- C’est un scrutin à valeur de symbole et de test, dans un pays miné par vingt-cinq ans de guerre civile. Des élections législatives se tiennent en Somalie depuis hier, et jusqu’au 10 novembre, afin de désigner les députés de l’Assemblée nationale.
- Ce vote, cependant, est bien éloigné des normes internationales. De fait, les 275 députés de la « Chambre du peuple » ne sont pas – ainsi qu’il serait loisible de le penser – choisis par le peuple, mais par un collège d’un peu plus de 14 000 chefs claniques traditionnels (soit 0,1 % de la population totale).
- Malgré tout, les défis sont légion. Etat failli depuis la chute du régime autoritaire du président Siad Barre, en janvier 1991, la Somalie fait face à l’anarchie, à lacorruption, à l’absence de structures institutionnelles et, surtout, à la menace prégnante du mouvement islamiste Chabab, né en 2006. Voice of America
- Dans ce contexte volatil, des élections peuvent-elles changer la donne ? Pour James Barnett, de la revue bimensuelle américaine The National Interest, c’est une première étape nécessaire. Car seul un cadre étatique solide permettra de répondre aux doléances des citoyens.
- Entre 2007 et 2010, si les Chabab ont prospéré, c’est parce qu’ils ont su habilement tirer parti d’un terreau fertile : l’insécurité rampante, une piètre gouvernance et un nationalisme exacerbé en réaction à la présence de forces éthiopiennes sur le territoire, rappelle-t-il.
- Aujourd’hui encore, le groupe, quoique malmené sur plusieurs fronts, conserve un pouvoir de nuisance certain, comme en témoigne la prise de trois localités, dont Halgan (centre), depuis le début du mois. La raison ? Il a su s’enraciner dans les villages, ce qui lui permet de faire pression sur les habitants et de recruter desenfants soldats, dont la réhabilitation et la réinsertion s’avèrent ensuite très complexes. The Conversation
- En dépit d’une évidente volonté de s’extraire des ornières du passé, le chemin vers la démocratie reste long et cahoteux, estime la BBC. Et de conclure : « Les Somaliens vont encore devoir attendre avant de pouvoir eux-mêmes déterminer qui ils veulent comme dirigeants. »
|
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire