans les décennies du milieu du XXe siècle, en réponse au chômage de masse et les privations induites par la Grande Dépression (et aussi les conquêtes sociales enregistrées par le bloc socialiste qui ont convaincu de nombreux libéraux éclairés que trop d’insécurité constituait une menace pour le capitalisme lui-même), de nombreuses démocraties occidentales ont embrassé l’État-providence. C’est dans ce cadre que sont intervenues les mesures en faveur des plus démunis, des personnes âgées (l’assurance-chômage et les diverses mesures de soutien aux familles), etc.
Les progrès de l’économie industrielle ont, pour l’essentiel, permis de siphonner les profits et les salaires à des fins de redistribution, par le biais de la fiscalité. Il s’en est suivi un équilibre temporaire au cours duquel les pays capitalistes avancés enregistrèrent une forte croissance économique, des créations élevées d’emplois, et une relative égalité socioéconomique.....Pour lire la suite de l'article, cliquer ici --->le-nouveau-visage-du-capitalisme.
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