L'actualité du vendredi 03/01/2014
La UNE
Symptôme
Les
monnaies parallèles ne datent pas d’aujourd’hui. Durant la Révolution déjà,
face au désordre et à la pénurie, plusieurs villes et paroisses de France et de
Navarre avaient édité leurs propres billets et autres pièces de métal pour
faciliter les échanges. Trois siècles plus tard, difficile d’ignorer le
phénomène, avec une soixantaine de monnaies alternatives répertoriées dans
l’Hexagone. Symptômes d’une crise qui s’installe, les sols, lucioles ou autres
héols ont ouvert une brèche dans le marasme ambiant. Celle de
la redynamisation d’une économie locale et solidaire, souvent
écologique et qui crée de nouveaux emplois. Dans ce contexte,
le recours des uns et des autres à des coupons-billets comme l’eusko
au Pays basque a permis de renouer un lien social et citoyen au
sein d’une population en mal de repères. Une façon de rendre un visage
humain à l’économie en quelque sorte, en faisant de son voisin ou de
l’épicier du coin un partenaire dans un circuit destiné à profiter à toute
une communauté. Autant d’initiatives qu’il faut évidemment saluer, mais qui ont
également leurs limites. Comme à chaque fois que l’on joue avec l’argent -
quelle que soit sa forme -, le risque de dérapage est grand.
Le parfait exemple est le bitcoin, monnaie virtuelle et
numérique devenue en quelques mois l’objet de spéculations irrationnelles. Pour
les gouvernements qui nous dirigent, l’essor des monnaies parallèles
est aussi une affaire à méditer. Car elles signalent clairement une défiance
de plus en plus grande d’une partie de l’opinion publique vis-à-vis
des monnaies officielles.
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