Translate

vendredi 1 juillet 2016

L'ECONOMIE - Vendredi 1 er juillet 2016



L'ECONOMIE

Vendredi 1 er juillet 2016


Adhésion de la Turquie à l’UE : les négociations reprennent

Des drapeaux de l’Union européenne et de la Turquie flottent près d’un hôtel à Istanbul, le 4 mai 2016.
Des drapeaux de l’Union européenne et de la Turquie flottent près d’un hôtel à Istanbul, le 4 mai 2016. MURAD SEZER / REUTERS
Européens et Turcs ont fait jeudi à Bruxelles un pas de plus dans leur rapprochement, en ouvrant un nouveau chapitre des négociations d’adhésion d’Ankara à l’UE, sans taire leurs récriminations mutuelles sur la liberté de la presse ou la lutte contre la guérilla kurde. Le ministre des affaires étrangères néerlandais, Bert Koenders, qui a présidé à cette avancée, a rappelé qu’elle résulte de l’engagement pris par l’UE de « redynamiser le processus d’adhésion » de la Turquie, à la faveur d’un rapprochement sans précédent fin 2015 pour tenter d’endiguer la crise migratoire. Mais, a-t-il immédiatement ajouté, « l’UE exhorte la Turquie à des réformes rapides, particulièrement dans les domaines de l’Etat de droit et les droits de l’homme ». L’ouverture avant fin juin d’un seizième chapitre de négociations, portant sur les questions budgétaires, était prévue dans un accord migratoire inédit et décrié, conclu en mars à Bruxelles. Depuis, le flot de migrants tentant de rallier l’Europe en traversant la mer Egée depuis les côtes turques a quasiment cessé.
Mais la lune de miel n’a guère duré entre l’Europe et la Turquie, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, appréciant peu que les Européens campent sur certaines de leurs exigences avant de libéraliser le régime de visas, une perspective très attendue par l’opinion publique turque. La question est très sensible, puisqu’elle touche un point de désaccord fondamental entre l’UE et Ankara : la lutte antiterroriste. Pour Bruxelles, il est impossible d’aller de l’avant sur les visas tant que la législation antiterroriste turque permettra« d’emprisonner et de poursuivre » des journalistes et intellectuels simplement « pour avoir exprimé leur point de vue (...) d’une manière non violente ». Même si Bruxelles exclut tout élargissement de l’UE avant 2020, des préparatifs sont en cours pour ouvrir cinq autres chapitres dans les négociations d’adhésion d’Ankara, sur un total de 35.
Net ralentissement du marché automobile. Le marché automobile français a subi un coup de frein en juin avec une croissance de seulement 0,8 % mais reste en forte progression (+ 8,3 %) sur les six premiers mois de 2016, selon les chiffres officiels publiés vendredi. Même si le rythme de hausse des immatriculations risque de ralentir au second semestre, la croissance sur l’année devrait s’établir « autour de 5 % », a estimé le président du Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA), Christian Peugeot. Dans un marché qui a absorbé 227 366 voitures particulières neuves le mois dernier, le groupe au losange a tiré son épingle du jeu avec une hausse de ses immatriculations de 7 % par rapport à juin 2015, tandis que son rival PSA a chuté de 5,1 %, a précisé le CCFA.
S&P dégrade l’UE. L’agence de notation Standard and Poor’s a dégradé jeudi d’un cran la note de la dette à long terme de l’Union européennne, expliquant sa décision par les incertitudes entourant le bloc après le vote britannique en faveur de la sortie de l’UE.
Encadrement des loyers. Le gouvernement a mis en route jeudi l’extension à la banlieue parisienne, à l’horizon 2018, de l’encadrement des loyers en vigueur dans la capitale depuis près d’un an, sans avoir déstabilisé le marché ni soulevé de vague de contestation, contrairement aux pronostics des professionnels.
Un Français à la tête d’Unicredit. Jean-Pierre Mustier a été choisi jeudi comme patron de la banque italienne UniCredit, après plusieurs semaines de tergiversations ayant contribué à affecter son cours boursier, déjà plombé par des inquiétudes sur sa solidité. M. Mustier, âgé de 55 ans, a travaillé plus de 20 ans à la Société générale, où il a dirigé entre 2003 et 2008 les activités de sa banque d’investissement. Il était à ce poste le supérieur hiérarchique du trader Jérôme Kerviel, accusé d’avoir fait perdre 4,9 milliards d’euros à l’établissement français début 2008. Unicredit, première banque italienne en termes d’actifs, a vu son titre perdre 61 % depuis le début de l’année, sur fond d’inquiétudes concernant le système bancaire italien, avec des problèmes de capitalisation et de créances douteuses.
Intel supprime 750 postes en France. Le groupe américain Intel, qui avait annoncé en avril la suppression de 12 000 postes dans le monde, a confirmé son projet de fermer ses cinq sites français de recherche et développement, a-t-on appris auprès du syndicat CFE-CGC. La fermeture des cinq sites d’Intel va entraîner la suppression de 750 postes sur un effectif global de 900, ajoute la CGE-CGC, qui déplore « l’une des plus grandes désindustrialisations dans les semiconducteurs que la France aura connue ».
 

