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mercredi 31 août 2016

Les réformes scolaires passent leur examen de rentrée

Les réformes scolaires passent leur examen de rentrée

Rentrée scolaire dans un collège de Lyon, en 2010.
Rentrée scolaire dans un collège de Lyon, en 2010. JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP
Changements. La dernière rentrée scolaire du quinquennat est celle detoutes les nouveautés. Son déroulement aura donc valeur de test. La fronde contre la réforme du collège continue : plusieurs syndicats ont appelé à la grève pour le 8 septembre. Les points les plus contestés demeurent les nouveaux enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) associant au moins deux matières différentes au sein d’un même cours, l’enseignement de la deuxième langue dès la 5e, et l’EPI « langues et culture de l’Antiquité », qui va remplacer les options latin-grec. Sans oublier les nouveaux programmes du CP jusqu’à la 3e
Sentiments mitigés. « Vivement la rentrée ! », se réjouit Christophe Chartreux sur son blog « Prof en campagne » : « Pour la première fois depuis si longtemps, j’ai la certitude de COMMENCER quelque chose, bien plus que de RE-commencer. Une réforme, décriée ou soutenue, va permettre de COMMENCER à regarder et à pratiquer le collège de manière différente. Il était temps ! », écrit l’enseignant qui explique aussi pourquoi il ne fera pas grève le 8 septembre. Tout le monde ne partage pas cetenthousiasme« Les enseignants ont le sentiment d’être harcelés par les réformes et de voir leur métier changer », analyse le sociologue François Dubet, dans un entretien au Café pédagogique. Coauteur du livre Réformer le collège (PUF), qui paraît le 31 août, et « plutôt favorable à la réforme »du collège, François Dubet ajoute que « les enseignants ont le sentiment d’une sorte de fébrilité, de directives qui ne produisent jamais d’effets ».
« Pédagogos ? » Mais la fébrilité est également apparue dans les débats sur les réseaux sociaux. Certains enseignants le déplorent, tel Yann Houry dans son billet « Les profs ». Il quitte Twitter. Pour lui, ce ne sont pas les réformes qui rendent les protestataires malheureux : « Les profs n’en finissent plus de s’autoexciter, se répétant à l’envi que les “pédagos” ont pris le pouvoir », proteste-t-il. Sur son blog « C’est au pied du mur… », Mila Saint Anne signe un billet savoureux sur ces débats byzantins : « On ne naît pas pédagogo, on le devient. » « C’est la faute à Kevin ! » – ce prototype des élèves en difficulté qu’elle a tenté de sauver de leurs très mauvaises notes –, plaisante l’auteure, si elle est devenue « pédagodiche ». Avant de conclure que « les pédagogos, c’est comme les licornes, ça n’existe pas ».
Numérique. A propos de l’éducation aux médias et à l’information (EMI), enseignée au primaire, au collège et au lycée, la brochure 2016-2017 « Médias et information, on apprend ! » du Centre de liaison de l’enseignement et des médias d’information (Clemi) fait le point sur cette matière transversale qui éduque au sens critique, à la culture numérique et à l’utilisation des nouveaux outils de communication.
10 700
C’est le nombre de postes créés à la rentrée 2016 dans l’éducation nationale, a annoncé la ministre Najat Vallaud-Belkacem lors de sa conférence de presse de rentrée, lundi 29 août.
Humeur
Doyen de l’UFR de sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps) de l’Université de Montpellier et président de la conférence des directeurs d’UFR Staps, Didier Delignières estime à 11 010« le nombre de lycéens qui n’ont pas obtenu la place en Staps qu’ils avaient placée en vœu numéro un », à partir des données remontées d’APB.« Visiblement, les amendements apportés à la plate-forme APB (vœux groupés, obligation de placer une licence libre) n’ont guère porté leurs fruits pour la licence Staps. De nombreux lycéens, qui avaient pour projet de poursuivre cette formation et s’y préparaient depuis plusieurs années, tant au niveau sportif que scolaire, se voient refuser cette orientation par un tirage au sort aveugle »proteste Didier Delignières sur son blog. « En demandant une limitation de leurs capacités d’accueil, les Staps ne font pas preuve de malthusianisme. Tous ont été au bout de ce qu’ils pouvaient faire, aux limites de la décence et de la sécurité », ajoute-t-il. Avec Bréwal Soyez-Lozac’h, président de l’Association nationale des étudiants en Staps, (Anestaps, affiliée au syndicat étudiant FAGE), il cosigne aussi une tribuneappelant à des mesures d’urgence et à « un plan pluriannuel d’investissement budgétaire à destination des universités ».
« J’ai demandé qu’il n’y ait pas de Pokémon rares dans les établissements scolaires »
Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’éducation nationale, répondant à une question sur le jeu à succès Pokémon Go, lors de sa conférence de presse de rentrée, lundi 29 août. Elle a ajouté qu’elle avait demandé un rendez-vous avec Niantic, la société éditrice du jeu.

Sources LE MONDE de l'éducation du 31.08.2016

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