es deux gauches irréconciliables de François Hollande : "Quand je dis toute la gauche, j’exclus Mélenchon"

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Les deux gauches irréconciliables de François Hollande : "Quand je dis toute la gauche, j’exclus Mélenchon"

Publié à 08h38, le 18 août 2016 , Modifié à 08h38, le 18 août 2016

François Hollande et Jean-Luc Mélenchon. © AFP

Sébastien Tronche

sebastien.tronche@europe1.fr

Si Manuel Valls a mis le feu aux poudres en s’attaquant à la gauche du PS, communistes et écologistes inclus, en parlant de "deux gauches irréconciliables", François Hollande n’est pas tout à fait du même avis que son Premier ministre dont "le passage en force" est "la méthode".  

Le chef de l’Etat revient ainsi, dans le livre Conversations privées avec le président des journalistes Antonin André et Karim Rissouli, et dont Le Point révèle ce jeudi 18 août les bonnes feuilles, sur l’épisode des 49.3 sur la décriée loi Travail. Pour lui, Manuel Valls a été "victime de sa communication" et a pensé que "le débat est entre les deux gauches". Pas François Hollande, pour qui "le débat est avec le pays". Il poursuit :

Il y a eu une communication d’une partie de la gauche contre une autre partie de la gauche. Pour résumer, Manuel Valls contre Martine Aubry. Je lui ai fait comprendre qu’il s’était trompé, et il l’a parfaitement intégré.

Pourtant, François Hollande aussi estime qu’il existe deux gauches irréconciliables. Mais ce ne sont pas les mêmes gauches que celles définies par Manuel Valls. Déjà candidat à lire ces aveux – sur Nicolas Sarkozy, il dit sans pincette "c’est lui que j’affronterai" - le président sortant prépare sa campagne de 2017. Et reconnaît volontiers qu’il devra réunir la gauche s’il veut passer l’écueil du premier tour.

Toute la gauche, vraiment ? Il développe :

Le moment venu, nous aurons besoin de toute la gauche. Quand je dis toute la gauche, j’exclus Mélenchon, Besancenot et Lutte ouvrière : entre eux et nous, il y a bien deux gauches irréconciliables. Mais j’inclus dans la gauche de gouvernement les socialistes, une partie des communistes, les écologistes, les radicaux.

François Hollande acte donc définitivement le divorce avec Jean-Luc Mélenchon, candidat en 2012 et déjà lancé dans sa campagne de 2017. Un Jean-Luc Mélenchon qui a aidé, par ses voix, François Hollande à battre Nicolas Sarkozy mais qui n’a cessé de dénoncer la politique menée par la majorité socialiste durant le quinquennat. Au point d’apparaître comme étant une opposition de gauche. Une opposition "irréconciliable" dont il n’attend rien pour 2017.