Micro-Macro

par Thibaut Soulcié
Dessin de Thibaut Soulcié
1 heure 46
La mise en service dimanche des 106 km de la deuxième phase de la ligne à grande vitesse Est, dite l’Européenne, rapprochera un peu plus Paris de Strasbourg et de l’ouest de l’Allemagne, avec des gains de temps de 30 minutes. Après six ans de travaux et le percement d’un nouveau tunnel sous les Vosges, l’achèvement de la ligne mettra la gare de l’Est à 1 h 46 de Strasbourg, siège du Parlement européen, contre 2 h 20 précédemment. Avec des trains circulant à 320 km/h, Paris sera à 2 h 30 de Karlsruhe, importante gare d’interconnexion vers le reste de l’Allemagne, et à 3 h 15 de Stuttgart, capitale du Bade-Wurtemberg et ville siège de Porsche et de Mercedes-Benz.
 

Dans la presse étrangère

Le Brexit et l’avenir de la City londonienne

Le centre financier de Londres, la « City », le 24 juin.
Le centre financier de Londres, la « City », le 24 juin. LEON NEAL / AFP
La saignée s’est arrêté le troisième jour : la livre sterling s’est stabilisée et les marchés boursiers se sont redressés le 28 juin, après deux séances de carnage. Mais Londres a payé un lourd tribut au Brexit. Les actions de la Lloyds et la Royal Bank of Scotland, les plus grandes banques de Grande-Bretagne, ont diminué d’environ 30 %. Les marchés craignent que la croissance ne ralentisse au Royaume-Uni et dans la zone euro, en tirant les taux d’intérêt et les rendements obligataires encore plus bas, note The Economist. Ce qui comprimerait les marges des assureurs et des banques – déjà faibles. Quel pourrait au-delà être l’impact du Brexit sur le centre financier de Londres. Londres compterait 250 banques étrangères et 200 cabinets d’avocats étrangers. La finance et les métiers connexes emploient 730 000 personnes. Quitter l’Union européenne menace cet équilibre heureux. Le principal souci est que les entreprises financières ne seront plus en mesure de servir l’ensemble de l’UE depuis Londres lorsque la sortie sera effective, jusqu’à deux ans après le lancement officiel des discussions sur les modalités. Les entreprises d’un pays de l’UE ont des « passeports » pour faire des affaires dans les 27 autres Etats, sans avoir besoin de filiales locales. Que va devenir le « passeport » britannique ? Avant le vote, HSBC a déclaré qu’elle pourrait transférer 1 000 personnes de son personnel de Londres à Paris et JPMorgan Chase a averti que jusqu’à 4 000 de ses 16 000 emplois en Grande-Bretagne pourraient s’en aller. Une deuxième préoccupation est que Londres pourrait perdre son statut de principal centre de la compensation des titres en euro. Un autre souci est de savoir si Londres peut maintenir son avance dans de nouveaux domaines d’activité. Par ailleurs, le lien entre les Bourses de Shanghaï et de Londres est également susceptible d’être retardée. Que dire de la fusion LSE-Deutsche Börse ? Pendant ce temps, d’autres villes européennes espèrent gagner à la faveur du Brexit. Les Français ont depuis longtemps un œil sur la compensation en euros. Et Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, « veut absolument que le plus d’emplois possibles se déplacent vers Paris ». Certes, la City n’est pas près de disparaître. Les autres centres financiers manquent d’ampleur et d’expertise. Mais certaines entreprises iront ailleurs et l’industrie financière de l’Europe va devenir plus fragmentée et moins efficace. Le choc du Brexit a en tout cas peut-être déjà réduit l’attractivité de Londres.
« Depuis deux ans (...) nous avons atteint tous nos objectifs et nous continuerons à le faire et le déficit l’année prochaine, en dessous de 3 %, à 2,7 %, c’est un objectif intangible »
C’est ce qu’a dit jeudi à Radio Classique le ministre des finances français, Michel Sapin. Cette intervention du ministre survient au lendemain de la publication d’un rapport dans lequel la Cour des comptes se montre dubitative sur la capacité de la France à atteindre l’objectif d’un déficit public à 2,7 % du produit intérieur brut (PIB) à la fin 2017, conformément à ses engagements européens.
L'éco & moi
Mon argent. Marché du logement : poursuite de l’embellie. Le premier semestre 2016 s’inscrit dans la continuité de 2015 avec une reprise du marché du logement. Le Crédit foncier estime que près de 385 000 logements devraient être construits en 2016 (351 000 en 2015), soit une progression attendue de 10 % du marché du neuf ; la hausse du segment du logement locatif privé devrait être de 17 % et celle de l’accession, de 11 %. 125 000 maisons individuelles devraient être commercialisées en 2016 (+ 13 % par rapport à 2015). Dans l’ancien, 830 000 transactions sont attendues en 2016 par le Crédit foncier, soit une progression de 3,5 % par rapport à 2015. Cette croissance des ventes ne s’accompagne pas pour autant d’une hausse des prix qui, globalement, restent stables. Le parcours d’acquisition de la résidence principale s’est fluidifié : la durée de recherche est désormais de 4 mois (contre 7 mois en 2014) et 70 % des ménages signent un compromis en moins de douze mois de recherche (contre 53 % en 2014). 74 % des professionnels de l’immobilier se déclarent ainsi optimistes quant à l’avenir du marché du logement (contre 35 % début 2015). Cette poursuite de la reprise au 1er semestre 2016 est, en particulier, portée par des taux de crédit historiquement bas avec un nouveau taux plancher (1,77 %) franchi au mois de mai 2016. L’effet des mesures gouvernementales joue aussi avec le renforcement des dispositifs de PAS et PTZ pour l’accession et le succès du dispositif Pinel pour l’investissement locatif.
 
