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lundi 28 janvier 2019

Une professeure de Dijon convoquée par son rectorat après avoir critiqué Emmanuel Macron - le 20.12.2018


Sa majesté prendrait t'elle ombrage des critiques de ses sujets ? Le Méprisant de la République après avoir fait matraquer et gazer les citoyens en jaune voudrait t'il nous bâillonner?
Je soutiens sans réserve cette courageuse citoyenne ! Vive la liberté d'expression et de manifestation . A bas le Monarque et vive la République Sociale ! 
(BV)


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Une professeure de Dijon convoquée par son rectorat après avoir critiqué Emmanuel Macron


L'enseignante a rédigé une tribune virulente en réaction à l'allocution du chef de l'Etat qui répondait à la colère des "gilets jaunes"

Emmanuel Macron, le 10 décembre 2018, à l\'Elysée, lors de son allocution en réponse à la crise des \"gilets jaunes\".

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Benoît ZagdounFrance Télévisions
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"Emmanuel Macron est terne, Emmanuel Macron est vieux, Emmanuel Macron n’est pas un président. Emmanuel Macron est un commercial arrivé au pouvoir par le pouvoir des urnes funéraires." Cette attaque en règle contre le chef de l'Etat vaut à son auteure, Sophie Carrouge, une professeure du lycée Le Castel de Dijon (Côte-d'Or), d'être convoquée par son rectorat, jeudi 20 décembre. C'est ce qu'a appris franceinfo auprès de l'académie.
Dans cette tribune publiée sur le site dijoncter.info mercredi 12 décembre, deux jours après l'allocution du président de la République, la professeure de lettres ironise sur la forme du discours présidentiel : "Hugh grand chef blanc, tu as bien parlé et tu as restauré l'autorité du conseil des anciens, tous ces chauves à grandes bouches qui parlent, parlent et comprennent qu'un bon indien est un indien mort ou grabataire." Sophie Carrouge, qui milite pour la défense des lycéens sans-papiers, explique à franceinfo avoir réagi, "ivre de rage""au mot 'immigration' lâché par Emmanuel Macron"dans son discours. 

"L'angle d'attaque possible, c'est le droit de réserve"

"Je me doute que l'angle d'attaque possible, c'est le droit de réserve", déclare Sophie Carrouge, qui fait valoir sa liberté d'expression. "Ils vont sans doute m'attaquer sur le fait que je mentionne ma profession et mon établissement." "Mais chez les enseignants, ce droit de réserve n'est pas le même que dans la police par exemple, il est jurisprudentiel", affirme-t-elle.
Et la professeure de dénoncer "un contexte très inquiétant". Selon elle, le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer, "serre la vis de manière très spectaculaire". L'enseignante dénonce le projet de loi sur l'école en préparation et les sanctions disciplinaires qu'il prévoit à l'encontre des enseignants qui dénigreraient l'institution. "L'Etat est en train de bétonner le système pour restreindre la liberté d'expression de chaque fonctionnaire", fustige ainsi la professeure.

"C'est prendre le risque de sanctions disciplinaires"

Laurent Rabbé, avocat au barreau de Paris, spécialiste du droit de la fonction publique, estime que l'enseignante aura du mal à faire valoir ses arguments. "Au titre de ses obligations statutaires, un professeur de la fonction publique d'Etat a un devoir de réserve sur la politique mise en œuvre par sa tutelle, a fortiori par le chef de l'Etat", explique-t-il à franceinfo. Le juriste estime que le rectorat pourrait légitimement lancer des poursuites disciplinaires contre Sophie Carrouge pour manquement à cette obligation. "Tenir de tels propos publiquement en se présentant en tant qu'enseignante, c'est prendre le risque de sanctions disciplinaires, tranche le conseil. Individuellement, c'est un choix, c'est un risque à prendre".
En attendant, des collègues et des parents d'élèves du lycée Le Castel ont apporté leur soutien à Sophie Carrouge dans un communiqué. Ils appellent même à manifester devant le rectorat, jeudi après-midi, au moment où l'enseignante sera convoquée. Contactée par franceinfo, l'académie n'a souhaité faire aucun commentaire.



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