Etudes & documents
Le Jobs Act, un an plus tard. Il y a un peu plus d’un an, la réforme du marché du travail, emblématique de l’agenda volontariste de Matteo Renzi, entrait en vigueur. En juin 2015, Natixis estimait qu’en dépit de l’accélération des créations d’emplois alors observée dans le sillage du lancement de la réforme, les effets du Jobs Act seraient certainement très graduels. Un an plus tard, un premier bilan des récents développements sur le marché du travail semble confirmer cette intuition. Depuis l’automne 2015, le taux de chômage a arrêté de baisser, sans pour autant que l’on puisse déterminer si ce phénomène traduit un échec du Jobs Act (incapacité à générer suffisamment d’emplois) ou son succès (forte hausse du taux de participation). Plus structurellement, on remarquera que l’ajustement du marché du travail a commencé, mais qu’il est très graduel et n’intervient pas sur tous les fronts. Si l’on observe un rebond de la part de CDI dans l’emploi total et une baisse du taux de chômage des jeunes, on ne voit cependant pas (encore) de réduction des inégalités Nord-Sud et hommes-femmes sur le marché du travail, ou encore de redressement des gains de productivité.
Le revenu salarial s’établit à 20 350 euros en moyenne en 2013. Le revenu salarial annuel, qui est la somme de tous les salaires nets perçus par une personne dans une année, est de 20 350 euros en moyenne en 2013. Il est inférieur de 0,4 % à son niveau de 2012. La baisse est un peu plus marquée dans le secteur public. Le revenu salarial des cadres est en moyenne trois fois plus élevé que celui des ouvriers ou des employés. Les revenus salariaux sont particulièrement plus dispersés pour les moins de 25 ans, pour les ouvriers et les employés ainsi que pour les salariés du secteur privé.
À lire sur Le Monde.fr

L’Union européenne interdit la pêche en eaux profondes au-delà de 800 mètres

A l’issue de quatre ans d’intenses négociations, l’UE bannit la pêche au chalut qui racle et endommage les fonds marins. Une victoire pour les ONG, très mobilisées.
Lire la suite

Sources le monde.fr

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire